Kenneth Faried veut se refaire à Brooklyn : énergie et hustle en sortie de banc, y’a plus qu’à se défoncer
Le 02 août 2018 à 08:54 par Bastien Fontanieu
En véritable chute-libre depuis 4 ans, Kenneth Faried a enfin vu son voeu se réaliser en quittant Denver cet été. Direction Brooklyn, pour une nouvelle page à écrire et des Nets à aider dans leur full reconstruction. Y’a du boulot.
On ne connaît pas énormément de monde qui, depuis 2014, a connu la même chute que le Manimal. Propulsé sur le devant de la scène NBA grâce à une belle saison rookie et des progrès encore plus intéressants lors de la campagne suivante, le féroce rebondeur des Nuggets était tellement coté sur le marché qu’il faisait Team USA pour le Mondial de 2014 et avait droit à une prolongation contractuelle dans la foulée. Tout allait bien, la vie était belle, on ne pouvait qu’envisager le meilleur pour Faried. Puis, pour une multitude de petites raisons, le train déraille. Changement d’entraîneurs, concurrence à son poste, mini-blessures, entente moyenne avec le management, rumeurs de transferts : petit à petit, le chouchou de Denver devenait une pièce laissée de côté et ses stats ne faisaient que chuter. C’est simple, depuis 4 ans, toutes les catégories statistiques majeures de Kenneth ont pointé vers le bas. Des matchs joués aux minutes en passant par les points, les rebonds et les contres, rien n’a semblé aller dans le sens du Manimal et on en est arrivé à un point majeur la saison dernière en voyant l’intéressé traîner au bout du banc de Mike Malone. L’entraîneur des Nuggets ne voulant utiliser Faried, il était temps d’acter un divorce entre le joueur et sa franchise, ce qui est tombé dernièrement avec le transfert de Kenneth à Brooklyn. Une véritable bouffée d’air frais pour l’intérieur, qui sait très bien quelle attitude avoir en arrivant chez les Nets. Pas de torse bombé en faisant la star, pas de changement de personnalité en voulant devenir quelqu’un d’autre, c’est le Manimal qui veut mettre le public new-yorkais dans sa poche, et il n’attend que ça.
“C’est une opportunité pour moi, de venir et jouer ici. On me demande d’être moi-même. C’est comme si vous étiez à nouveau un rookie en fait, parce que vous êtes dans une nouvelle équipe. Ils ont des titulaires en place, une rotation précise. Et je suis le genre de rookie à vouloir mettre un peu la pagaille dans tout ça. Pas la pagaille dans le sens irrespectueux de la chose, mais plutôt d’une manière positive. Les petites choses que j’apporte au quotidien, je veux que cela touche mes coéquipiers. Mon énergie est contagieuse, donc quand je l’apportais auparavant cela touchait l’équipe entière et la salle toute entière. C’est pour cela que quand vous entendiez les fans de Denver chanter ‘on veut le Manimal’, c’était pour une raison précise : j’apporte cette énergie, et c’est ce que j’ai prévu de faire ici.”
De l’énergie, Kenneth Faried va pouvoir en apporter. Car du temps de jeu, sauf cataclysme de dernière minute, il en aura. Loin de pouvoir représenter l’ailier-fort moderne à cause de son manque de fondamentaux défensifs et son faible shooting, le Manimal aura cependant des opportunités à saisir en sortie de banc. DeMarre Carroll et Rondae Hollis-Jefferson en concurrents directs sur le poste 4, disons qu’il y a pire. Enfin, on affirme cela, mais on ne sait pas encore quelles seront les rotations de Kenny Atkinson à la reprise. Le coach des Nets a aimé jouer petit l’an dernier en mettant un des deux gaillards mentionnés à un petit poste d’ailier-fort, mais quid d’une nouvelle approche plus athlétique ? Si le spacing sera affecté en premier avec l’intégration potentielle d’Ed Davis ou de Faried dans le cinq, la défense pourrait potentiellement gagner en efficacité avec du rebondeur de qualité. En tout cas, sans avoir à demander des responsabilités de titulaire, Kenneth peut déjà compter sur un rôle similaire à ce qu’il avait lors de ses débuts à Denver. La bonne vingtaine de minutes pour dézinguer les remplaçants adverses, faire lever la foule, claquer un putback monstrueux et encourager les coéquipiers. Si Faried fait ça ? Et qu’il se montre plus sérieux dans ses tâches de mini-vétéran ? Il remontera clairement sa cote sur le marché, avant de devenir agent-libre. C’est quelque part tout ce qu’on lui souhaite, car le Manimal miaule pas mal depuis quatre ans.
Une nouvelle aventure qui démarre, voilà comment définirions-nous ce transfert de Kenneth Faried à Brooklyn. Sans en attendre des masses, en ouvrant les bras, prêts à être surpris : à lui de jouer, sans mauvaise blague.
Source : NY Post