La dernière possession totalement flinguée des Warriors : entre hésitation, bordel et grosse panique

Si le money-time des Warriors a été globalement affreux, comme nous allons l’expliquer ci-dessous, impossible de ne pas zoomer sur la dernière possession de la rencontre : celle qui pourrait hanter Steve Kerr pendant quelques heures…

Réputé calme et apprécié pour sa sérénité dans les moments chauds, le coach de Golden State a failli. On peut retourner la chose sous plusieurs angles, prendre des pincettes, les faits sont là. Avec un temps-mort restant et une attaque qui ne créait rien de concret, Kerr a laissé ses joueurs dans un pétrin qui aurait pu être évité. Cependant, avant de sortir le fouet, revoyons cette séquence et en quoi elle est assez inacceptable du point de vue des Warriors. Pour se remettre dans le contexte, il faut savoir que GS menait de 10 points à l’entrée du dernier quart, et l’attaque globale des hôtes était soudainement off. La bonne défense des Rockets et une indiscipline globale de Kevin Durant et compagnie nous mène à un comeback des visiteurs, au point de prendre le lead et avoir la balle à 30 secondes de la fin. Deux points d’avance, Harden en isolation, step back à trois-points, clank. Le rebond est pour Draymond Green, qui la donne à Kevin Durant avec 13 secondes à jouer. Dans le bonus au niveau des fautes adverses, les Warriors ont encore un temps-mort à ce moment précis. Pourquoi Steve Kerr ne le prend pas ? Première explication potentielle à cela, l’entraîneur est souvent tenté par cette stratégie, celle de laisser les grands joueurs créer une solution de fin de match sans prendre de temps-mort. En arrêtant le jeu, Kerr aurait pu également permettre à Mike D’Antoni de mettre sa défense en place, alors qu’il est plus difficile d’orchestrer quoi que ce soit dans le brouhaha de l’Oracle et le rush du moment.

Sauf qu’il n’y avait pas égalité.

Sauf que l’attaque de Golden State n’était pas au top sur les trips précédents.

Et ce choix, ou manque de lucidité de la part de Kerr, laisse alors place à une séquence qui fait quasiment honte au jeu offensif dont les Warriors de notre époque sont capables. D’abord défendu par Eric Gordon, Kevin Durant reçoit finalement PJ Tucker sur le dos et l’ailier… stoppe son dribble avec 7 secondes à jouer. Pour la donner à qui ? Monsieur Klay Thompson, touché au genou pendant la rencontre et surtout totalement à côté de la plaque en attaque tout au long de la soirée. Si le Splash Bro est capable de miracles quel que soit son pourcentage au tir dans un match, on peut également pointer du doigt la décision de Durant qui manque là aussi de pertinence. Bien défendu par James Harden, Stephen Curry est lui aussi coupable d’une certaine manière, en gardant les mains sur les cuisses dans un moment aussi important. Alors que les Warriors étaient revenus dans le match grâce à lui, la possession ultime de la rencontre revient dans les mains… de Durant et Thompson ? Inacceptable pour les champions en titre. La suite, on la regarde avec Benny Hill dans les oreilles : Klay ne voit même pas un Kevin Durant parfaitement screené par Curry, l’arrière fonce en dribblant vers la peinture, se fait trap par la défense de Houston et les bras interminables de l’excellent Trevor Ariza, son fade-away forcé au buzzer touche à peine l’arceau. Buzzer, défaite. Sur une échelle offensive de 1 à 10 ? Les Warriors ont probablement tapé un joli -30 sur cette dernière possession. Une qu’on peut mettre sur le dos d’une personne, mais qu’on donnera ici à tout le monde. Quand l’équipe championne abuse ainsi, cela relance totalement une série.

On vous met évidemment ci-dessous la vidéo de la séquence et quelques éléments flagrants, image par image, histoire de bien capter l’immondice proposée par Golden State sur cette dernière action du match. Impossible de jouer ainsi et taper ces Rockets : sur une séquence, oui, sur celle de la survie, non.

La dernière possession des Warriors…pic.twitter.com/xcpiF1DsPf

— TrashTalk (@TrashTalk_fr) 23 mai 2018