Manu Ginobili fête ses 41 ans : retour sur les Jeux Olympiques 2004 et sur la naissance d’une légende… mondiale
Le 28 juil. 2018 à 13:00 par Reda Ghaffouli
À 41 ans, Manu Ginobili est une légende du basket mondial. Mais avant de devenir le sixième homme préféré de la NBA, El Manu va exploser aux yeux du monde. Non pas sur un parquet américain mais à Athènes, à l’occasion des Jeux Olympiques d’été 2004.
Nous sommes en 2004. Les Detroit Pistons de Chauncey Billups sont champions NBA, Pump It Up de Danzel était le tube de l’été, et la Grèce est fin prête pour accueillir les Jeux Olympiques pour la première fois depuis 1896. À cette époque, Manu Ginobili n’est qu’un sophomore sélectionné quelques années plus tôt à la 57ème position de la Draft. Il sort néanmoins d’une deuxième saison plus qu’honnête aux San Antonio Spurs. 12,8 points, 4,5 rebonds, 3,8 assists, et 1,8 interception, l’Argentin de 26 ans continue sa progression aux States et entre doucement dans son prime. Après une élimination en six matchs par les Lakers de Shaq et Kobe en demi-finales de Conférence, El Manu s’envole vers Athènes pour y disputer ses premiers Jeux Olympiques. Vice-champions du monde en titre, les Argentins, menés par l’arrière des Spurs et un Luis Scola qui savait toujours dunker, sont très attendus et auront à cœur de réitérer l’exploit et s’imposer définitivement tout en haut de la hiérarchie basket mondiale.
On commence en trombe avec ni plus ni moins qu’un remake de la finale de la Coupe du Monde 2002. L’Argentine affronte la Serbie-et-Monténégro, équipe nationale issue de l’éclatement de la Yougoslavie. À 3,8 secondes de la fin, l’Albiceleste est menée d’un point, sans temps-mort disponible. Alejandro Montecchia remonte la balle en vitesse, avant de la passer à un Manu qui balance un improbable buzzer beater en déséquilibre. 83 à 82. Ça commence bien. À partir de là, la sélection argentine est lancée. Et malgré des défaites contre l’Espagne et l’Italie, l’Argentine termine troisième de son groupe et s’envole pour les quarts de finales. Au programme : petit match défensif contre la Grèce, pays hôte. Malgré ses neuf points, El Manu et ses compatriotes s’imposent de justesse. Ouf. On continue.
Et là attention, ça ne rigole plus. L’Albiceleste va devoir se frotter aux ultr-afavoris du tournoi, les douze fois médaillés d’or olympique : Team USA. Mais face à Allen Iverson, Stephon Marbury ou encore Tim Duncan, El Manu va nous proposer une performance hors norme. 29 points, 3 rebonds, 3 assists et une magnifique victoire 89 à 81. Alors on peut en disserter toute la journée : les plus grosses stars NBA n’ont pas fait le déplacement, l’équipe américaine était très jeune (moins de 24 ans de moyenne) et manquait de shoot extérieur. Toujours est-il qu’un ancien 57ème choix de Draft vient de s’imposer définitivement à la face du monde en faisant tomber l’ogre américain. En attendant, il faut finir ! Dans une finale qui les oppose une nouvelle fois à l’Italie, l’Argentine va dominer la rencontre, pour remporter sa médaille d’or olympique. Un incroyable accomplissement pour une génération dorée et des mecs qui feront à peu près tous un passage dans la Grande Ligue. Mais rien n’aurait été possible sans leur numéro 5. Avec 19,3 points, 4 rebonds, et 3,3 assists, El Manu explose sur la scène mondiale et est évidemment nommé meilleur joueur du tournoi. Après s’être fait un nom dans le paysage basket, l’arrière ira ensuite compléter la dynastie des Spurs, et devenir la légende que l’on connaît aujourd’hui.
Après avoir tout gagné en Europe, puis remporté un titre NBA sur sa saison rookie, El Manu empoche une médaille d’or bien méritée avec sa sélection nationale et s’impose définitivement dans la planète basket. La suite, on la connaît : un rôle de sixième homme parfaitement maîtrisé et trois bagouzes NBA supplémentaires pour l’un des meilleurs non-américains de l’histoire de son sport.