Shai Gilgeous-Alexander impressionne en Summer League : et si c’était… le meilleur meneur de sa cuvée ?
Le 17 juil. 2018 à 11:27 par Reda Ghaffouli
Le meneur rookie des Los Angeles Clippers a fait forte impression à Las Vegas, martyrisant un par un ses adversaires. Et comme d’habitude, un flot de conclusions hâtives se déverse sur la NBA. La dernière en date : est-il le meilleur meneur de sa cuvée ?
Drafté en 11ème position par les Charlotte Hornets puis échangé aux Los Angeles Clippers, Shai Gilgeous-Alexander a tout pour plaire. Culminant à 1,98 m pour 81 kg, le meneur canadien sorti de l’université du Kentucky a dominé tous ses vis-à-vis en Summer League, compilant 19 points, 4,8 rebonds, 4 assists, 2 interceptions et 1 contre, à 46% au tir en 27,8 minutes par match. Des stats qui ont tapé dans l’œil de nombreux observateurs, certains osant même le considérer comme le meilleur meneur de sa cuvée… alors on va d’abord respirer un coup, et prendre du recul. On le dit et on le répète, la Summer League est un joyeux bordel qui ne reflète pas toujours le niveau réel des gamins. Si l’on peut utiliser ces matchs pour dégager des tendances, gare cependant aux conclusions hâtives. Ceci étant dit, les qualités de Gilgeous-Alexander sont tout de même rapidement perceptibles. Grâce à sa taille, le rookie a littéralement bully des adversaires qui lui rendent plusieurs centimètres, lui permettant de shooter au-dessus d’eux et de pénétrer assez facilement. Il semble ainsi très à son aise à mi-distance, n’hésitant pas à prendre les tirs si la voie vers le panier est bouchée. Shai est cependant moins confortable à 3-points, étant sur un décevant 3/12 derrière l’arc à Las Vegas. S’il shootait à 40% de cette distance en NCAA, il n’en tentait que 1,5 par match environ : un faible volume qui montre qu’il y a encore du boulot de ce côté-là.
Mais attention encore une fois : la NBA est un tout autre monde. Si Gilgeous-Alexander semble dominer physiquement les meneurs adverses, il sera beaucoup plus en difficulté face aux postes 1 de la Ligue. Toujours très frêle avec ses 81 kg, Shai ne pourra plus seulement compter sur sa taille et doit impérativement prendre du muscle et de la puissance, pour tirer pleinement parti de son physique. Ensuite, sa prise de décision a été plusieurs fois pointée du doigt, notamment sur son profil de draft. Très talentueux, le meneur a tendance à préférer le shoot contesté à mi-distance à l’équipier ouvert. Certes le bonhomme domine et peut finir les actions tranquillement, sachant en plus que les camarades de Summer League ne sont pas forcément les plus adroits, mais à voir si cette tendance va perdurer en NBA. De plus, impossible pour l’instant de juger sa gestion du rythme par exemple, notion assez difficile à observer dans la compétition de Las Vegas. Et enfin et surtout, quid de son temps de jeu aux Clippers ? Avec un backcourt déjà bien rempli et des Playoffs en ligne de mire, difficile de voir Gilgeous-Alexander avec de grosses responsabilités. Néanmoins, avec des Teodosic, Bradley et Beverley qui peinent à tenir sur deux jambes sur toute la saison, Shai pourrait avoir sa chance par moment, pour engranger de l’expérience et pourquoi pas gratter quelques minutes en plus.
Intrigant ce meneur ,au nom aussi long que son envergure. Si les signes envoyés en Summer League sont prometteurs, attention aux conclusions hâtives : toujours attendre, au moins, les premiers matchs en NBA, pour avoir une vraie idée du bonhomme. Parce qu’à ce rythme, Josh Selby et Damian Lillard, co-MVP de Summer League en 2012, auraient eu la même carrière…