Bilan de saison 2018, version Sixers : une troisième place, une demi-finale et un potentiel monstrueux
Le 13 mai 2018 à 20:18 par Hugo Leroi
Éliminés par Boston en demi-finale de la Conférence Est, les Sixers ont prouvé que le Process n’était pas qu’une simple façon de créer la hype : c’est bien réel. Leur futur est assuré, et leurs joueurs ne demandent qu’à se développer ensemble autour de Brett Brown. On dresse la bilan de leur bonne saison 2017-18.
CE QUE TRASHTALK AVAIT ANNONCÉ :
Un pronostic de rédaction de 38 victoires pour 44 défaites, dans une Conférence Est bien faible par rapport à l’Ouest, du mieux par rapport aux saisons précédentes mais pas encore assez de panache pour aller gratter une place haute dans le classement, un staff médical au rendez-vous pour éviter d’énièmes blessures de Joel Embiid ou Ben Simmons… Bref, une année bien meilleure que ce à quoi Philly a eu droit depuis 4-5 ans, même si l’on ne les voyait pas casser la baraque.
CE QUI S’EST VRAIMENT PASSÉ :
On était loin d’imaginer qu’on pourrait percevoir le potentiel de cette équipe dès cette saison, mais les Sixers ont défié toutes les attentes. Même si Markelle Fultz, le first pick de la Draft 2017, n’a pas pu participer à l’éclosion du roster de Philly pour cause de blessure longue après quelques matchs, il a sûrement été ravi de voir à quel point sa team a su se montrer en tant qu’équipe sérieuse capable d’aller titiller les plus grosses écuries. Le jeu rapide imposé par Brett Brown a su être mis en place par Ben Simmons, qui n’a laissé aucun concurrent le gêner dans sa course au trophée de Rookie de l’Année, sauf peut-être Donovan Mitchell. L’Australien fut le complément parfait de son ami Jojo Embiid, qui vivra même son premier Match des étoiles pour sa saison sophomore. Le pivot est même autorisé, après le break du All-Star Weekend, à jouer les back-to-backs, ce qui permis à Philadelphie de véritablement percevoir le talent de son effectif quand il est au complet. Ils finiront d’ailleurs la saison sur 16 victoires d’affilée, dont une de référence contre les Cavs de LeBron James, et arriveront à se classer sur le podium de la Eastern Conference avec 52 victoires pour 30 défaites, bien loin du bilan négatif annoncé dans notre preview. Pour une première année ensemble, c’est vraiment exceptionnel. Les 76ers feront même mieux : ils se permettront une victoire 4-1 dans la série les opposant au Heat au premier tour des Playoffs. Ben Simmons en patron, Joel Embiid qui fait arrêter le basket à Hassan Whiteside, J.J. Redick qui plante des 3-points en pleine course… La totale, à tel point que la franchise pennsylvanienne est vite promue au rang de prétendante au trône de l’Est. C’était sans compter sur la confrontation en demi-finale face aux Celtics d’un magicien nommé Brad Stevens, qui scellera les espoirs du Process en cinq matchs. Saison donc terminée début mai, mais Philly peut être fier de son parcours, car on ne les attendait pas aussi bons aussi rapidement.
L’IMAGE DE LA SAISON :
L’ambassadeur du Process en maillot de All-Star pour sa saison de sophomore, ça a quand même de la gueule.
ON NE L’ATTENDAIT PAS, IL A CARTONNÉ : BEN SIMMONS
Bon… On sait que Ben Simmons était attendu comme un très bon joueur, mais on ne s’imaginait aucunement qu’il serait aussi monstrueux si tôt dans sa carrière. Le mec claque déjà des stats de papa à 15,8 points, 8,1 rebonds et 8,2 assists de moyenne en saison régulière, dépasse Magic Johnson au nombre de triple-doubles réalisés par un rookie sur une saison, finit la série contre le Heat en quasi 19/10/10… Que voulez-vous de plus ? Big Ben ne s’est pas fait attendre avant de dicter sa loi, et s’impose dès maintenant comme le futur de la Ligue. Il manque plus qu’à se trouver un tir.
ON L’ATTENDAIT AU TAQUET, ET IL A ABUSÉ : TIMOTHE LUWAWU CABARROT
Notre chauvinisme nous perdra… Dans notre preview d’avant saison, on l’annonçait comme la surprise de l’effectif des Sixers après sa bonne fin de saison 2017, potentiellement capable de step-up si J.J. Redick se blessait. Deux événements ont détruits les espoirs du Frenchie : le premier, c’est que Monsieur Bite-Rouge a été bon, à tel point qu’il a accompli, à 33 ans, sa meilleure saison statistique en carrière. Le deuxième, la goutte de trop, fut la signature de Marco Belinelli. Encore un rital qui nous sabote nos chances de briller sportivement (Materazzi 2006, on n’oublie pas)… Mais le sniper italien fitait parfaitement le plan de jeu de Brett Brown, qui raffole des gâchettes rapides en contre-attaque ou en sortie d’écran. Même s’il a fait de bons passages sous le maillot rouge et bleu, TLC ne se fera jamais sa place, et restera bloqué à 52 matchs pour 15 petites minutes de jeu en moyenne. Une raison de plus de détester les spaghettis.
LA VIDÉO DE LA SAISON :
La scène de joie après la première série de Playoffs gagnée par coach Brown avec Philly, contre Miami. Des années de galères, de travail et de défaites enfin récompensées.
CE QUI VA BIENTOT SE PASSER :
La saison de Philly est loin d’être un échec. Même s’ils sont sortis en demi-finale sans la manière, les Sixers ont de l’avenir, et pourront compter sur un groupe soudé pour grimper encore plus haut dans les années à venir. T.J. McConnell qui resigne pour un million et quelques clopes, J.J. Redick qui veut rester, Brett Brown toujours à la barre… On s’attache vite à la jeune garde pennsylvanienne, et le mot passera sans doute à l’oreille de certains joueurs free agents cet été désirant acquérir de la bagouze au côté du tandem Jojo-Simmons. On parle ainsi de Paul George, Kawhi Leonard et même LeBron James dans d’éventuelles signatures ou trade pour rejoindre le Process. Avec le retour de Markelle Fultz, le plus jeune joueur de l’histoire à claquer un triple-double, à 19 ans, on ne peut dire qu’une chose concernant l’avenir des Sixers : future is bright.
Saison terminée, mais loin d’être ratée pour Philadelphie. Autant dire qu’après ce qu’on a vu et ce qui se dit autour des Sixers, on mettrait bien un petit billet sur la genèse d’une franchise candidate très sérieusement au rôle de rouleau compresseur dans la Conférence Est. Si le King se met en plus à signer chez eux, autant supprimer les 14 autres équipes de la East Coast, on gagnera du temps.