Bilan de l’été des Washington Wizards : on ne change pas une équipe qui nan rien
Le 17 août 2018 à 11:25 par Bastien Fontanieu
Frustrés par une saison globalement en-dessous des attentes, les Wizards devaient se retrousser les manches et solidifier un effectif talentueux avant le mois de septembre. Y sont-ils arrivés ? Quel bilan faire de cet été ? Zoom sur les emplettes à Washington sur le Summer 2018.
Ah, tiens, les Wizards. Ce soupir, en fond, est celui que de nombreux observateurs ont lâché en voyant l’été arriver dans la capitale américaine. Après une brillante saison 2016-17, John Wall et ses boys ont chié la suivante et se retrouvaient donc dans une situation tendax à l’arrivée du mois de juillet. Embrouilles dans le vestiaire, manque de structure pour aller taquiner les pontes de la Conférence Est, que pouvait bien faire le management ? Actif d’entrée, Ernie Grunfeld a fait comme il pouvait et s’est placé sur des noms clinquants. Un recrutement aussi intéressant qu’explosif, pour un Scott Brooks qui va devoir faire bien mieux s’il veut éviter une nouvelle désillusion en étant entouré de joueurs doués. On fait le point sur cet été des Wizards, en mettant ses lunettes de protection car il y a de la TNT dans l’air…
Ils ont bougé
Marcin Gortat, Mike Scott, Tim Frazier
Enfin ! Enfin, enfin, enfin. Combien de fois avons-nous lu, entendu ou deviné ce que les fans de Washington souhaitaient ? Transférez Marcin, pouvait-on voir aux quatre coins de la planète basket, le pivot polonais n’étant plus l’option tant appréciée de ses débuts chez les Wizards. Au bord du clash avec Wall, Gortat a finalement été envoyé aux Clippers et donc libéré un peu de potentiel défensif à l’intérieur côté Washington. Une perspective qui a de quoi donner le sourire aux supporters de D.C. De son côté, Mike Scott a quitté la capitale avec un peu plus de fans à ses côtés. Il faut dire que le bonhomme a réalisé une belle saison en sortie de banc, apportant scoring, culot et bonne taille au poste d’ailier fort. Lui aussi à Los Angeles, il pourra continuer son business de tattoos en tout genre. Enfin, Tim Frazier n’a pas été conservé, l’expérience Wizards s’avérant bien moins fun que celle envisagée.
En global, Washington a donc surtout créé un vrai changement au poste de pivot après plusieurs années de pick and roll polonais et de défense corrida, se séparant aussi de la dernière année de contrat de Gortat en séchant quelques larmes. Scott et Frazier, sans être transcendants, ont rendu de bons services, mais facilement remplaçables sur le marché.
Ils arrivent
Dwight Howard, Jeff Green, Austin Rivers, Troy Brown Jr
On change de registre, complet. Et John Wall peut bouder autant qu’il veut, ne plus avoir Gortat derrière les écrans va lui faire bizarre. Cependant, les Wizards ont pris le pari sur Dwight Howard. Auteur d’une solide saison à Charlotte, Musclor a décidé d’emmener ses talents à Washington et pourrait donc apporter en défense… comme en soucis de vestiaires. Aux côtés de Dwight, c’est Jeff Green qui a posé ses valises dans la Maison-Blanche pour reprendre plus ou moins le spot de Mike Scott. Moins offensif mais plus complet, le vétéran sera utile en sortie de banc. Austin Rivers, de son côté, fait le chemin inverse de Gortat et vient donc remplir un peu plus la rotation de Scott Brooks avec de la création balle en main. Côté Draft, Troy Brown Jr a été sélectionné, pour une bonne année de tournage de serviettes en perspective. En tout et pour tout ? Un vrai plus défensif d’une manière globale, mais un vrai surdosage de têtes de mules dans le même vestiaire. Plus clinquant, moins efficace mais capable d’offrir davantage d’options aux Wizards, le banc de Washington et son poste de pivot ont une bonne petite tête à faire chier l’élite dans des matchs tendus.
En global, la franchise de D.C a décidé de faire all-in en misant sur Dwight Howard. Si la mayonnaise prend à l’intérieur et les Wizards deviennent relou en défense, attention. Mais si le pivot n’accepte toujours pas son rôle dans la NBA actuelle et chouine dès que Scott Brooks mise sur davantage de spacing, attention également. Green et Rivers sont de belles acquisitions pour booster le banc, tout le pari est donc placé sur l’efficacité d’un cinq majeur à gros noms. Wall, Beal, Otto, Markieff et Dwight, c’est quand même potentiellement dangereux.
L’avis du banquier
C’est un peu l’année ou jamais, nous dit le conseiller de la banque de Washington. Quasiment tout le monde a pris une hausse sur son salaire en ayant une année de plus d’expérience (sauf Ian Mahinmi dont le salaire est décroissant), et même quand les Wizards ont voulu se séparer de la dernière année contractuelle de Marcin Gortat (12,5 millions), ce fût pour récupérer… la dernière année contractuelle d’Austin Rivers au même prix. Bilan des courses ? Plus de 130 millions de dollars de salaires garantis, de quoi faire suer les gestionnaires de la franchise. Avec Rivers, Markieff Morris, Jodie Meeks et Jason Smith en dernière année, attention aux rumeurs de transferts en février. De même pour Iannou. On notera tout de même que le ‘Big Three’ des Wizards (Wall-Beal-Porter) dépasse la barre des 70 millions gagnés cette saison en trio, donc c’est l’heure d’aller loin les copains.
Note : 6/10
Culotté, le recrutement des Wizards a clairement envoyé un message, il faut dominer l’Est cette année et faire un long parcours en Playoffs. Tout ce qui ne colle pas à Top 4 de l’Est + finale de conférence ressemblera à un échec pour cette troupe, qui n’en peut plus d’enchaîner les désillusions années après années. On apprécie le push défensif en comptant sur la triade Dwight-Green-Rivers pour aider en ce sens, mais c’est plus que jamais l’année de Scott Brooks. Avec un effectif aussi talentueux qu’explosif et expérimenté, le coach de Washington va devoir bien gérer son effectif pour apporter du frais dans la capitale. Si tout va bien et les Wizards prennent leur pied, bonheur. Si ça commence à sentir mauvais, préparez vos kevlars.