Confiance réaffirmée pour Mike Malone dans le Colorado : Denver lui redonne les clés, mais pas sans attentes
Le 16 avr. 2018 à 19:40 par Hugo Leroi
Une désillusion n’annonce pas toujours la fin d’un cycle en NBA. Si les Knicks ou les Hornets ont décidé de se séparer de leurs coachs respectifs (Jeff Hornacek et Steve Clifford), les Nuggets ont eux choisi de continuer avec Mike Malone, et de le laisser à son poste de head coach pour la saison 2018-2019, en espérant que les espoirs placés en lui aboutiront.
Déception, amertume, colère… Tant de mots à utiliser dans le Colorado pour définir l’issue du dernier match joué par Denver, dans le Target Center des Timberwolves, lors de la clôture de la saison régulière. Ce soir-là, les Nuggets auraient pu se qualifier pour la Postseason avec une victoire, des phases finales qu’ils n’ont plus vu depuis la saison 2012-2013. C’était l’ère des Andre Iguodala, Andre Miller, et autres Javale McGee. Mais après un match irrespirable, une prolongation et une lockdown defense de Taj Gibson sur Nikola Jokic, les poulets ont rendu l’âme, trop surpassés par l’impact physique des hommes de Thibodeau. Conséquence directe ? Une 8ème place qualificative pour les Playoffs rendue au buzzer. Après cette défaite, on aurait pu croire à du remaniement, tant le business de la NBA est connu pour son intransigeance et son impatience. Mais Tim Connelly, le responsable des opérations basket à Denver, a décidé de faire mener le contrat de Mike Malone, s’étendant jusqu’à la fin de la saison prochaine, à son terme. Conscient des problèmes de roster que son coach a dû gérer au cours de la saison, Connelly n’a pu que saluer le travail de son meneur d’homme, ayant du notamment œuvrer avec la blessure longue durée survenue fin Novembre de son All-Star Paul Millsap (alors fort de 15 points par match) et sa réintégration dans la rotation:
“Durant les dernières semaines de la saison, j’ai trouvé que Mo’ (Mike Malone, NDLR) a fait un travail brillant dans l’utilisation de notre roster, ainsi que dans sa créativité et sa façon de penser innovante. Je ne dirais jamais assez au combien je suis fier de lui et de son staff. Nous aurions pu tout laisser tomber, mais nous avons fait le contraire. J’estime que des louanges sont nécessaires pour le fantastique boulot de notre staff.”
Connelly opte donc pour la continuité au sein d’un roster très jeune (26,5 ans de moyenne d’âge), et mise sur la confiance qu’a réussi à instaurer coach Mike avec ses joueurs. Car des saisons galères, comme à Sacramento où il a du faire ami-ami avec Demarcus Cousins pour ne pas se faire virer en deux semaines, Malone en a connu, et sait les gérer. Ce genre de leader, Connelly en a besoin dans son équipe, forte d’un éventuel futur Big Three en devenir, avec Jokic, Millsap et Murray. Mais tout n’est pas à garder, car sur le fil du rasoir, lorsque l’objectif Playoffs passe à un grain de chapelure des Nuggets, les regrets et les interrogations viennent.
En effet, dans une Conférence Ouest implacable où la moindre erreur, le moindre match lâché contre des équipes “faibles”, est sanctionnée, Denver peut s’en vouloir. Des défaites contre les Lakers, Dallas… à première vue, de simples ombres au tableau, mais qui ont tout de même leur importance down the stretch. Et quand les Wolves ou les Spurs, tous deux concurrents directs à la qualification sur la fin de saison, font le boulot, Denver perd des matchs prenables, à leur avantage sur le papier, comme contre Memphis le 17 mars. Malone ne manque d’ailleurs pas d’exprimer, avec le recul, sa frustration dans le DenverPost:
“Quand on ne parvient pas à se qualifier pour les Playoffs, on jette un œil à tous les matchs. Il y a sans aucun doute beaucoup de rencontres que nous avons laissé filer à la maison, contre des équipes contre qui, sans leur manquer de respect, nous n’aurions pas du perdre dans la mesure ou nous voulons être une équipe sérieuse dans la course aux Playoffs. J’estime que nous avons eu de longues périodes de bonne qualité en matière de jeu. Je pense pour autant que, dans certains matchs, ce manque de qualité était inexcusable, et ce sont ce genre de matchs qui reviennent vous hanter…”
Ainsi, sur 26 matchs décidés par un écart de 5 points ou moins, Denver n’en a gagné que la moitié : pas suffisant pour pouvoir prétendre à une place incontestable en Postseason. Cette statistique montre, entre autres, que les hommes de Malone ont encore du mal à finir leurs matchs, et que les systèmes de la gagne proposés par ce dernier ne sont pas toujours de francs succès, à l’image d’ailleurs du match contre Minnesota. Pire encore : la franchise du Colorado n’est que 26ème en terme d’efficacité défensive (sûr que si le Joker doit défendre sur Embiid ou Towns, ça n’aide pas des masses…) témoignant d’un réel manque d’agressivité de leur coté du terrain. Gros chantier en perspective pour Malone, car on le sait, une équipe faible défensivement ne fait jamais long feu en Playoffs. Ces déconvenues là, les hauts-placés des Nuggets ne les toléreront plus, et n’accepteront encore moins d’excuses.
Last chance pour Mike Malone: si il ne parvient pas à trouver les armes nécessaires à une qualification de Denver pour les prochains Playoffs, les dirigeants lui montreront sans aucun doute la porte. Plus de régularité défensive, d’agressivité, une meilleure exécution dans le clutch-time, et moins de pépins physiques, et Denver pourra sans doute continuer à jouer au basket en fin-Avril 2019. Reste à savoir si l’intersaison de la franchise sera concluante, entre l’extension de contrat (au maximum ?) de Nikola Jokic, la possible prolongation de Will Barton, et le développement de jeunes joueurs tels que Jamal Murray ou Gary Harris.
Source Texte: DenverPost