Dwight Howard affirme “qu’il n’est pas un trou du cul” : mais est-il prêt à n’être qu’un troufion à Washington ?
Le 17 juil. 2018 à 14:19 par Fabien Passard
Il y a des images qui collent à la peau comme Rudy Gobert à sa match-up, et celle de fouteur de merde est bien scotchée à Dwight Howard. Totalement injustifié pour le nouveau joueur des Wizards, qui s’en est défendu dans une vidéo en direct sur son compte Instagram. Donc soit le malchanceux n’est tombé que dans des équipes de connards, soit il ment et là c’est pas bien, soit il ne se rend pas compte qu’il est relou. Au choix.
Son move est clairement passé au second plan des transferts de l’été, pourtant on parle tout de même d’un type huit fois All-Star et trois fois défenseur de l’année. Oui mais ça c’était avant, la dernière sélection au All-Star Game de Dwight Howard datant de 2014, lors de ses débuts à Houston. Pourtant, l’athlète n’a pas levé le pied sur le terrain, et il a même encore amélioré ses stats la saison dernière avec Charlotte : 16,6 points, 12,5 rebonds et 1,6 contre en 30 minutes sur le terrain et 81 matchs joués. Ce qui lui a notamment valu d’intégrer notre Top 30 de la saison, et on imagine que ça lui a fait plaisir d’être distingué par TrashTalk. Il a même réussi une performance assez rare pour lui : afficher un pourcentage de réussite aux lancers-francs légèrement supérieur à son pourcentage au tir (57% contre 55%). Si si, je vous assure, en quatorze saisons NBA, D12 ne l’avait réalisé qu’à quatre reprises jusqu’ici, toutes à la belle époque du Magic. Plus sérieusement, il avait semblé prendre la bonne direction dans la franchise de MJ, où Superman n’a pas fait d’éclats extra-sportifs dont il a le secret mais a sorti une saison solide, dans un effectif malheureusement trop faible pour accrocher les Playoffs. Enfin c’est ce qu’on croyait, mais dès que Charlotte a annoncé qu’elle cassait avec le beau Dwight, des bruits de couloirs émanant de la bouche de Brendan Haywood, analyste sur SiriusXM NBA et ancien joueur de Charlotte, faisaient état d’une haine du vestiaire des Hornets envers leur pivot. Une version contredite ensuite par le coach, Steve Clifford (désormais au Magic), qui avait déjà eu Howard sous ses ordres à Orlando puis Los Angeles. On aura sans doute du mal à démêler le vrai du faux mais le mal est fait, on a de nouveau parlé de la face sombre du colosse. La nouvelle recrue des Wizards a tenu à répondre à ces accusations dans une vidéo diffusée en live sur Instagram, et décortiquée par le Washington Post.
“Mes ondes sont toujours bonnes. Je vais répondre à cela tous les jours, je ne suis pas une mauvaise personne. Je n’ai jamais été une mauvaise personne dans le vestiaire. Ce sont des mensonges pour essayer de justifier pourquoi j’ai été échangé, ou pourquoi j’ai quitté l’équipe. Mais quiconque me connaît, a été autour de moi, sur et en dehors du terrain (sait que) je n’ai jamais été un trou du c**, je n’ai jamais été une personne méchante. Je n’essaierai jamais de détruire une équipe, mais c’est l’histoire qu’ils ont toujours essayé de faire croire de moi parce qu’ils ne peuvent rien dire d’autre.”
Bon, il avait déjà affirmé que son clash avec Kobe Bryant aux Lakers avait été inventé par les médias. Mouais. On aimerait bien croire le numéro 1 de la Draft 2004, mais son passif parle pour lui et il ne fera gober à personne qu’il la joue comme N’Golo Kanté des les vestiaires. Maintenant, on veut bien croire que cette époque est révolue pour le joueur d’expérience qu’il est désormais. Car, du haut de ses 32 ans, Dwight Howard a tout intérêt à la jouer profil bas l’année prochaine, même si la mode n’est pas vraiment à la discrétion à Washington depuis 18 mois. Entouré de John Wall, Bradley Beal, Markieff Morris et le nouveau-venu Austin Rivers, le bodybuilder aura tout l’espace nécessaire pour confirmer ses bonnes dispositions de l’année dernière, avec Ian Mahinmi en back-up d’expérience. Mais il ne sera pas le seul à renfermer une bonne dose de testostérone, et Scott Brooks risque d’avoir du taf pour faire régner l’ordre dans le vestiaire des Sorciers. Signé pour une seule saison, Superman pourrait bien encore faire son envol l’été prochain, alors qu’il sera sur le marché des agents libres. Lui qui a déjà connu cinq franchises depuis 2012 et son départ d’Orlando serait bien inspiré de trouver un point de chute stable et ambitieux, s’il veut que les fans de NBA se souviennent plus de ses perfs sur le terrain qu’en dehors.
Il nous tarde de voir ce que va donner l’association entre Jean Mur et D12, qui a justement déjà annoncé qu’il a “besoin de ce n°12”, porté pour le moment par Kelly Oubre Jr. Et ce pourrait d’ailleurs bien être le premier dossier chaud à gérer pour le staff. Alors bon courage Scott, l’année sera longue, au sens figuré comme au sens propre.
Sources : Washington Post, SiriusXM NBA.