Quoi qu’il arrive ce soir, il faut tirer un coup de chapeau aux Celtics : une campagne tout simplement exemplaire
Le 27 mai 2018 à 17:46 par Nicolas Meichel
Sous-estimés depuis le début des Playoffs à cause notamment des nombreuses blessures, les Celtics n’ont jamais rien lâché et se retrouvent aujourd’hui à une petite victoire des Finales NBA. Bref, la franchise de Boston a déjà réalisé une formidable épopée, peu importe le dénouement du Game 7 contre Cleveland.
Avant le commencement des Playoffs, ils n’étaient pas nombreux à miser sur Boston. Peu de gens pensaient que les Celtics étaient capables de remporter deux rounds de suite et d’être à seulement un match d’une qualification en Finales NBA. Mais ils sont bien là, fiers et prêts à en découdre. Cette nuit, les Verts disputeront un Game 7 devant leur public, où ils sont invaincus, face à LeBron James et les Cavaliers. Ça s’annonce chaud, ça s’annonce tendu, et Marcus Smart a d’ailleurs déjà donné le ton. Vu le scénario de la série jusqu’à présent, la franchise de Beantown semble être favorite. En effet, les hommes de Brad Stevens ont tapé Cleveland à trois reprises au TD Garden, et les Cavs seront privés de Kevin Love, actuellement dans le protocole anti-commotion de la Ligue. Autrement dit, malgré la présence du King en face, les Celtics ont une occasion en or de remporter la Conférence Est pour la première fois depuis 2010 et l’époque du Big Three. Tout autre résultat serait évidemment une grosse déception, mais une potentielle défaite ne devra pas remettre en cause le parcours exemplaire de Boston. Quoi qu’il arrive dans ce match décisif, la campagne 2018 des C’s restera l’une des très belles histoires de la saison, et ce pour diverses raisons.
La première, c’est évidemment l’adversité qui a frappé les Celtics avant les Playoffs et au cours des dernières semaines. Déjà privés de Gordon Hayward depuis le premier match de la saison régulière, les Verts ont officiellement perdu Kyrie Irving début avril pour l’intégralité de la postseason. Un deuxième All-Star hors-service, bonjour la poisse. Uncle Drew, c’est quand même l’un des meilleurs attaquants de toute la NBA et un véritable magicien balle en main. Perdre un joueur de sa trempe, c’est forcément un énorme coup dur. Mais comme si ça ne suffisait pas, d’autres pièces importantes de l’effectif sont également passées par la case infirmerie. On pense à l’intérieur Daniel Theis, forfait depuis le mois de mars, mais surtout à Marcus Smart et Jaylen Brown, qui sont heureusement à nouveau opérationnels. Blessé au pouce, Smart a manqué la fin de la régulière et les quatre premiers matchs du premier tour face à Milwaukee. On le sait, l’ami Marcus est très précieux pour Boston, et son absence se remarque direct. Quant à Brown, il a également raté un certain nombre de rencontres en mars suite à sa chute hardcore contre Minnesota, et a dû déclarer forfait pour le Game 1 face à Philadelphia en demi-finales de Conférence à cause d’une douleur aux ischio-jambiers apparue contre les Bucks. Enfin, on n’oublie pas le meneur Shane Larkin, out depuis trois semaines.
Ça en fait de la casse, mais les Celtics sont toujours debout. En mode next man up, la franchise de Boston a pour l’instant réussi à surmonter tout ça. Pas d’excuse, pas de pitié, on se démerde comme on peut et on verra ce qui se passe. Voici la mentalité qui incarne ces Verts actuellement. Résultat, ils sont aujourd’hui tout proches des Finales NBA après avoir battu les Bucks de Giannis Antetokounmpo en sept matchs, et les Sixers du duo Ben Simmons – Joel Embiid en cinq manches. Le génie de Brad Stevens est l’une des principales raisons qui expliquent pourquoi les C’s sont toujours en vie à l’heure où ces lignes sont écrites. Avec ses ajustements et ses systèmes, il a mis son équipe dans les meilleures conditions pour réussir. Et puis, il y a évidemment les très belles performances des jeunots. Le rookie Jayson Tatum et le sophomore Jaylen Brown réalisent chacun une campagne magnifique. Des deux côtés du terrain, ils font la différence en jouant comme des vétérans. Ensuite, que dire de Terry Rozier ? Le mec a presque réussi à faire oublier Kyrie en enchaînant les matchs de haut niveau. Ce n’est pas rien quand même ! Voir ces gars-là briller de la sorte, à leur âge et sous la pression, c’est beau. On se doit de mentionner aussi Marcus Smart, véritable leader par l’exemple ainsi que par l’intensité affichée à chaque seconde. Et pour encadrer tout ce beau monde, il y a les anciens qui font le taf. Al Horford en premier lieu, lui qui est toujours aussi important dans le système Celtics, mais aussi Marcus Morris et Aron Baynes.
Vous l’avez compris, cette équipe de Boston a du talent, un vrai collectif, et surtout du caractère. Les Verts n’ont peur de personne, ils ne baissent jamais les yeux, même face à LeBron James et sa bande. On se rappelle de cette déclaration de Morris, qui n’a pas hésité à clamer haut et fort qu’il était le meilleur défenseur sur le King, en dehors de Kawhi Leonard. Brown a également indiqué à plusieurs reprises que les Celtics ne souffraient d’aucun complexe d’infériorité contre les Cavaliers. Et ça s’est vu sur le terrain lors des six premiers matchs de la série, notamment à travers plusieurs altercations et autres barfights. Smart vs. Gérard Smith, Morris vs. Tristan Thompson, Morris vs. Larry Nance Jr., Brown vs. LeBron… En d’autres termes, on est dans du basket made in Beantown à 100%. Et quand vous ajoutez une dose de trashtalking là-dedans, ça devient juste magique. Vous vous souvenez du clash entre Eric Bledsoe et Terry Rozier lors du premier tour des Playoffs ? Vous vous souvenez quand Scary Terry s’est pointé au TD Garden avec un maillot de… Drew Bledsoe, ancien quarterback des New England Patriots ? Forcément, on a kiffé un max. Pour tout ça, la campagne de Playoffs 2018 des Celtics restera dans les mémoires, que ce soit à Boston ou ailleurs.
La question qui se pose à présent est la suivante. Peuvent-ils l’emporter cette nuit et continuer leur formidable aventure ? Avec la pression d’un Game 7 à domicile, avec la présence de LeBron dans le camp d’en face, ce n’est pas gagné. Par contre, ce qu’ils ont gagné à coup sûr, c’est le respect de la planète basket.