Russell Westbrook conscient que tout le monde ne veut pas jouer avec lui : il faut arrêter de piquer des rebonds
Le 27 juin 2018 à 18:38 par Paul-Arthur Certain
Un croqueurs pour les uns, un précurseur du basket moderne pour d’autres, Russell Westbrook ne laisse personne indifférent. Une réputation sulfureuse dont le Brodie est visiblement conscient. Mais à 29 ans, a-t-il vraiment envisagé d’y remédier ? Pas si sûr.
Russell Westbrook a une nouvelle fois banalisé l’incroyable en réalisant une deuxième saison consécutive en triple-double de moyenne. En 2016, dépourvu de Kevin Durant parti chez le rival de Golden State, le marsupilami affichait des statistiques inhumaines à hauteur de 31,6 points, 10,7 rebonds et 10,2 passes décisives de moyenne par match. Des exploits à répétition qui ont eu le mérite d’envoyer une équipe d’OKC, peu talentueuse, en Playoffs. Cette saison, la donne était différente. Le Thunder a enregistré les arrivées de Carmelo Anthony et de Paul George en provenance respectivement de New York et d’Indianapolis. Les dirigeants avaient donc mis le paquet pour envisager d’aller chatouiller les Warriors en entourant correctement leur pièce maîtresse. Suite à l’arrivée de ces deux All-Stars, des questions avaient fusé quant à leur adaptation aux côtés de Westbeast. Russell Westbrook va-t-il lâcher la gonfle ? Va-t-il s’entendre avec PG ? Carmelo Anthony est-t-il compatible avec le numéro 0 ? Finalement, Westbrook a tenté tant bien que mal de faire jouer ses coéquipiers en début de saison et a réduit considérablement son volume de shoots. Ses statistiques individuelles s’en ressentent également car le Brodie a inscrits 25,4 points de moyenne par match cette saison soit presque 5 de moins que l’an passé. Néanmoins, malgré une victoire de prestige face aux artilleurs de la Bay Area, les résultats ne suivent pas et Oklahoma peine à décoller en début de saison. C’est alors que le naturel revient au galop. Dans l’obligation de recoller avec le peloton de tête, Russell a fait du Russell. Le Brodie a de nouveau pris les choses en main et a parfois croqué quitte à empiéter sur le terrain de jeu de ses petits copains. Au finish, le MVP sortant clôture une deuxième saison consécutive en triple-double de moyenne (25,2 points 10,1 rebonds et 10,2 passes décisives), OKC termine cinquième et défiera le Jazz en Playoffs. Une affiche abordable à première vue pour le Thunder et ses fortes individualités. Toutefois, c’est une nouvelle fois collectivement que la navire a coulé. Dépassés par la puissance collective et la rigueur défensive des mormons et incapable de stopper le fabuleux rookie Donovan Mitchell, le Thunder s’incline en six matchs. Si Carmelo Anthony a rempilé pour la saison prochaine, Paul George pas à son aise durant la série, testera le marché des agents-libres cet été.
Le constat est dur. Incroyable individuellement, Russell Westbrook peine à s’imposer collectivement. Un jeu et un désir de gagner plus fort que le collectif qui peut repousser certains joueurs à l’idée de le côtoyer sur un parquet. Un comportement un peu limite qui a pu contribuer à la séparation du merveilleux tandem qu’il formait avec Kevin Durant. Et s’il en était de même avec Paul George cet été ? Possible. Néanmoins, Royce Young d’ESPN, proche de la franchise, s’est confié sur la relation qu’entretenaient les deux All-Stars et sur la personnalité du produit de UCLA.
“Paul George a eu l’occasion de connaître Russell Westbrook en dehors des parquets, dans son rôle de père de famille et de mari et comme un homme fort et mature. […] Russell Westbrook n’est pas vraiment connu pour être un mec social lorsqu’il s’agit de dîners en équipe, de sortir, de faire des barbecues à la maison, de jouer aux jeux vidéo et de faire ce genre de choses. Westbrook est un solitaire. […] Il a un peu ouvert sa carapace avec Paul George. […] C’est une conversation que j’ai eu avec lui mais que beaucoup d’autre personnes ont eu également. Il est conscient que certains joueurs ne veulent pas jouer avec lui.”
Russell Westbrook serait donc réaliste sur sa situation et le fait que certains joueurs ne seraient pas très enthousiastes à l’idée d’évoluer à ses côtés. Une situation qui ne peut plus durer si le Fashion Killa espère passer un cap et regoûter aux Finales NBA. Dans le cas contraire, il pourrait rester dans l’esprit des fans comme un guard incroyable mais trop immature pour faire accéder une équipes aux grands rendez-vous du mois de juin.
Source texte : ESPN