Carmelo Anthony est complètement à coté de ses pompes : le symbole d’une galère collective
Le 25 avr. 2018 à 15:32 par Hugo Leroi
Cela pourrait être beaucoup de joueurs à OKC, mais voilà le symbole de la débâcle du Thunder face au Jazz. Tant d’attente pour se faire mener 3-1 par Utah au premier tour de Playoffs, ça fait forcément chier, et on cherche les coupables. Ils seront nombreux à être appelées, mais pour le moment, place aux vétérans. Monsieur Carmelo Anthony, à la barre.
Catastrophique, statique, maladroit… Tant de mots utilisables pour qualifier les prestations de Melo avec le Thunder dans cette première série de Playoffs. Si on le savait en déclin, et pas parfaitement adapté aux “systèmes” de Billy Donovan (sic), on pensait qu’il gardait au moins le meilleur pour la fin de saison. Car on peut dire ce qu’on veut, mais dans les moments chauds, l’ami sniper a un sacré CV. Il n’en est rien, et l’ex-New-Yorkais semble encore plus mal en point en postseason qu’en régulière, où il n’a pourtant pas été depuis 2013 avec les Knicks. On aurait pensé qu’il hausserait son niveau de jeu au fil de la série, désireux depuis longtemps de retrouver une team prétendante au titre, il n’en est rien non plus. Terminant le match de lundi avec 11 petits points à 5/18 au shoot et 0/6 du parking, Anthony a fait du Anthony, dans la défaite de son équipe : trois-points en première intention en tête de raquette, isolation abusive, ça piétine, ça feinte, ça envoie… brique… et on recommence à l’action d’après. Le tout, évidemment, sans défendre. Pourtant plus âgé donc censé être plus sage, Carmelo a semblé perdu. On peut également citer son joli money-time du Match 2, participant comme il se doit au 0/14 dans le dernier quart du OKThree. Troublant à regarder jouer en ce moment, ses tentatives au poste de redevenir le go-to guy qu’il était avant impactent son équipe. Ainsi, seules 10 passes décisives ont été distribuées par le Thunder lors du Game 4, seulement deux de plus que le total de Ricky Rubio. C’est peu, et ça témoigne du manque de collectif général d’OKC, dont Anthony est le symbole, pas seulement dans cette série, mais pendant la saison régulière toute entière. On parle d’ailleurs de symbole, pas de bouc émissaire. Donc on peut également sortir le talc pour un paquet de monde, dont Donovan qui n’arrive pas à l’utiliser un minimum pertinemment. Mais dans l’apport global…
On pensait que la confrontation contre le Jazz réveillerait Carmelo, elle n’a malheureusement eu d’effet que de l’endormir un peu plus. 14,3 points à 37% au shoot et un sale 23% de loin, pour seulement 0,5 assists en 37 minutes de jeu dans la série, c’est tendu. La dernière stat ci-dessus est flippante, vous en conviendrez, mais criarde : quand Melo a le ballon, c’est pour shooter, pas pour créer ni passer. Il en est capable, mais ce n’est pas ce qui lui est demandé. Du coup, quand on vous demande de rentrer vos shoots et que c’est un calvaire pour ce faire, tout va mal. Même si Russell Westbrook peut largement être cité comme un des démolisseurs des espoirs du Thunder, avec seulement 21 points de moyenne sur la série à 36% au shoot, il a au moins le mérite d’essayer de créer pour ses coéquipiers, et de les impliquer dans le jeu (et aussi de l’ouvrir). Ou défendre, tiens, un axe qui devrait faire transpirer pas mal le clan Anthony quand on voit le nombre de joueurs du Jazz qui se frottent les mains lorsque l’ailier défend sur eux. C’est simple, OKC défend à 4 contre 5 quand il est sur le parquet. Le plus tendu ? C’est qu’il pourrait prolonger avec le Thunder dès l’été prochain, s’il active sa player option à 28 millions de dollars de salaire, toujours garnie d’une no-trade clause des familles. De quoi donner des cauchemars à l’Oklahoma tout entier, tant son niveau d’antan semble s’être envolé en même temps que ses abdos. Capable de prendre feu, Melo l’est toujours, et c’est ce qu’il devra faire ce soir pour sauver les siens. Mais tant en attaque qu’en défense, aujourd’hui, on assiste à une chute assez renversante. Surprenante, non, renversante, oui.
C’est le plus mauvais coté de Carmelo Anthony que l’on perçoit dans la série face au Jazz, et ça ne fait pas les affaires de son équipe. Mené 3-1 par le collectif huilé des hommes de Quin Snyder, le Big Three d’OKC n’a plus le droit à l’erreur. Billy Donovan aurait intérêt à tenter le tout pour le tout pour revenir et sauver sa saison, même si ça inclut de caler Melo sur le banc plus souvent. Si l’intéressé ne défend pas plus, cela va devenir une obligation.
Source Texte : ESPN