Steve Kerr reçoit le Rudy Tomjanovich Award : à défaut d’être nominé pour le COY, Stevie est pote avec les médias
Le 22 mai 2018 à 17:24 par Hugo Leroi
Décerné par la Professional Basketball Writers Association (PBWA), organisation composée de 200 journalistes et éditeurs spécialisés dans la grosse balle orange, le Rudy Tomjanovich Award est remis chaque année au coach qui coopère le plus avec les médias et les fans tout en maintenant de bons résultats sur le terrain. Déjà récompensé en 2015, Steve Kerr a de nouveau reçu ce prix honorifique cette année.
“Il ne faut jamais sous-estimer le cœur d’un champion.” C’est par ses mots que Rudy Tomjanovich, coach des Rockets sous l’ère Hakeem Olajuwon et double bagué en 1994 et 1995, s’est rendu éternel dans l’histoire de la Grande Ligue. Toujours coopératif et poli avec les médias et les gens en général, le tacticien a donné son nom au prix décerné chaque année par la PBWA (qui donne également les prix de citoyenneté en NBA), depuis 2011. Après Jerry Sloan, George Karl, Doc Rivers, Frank Vogel, Dwane Casey et Stan Van Gundy, c’est Steve Kerr qui est élu cette saison, après avoir déjà remporté l’award en 2015, l’année de son arrivée à Oakland. A défaut d’être nominé pour le Coach of the Year Award, Steve Kerr a coiffé au poteau Mike D’Antoni, Steve Clifford, Brad Stevens et Doc Rivers pour obtenir ce trophée symbolique et rajouter une ligne à son palmarès déjà bien rempli. Totalement mérité.
On a tous déjà vu des vidéos sur les réseaux sociaux de conversations volées entre Kerr et ses joueurs, pour montrer toute sa bienveillance les concernant. “Tu es déjà très bon, et tu peux devenir encore meilleur. Tu cartonnes”, disait-il en début de saison à Jordan Bell, son rookie. “Même si tu es à 2/11 à 3 points, tu n’hésites jamais à shooter une bombe de notre camp au buzzer. Tu es si confiant, j’aurais rêvé être comme toi”, disait-il à Steph Curry pour lui remonter le moral dans un mauvais match. Toujours le mot juste, la petite tape dans le dos, l’autorité positive. Élève de Gregg Popovich, l’ex sniper des Spurs et des Bulls sait qu’une relation étroite avec ses joueurs est la clé de leur développement et donc du succès. Mais sa communication ne s’arrête pas seulement au terrain : Stevie est toujours un client de choix pour les journalistes, que ce soit en conférence de presse ou en interview pendant les matchs. Toujours volontaire, jamais un mot de travers, et donnant du grain à moudre en permanence aux journalistes, ce sont aussi ses prises de position politiques ouvertement exprimées qui lui ont permis de se démarquer de ses concurrents, et de prouver l’intelligence et l’intégrité du bonhomme. Ça ne vous a pas échappé, un grand blond occupe en ce moment la maison blanche, et Kerr a toujours exprimé son désaccord avec lui, sachant que son aura porterait ses mots et ses réflexions plus loin qu’entre quatre murs. Ainsi, quand ses joueurs décidaient à l’unanimité de ne pas rendre visite à Donald Trump à Washington, comme le veut la tradition pour les champions en titre, le tacticien approuvait et soutenait ses hommes :
“Nous voyons ce que le président Trump fait avec ses mots, ses actions, et il est difficile de l’oublier et de le mettre de coté. Il se moque des personnes handicapées. Il dit un tas de choses moches, que ce soit sur les femmes ou qui que ce soit. Il y a énormément de choses sur lesquelles on ne peut pas faire l’impasse et dire ‘Ok, on met ça de coté, on ira le voir et on lui serrera la main.’ Ce n’est pas correct.”
Pour son attitude communicative auprès des médias, pour son fair-play, pour ses prises de position, pour son leadership avec ses joueurs, Steve Kerr a fait honneur à Rudy Tomjanovich, et remporte donc l’Award décerné en son nom. Un exemple à suivre, si vous voulez vous vanter d’un bilan de plus de 80% de victoires dans vos trois premières saisons au coaching en NBA.
Source texte : ESPN, USA Today