Isaiah Thomas : de superstar et Dieu vivant avec les Celtics à free agent snobé, il n’y a qu’un pas… ou plutôt une hanche
Le 12 juil. 2018 à 14:17 par Reda Ghaffouli
Depuis son arrivée en NBA, Isaiah Thomas a multiplié les surprises. Trop petit, trop frêle, inutile en défense, IT a fait des reproches une motivation supplémentaire pour véritablement s’imposer dans la Ligue, avant de connaître une descente aux enfers sans précédent…
Drafté à la dernière position en 2011 par les Sacramento Kings, Isaiah Thomas n’a jamais cessé de surprendre. Deux fois rookie du mois et nominé dans la Second-Team All-NBA, le meneur impressionne d’entrée, du haut de son tout petit 1,75 m. Après trois saisons en Californie, le lutin est transféré pour une petite demi-saison à Phoenix, avant de rejoindre finalement les Boston Celtics. La contrepartie des Verts ? Marcus Thornton et le futur 26ème choix de la draft 2016. Un très bon deal déjà à l’époque, qui va rapidement se transformer en véritable braquage. Car Isaiah Thomas aux Boston Celtics, ça envoie du très gros bois. Arrivé en tant que sixième homme, le meneur s’installe définitivement en titulaire à la mène pour sa première saison complète dans le Massachusetts, jusqu’à briguer une première sélection au All-Star Game. Un soixantième choix de draft au match des étoiles ? Easy pour le lutin, qui va nous proposer un exercice 2016-17 de toute beauté. À coup de tirs du parking en transition, de and-ones sur des joueurs qui font deux fois sa taille, et une clutchitude digne des plus grands, le meneur va compiler pas moins de 28,9 points et 5,9 assists par match, à 46% au tir et 38% à 3-points : une saison de MVP pour un salaire de… 6,5 millions la saison. À ce moment-là, Isaiah est sur une autre planète, et la campagne de Playoffs qui va suivre ne va rien changer.
24 heures avant le premier tour des Playoffs contre les Bulls de Chicago, la nouvelle tombe : la sœur d’Isaiah meurt tragiquement dans un accident de voiture. Le genre de nouvelles que personne ne souhaite recevoir. Mais le lutin est un guerrier, et c’est les yeux pleins de larmes qu’il rejoindra ses coéquipiers dans ce premier match de postseason. Si les Bulls l’emportent au final, Isaiah venait de gagner le cœur de la NBA toute entière, qui a soutenu la famille Thomas dans cette épreuve. La suite ? Une remontée pour mettre de côté Chicago, avant de s’attaquer aux Wizards. Là, le lutin va poser une grosse mixtape devant le meilleur backourt de la Ligue John Wall et Bradley Beal, avec une pointe à 53 points sur le game 2. S’en suit une victoire en sept matchs avant de se faire martyriser par le LeBron FC.
À partir de là, la carrière d’Isaiah va prendre le pire tournant possible : une blessure à la hanche, qui le tracassait depuis quelques temps, et qui le tiendra finalement hors des parquets pendant la série contre les Cavaliers. Un sale coup pour le meneur, mais qui allait vraisemblablement passer un été tranquille à récupérer… LOL. Danny Ainge est passé par là et a flairé la mauvaise affaire : un meneur de 1,75 m avec une hanche en vrac bientôt payé au max ? Hell no. Pas une, pas deux, le GM des Celtics valide un des transferts les plus inattendus de la Ligue : Isaiah Thomas s’envole pour les Cleveland Cavaliers contre Kyrie Irving. Un swap de meneurs pour les deux meilleures franchises de la Conférence Est. Le Massachusetts dit au revoir à son lutin préféré, qui va sans le savoir commencer son cauchemar. Loin des parquets jusqu’en janvier, le meneur ne sera plus que l’ombre de lui-même à son retour de blessure, ne compilant qu’un maigre 15 points par match à 36% au tir. Comme si ce n’était pas suffisant, les Cavs l’envoient vadrouiller aux Lakers contre Jordan Clarkson et Larry Nance Jr… Qu’elle semble loin l’époque où IT était évoqué dans les discussions MVP ! Aujourd’hui, Isaiah Thomas est toujours sans contrat, et peu d’équipes se bousculent au portillon pour le récupérer. Une sale histoire qui va, on l’espère, rapidement s’améliorer, tant le lutin s’est arraché pour se faire une place de choix dans la Ligue, à la force de ses mini-poignets…
De Dieu vivant à joueur sans contrat, ainsi va l’histoire d’Isaiah Thomas depuis son arrivée dans la Ligue. Ayant traversé les meilleures comme les pires épreuves depuis maintenant deux ans, on espère de tout cœur qu’IT retrouvera un semblant de niveau NBA, pour continuer de nous faire rêver à coup de layups improbables sur la tête de pivots de 2,20 m.