Giannis Antetokounmpo veut rester à Milwaukee toute sa carrière : la bague, il la veut chez les Bucks

Le 25 avr. 2018 à 15:42 par Hugo Leroi

giannis antetokounmpo
Source Image : Youtube

S’il y a un exemple de simplicité et de loyauté dans la NBA d’aujourd’hui, c’est bien Giannis Antetokounmpo. Le prodige des Bucks a réaffirmé son amour pour la franchise qui l’a fait naître, pourtant dragué par beaucoup d’autres. En plein Playoffs, ça fait toujours zizir.

Ah, qu’elle est loin cette époque de l’ultime loyauté. Des joueurs patients qui attendaient avant de pouvoir gagner un titre, bien loin de certaines starlettes à paillettes d’aujourd’hui qui veulent tout ou rien dès leurs premières années en NBA (coucou K.D). Une Ligue où plus de joueurs étaient associés à une seule et même franchise, comme Dirk aux Mavs, Kobe aux Lakers, Duncan aux Spurs, Fred Foster à Indiana, Jordan à Chicago (Mike n’a jamais joué à Washington)… Tout cela a bien évolué, non seulement car les mentalités des joueurs ont changé, mais aussi car les propriétaires de franchise sont de plus en plus au courant que la NBA est un business, dans lequel on ne fait pas dans les sentiments. D’irréductibles gaulois résistent néanmoins encore et toujours à l’envahisseur Cupcakien, et estiment que s’ils doivent gagner un titre un jour, ça sera avec la team qui les a fait éclore. Récemment Damian Lillard réaffirmait son amour pour Portland. Bon, c’était avant de se faire sweeper, mais cela colle bien au personnage loyal et modeste de Dame, qui sait qu’il doit énormément à l’Oregon. Dernièrement, c’est le Greek Freak qui a une nouvelle fois statué sur son avenir : le titre, la gloire, la vie, c’est avec Milwaukee, et pas ailleurs. Il le confiait d’ailleurs au micro d’ESPN, plein de sagesse, s’exprimant sur l’avenir de sa carrière et la longévité qu’il veut acquérir avec les Bucks :

“Définitivement. C’est un de mes buts. Kobe l’a fait, Tim Duncan l’a fait. Dirk Nowitzki l’a fait. Je veux juste être un de ceux-là… qui reste dans la ville, qui joue pour la ville durant 20 ans. Je peux percevoir l’amour que les gens me portent à Milwaukee. Je sens que les gens veulent que je fasse partie intégrante de cette organisation, et que Milwaukee veut que je sois là, à jouer pour eux jusqu’à la fin de ma carrière.”

Ce n’est pas un hasard si Giannis cite Kobe en premier, dans les joueurs auxquels il pense. Le Grec a sans aucun doute hérité de la Mamba Mentality : travail, loyauté, respect. Tel est le credo qu’il veut suivre, et il a d’ailleurs clairement exprimé son désir de bosser en étroite collaboration avec son idole de numéro 24. Mais si Kobe a pu rester aux Lakers durant 20 années, c’est car les dirigeants de la franchise californienne l’ont rendu possible. Connaissant le succès dès ses débuts au coté du Shaq, Bryant connaîtra aussi des saisons trou-noir, notamment de 2005 à 2008, orphelin du Big Aristotle parti à Miami. Obligé de se coltiner Smush Parker ou encore Kwame Brown, Kobe exprimera d’ailleurs ses envies de départ, durant cette période difficile (notamment à Chicago). Mais les Lakers ne l’entendaient pas de cette oreille, et ont fait bouger les choses. Tu veux un lieutenant, Kobe ? On fait venir Pau Gasol. Tu veux un défenseur ? Ron Artest est dans l’avion. Les Angelinos ont fait rester leur star, en l’entourant du mieux qu’ils pouvaient. Dans le cas de Giannis, il est difficile d’entrevoir les possibilités de signer du lourd pour épauler leur poule aux oeufs d’or, du moins dans l’immédiat. Jabari Parker sur le départ, pas assez de cap salarial pour faire venir un ponte cet été, le successeur de Joe Prunty au poste de head coach à trouver… Le chantier est gigantesque pour Peter Feigin, le président des Bucks, qui en est parfaitement conscient :

“Au final, si Giannis – ou toute autre superstar – ne ressent pas que l’équipe a créé un environnement autour de lui dans le but de gagner, il ne sera pas satisfait. Mentalement, tout ce qu’il veut faire c’est gagner. Nous nous devons donc d’être un concurrent au titre dans les deux années à venir.”

Le fait qu’il possède un joueur autour duquel construire une équipe bâtie pour le titre, Feigin le sait. Mais ce qu’il sait aussi, c’est que s’il ne fait pas ce qu’il faut, Giannis pourrait bien demander à s’en aller. Il aura beau exprimer tout son amour pour les Bucks et sa volonté de rester dans la même ville pendant 20 ans, un compétiteur comme lui mettra toujours les envies de trophées devant quelconque persévérance, ce qui est normal dans un sens. Qui nous dit que Jordan, Bryant ou Duncan seraient restés si leurs teams respectives n’avaient pas trouvé à chaque fois le moyen de leur faire gagner un titre à intervalles réguliers ? Rien ne nous le dit. Imaginons également qu’un talent comme celui du Grec soit empêché d’aller en Playoffs, obligé de traîner son équipe à l’aide de ses seuls bras ? C’est ce que faisait Kevin Garnett avec les Timberwolves dans les années 2000, et on avait fini par avoir mal pour lui. Giannis a 23 ans, et 3 ans de contrat devant lui. Il pourrait très bien décider, à 27 ans (âge général du prime d’un joueur) de rejoindre une autre équipe pour y connaitre le goût de l’or, si les Bucks ne se muent pas en candidats au titre d’ici là. L’égocentrisme vient vite quand le succès n’est pas présent, et qui de mieux pour le dire que Kevin Durant, qui quittait il y a deux ans OKC pour Golden State, en quête de bagues “faciles” :

“Si j’avais un conseil à lui (Giannis, NDLR) donner, ça serait de jouer pour lui. C’est lui qui travaille, c’est lui qui se lève le matin en se focalisant sur son jeu. Evidemment que ses propos sonnent bien auprès des fans de Milwaukee ainsi qu’auprès dirigeants, car il tient tellement à les gâter et de bien jouer pour eux, et je peux le comprendre. Mais sa carrière ne dépend que de lui; il ne restera pas à Milwaukee s’il ne prend pas de plaisir à jouer.”

Un joueur aussi dévoué à la ville qui lui a donné sa chance, et qui a la volonté de gagner et de vivre avec eux, c’est très rare dans l’actuelle Ligue, et ça fait plaisir de voir autant de loyauté exprimée, dans une NBA où le départ est souvent privilégié. Les cartes sont donc dans les mains des Bucks : arriveront-ils à entourer Giannis et ainsi les faire devenir de sérieux candidats au titre ? Nous le verrons, mais attention, la pression est sur eux pour faire que le Dieu Grec ne trouve pas le temps long.

Source Texte : ESPN


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