James Harden a dit stop : fin de série pour les Blazers, 42 points pour le MVP de cette saison
Le 21 mars 2018 à 08:29 par Bastien Fontanieu
Dans le gros duel de poids lourd de la nuit à Portland, les Rockets se sont imposés en patron et ont ainsi mis fin à l’invincibilité des Blazers. Au centre de l’opération ? Qui d’autre, si ce n’est James Harden, le MVP de cette saison.
Oh et puis merde, oui, maintenant on va l’affirmer. Autant on pouvait encore discuter entre passionnés ces derniers temps, histoire de donner du crédit aux LeBron, Lillard, Davis et Westbrook de la planète basket, autant le débat est terminé et le barbu de Houston a tenu à le rappeler à tout le monde cette nuit. On le disait et on le répétait, compte tenu des vainqueurs passés, pour fermement empoigner le trophée de MVP il faut boucler sa saison avec des performances qui marquent les votants. Se rendre à Portland, invaincu depuis le All-Star Break, et transformer le Moda Center en piscine personnelle ? Check. On peut difficilement demander mieux, peut-être qu’un carton supplémentaire face au Jazz ou revenir sur la défaite à Toronto pourrait relancer une micro-conversation, mais non. James Harden a fait le taf comme un patron cette nuit, dans un registre qui peut certes endormir certains mais hypnotise surtout ses défenseurs. Isolation, isolation, isolation, de Moe Harkless à Damian Lillard en passant par Evan Turner ou Jusuf Nurkic, tout le monde s’est retrouvé sur une île déserte face au gaucher des Rockets et a pris tarif. Ses deux bombes dans le money-time, notamment, ont crucifié Portland alors que les hommes de Terry Stotts y croyaient encore. Nope, pas pour cette fois. Pas pour cette année, pas de négociation possible avec un homme au sommet de sa forme. Au point de voir Mike D’Antoni perdre ses esprits en sortie de victoire.
“Il est unique. C’est le meilleur joueur offensif que j’ai pu voir dans ma carrière. Il a tellement d’armes dans son arsenal, et maintenant il peut rentrer des step-back à trois-points. C’est impossible de défendre sur lui, impossible.”
On attend évidemment les Playoffs pour voir Harden valider les propos de son entraîneur, mais il est clair que sur des séquences comme celles d’hier soir, on hoche la tête avec un sourire gêné devant la citation de MDA. Houston, globalement était en feu à distance (19/36), ce qui permettait à toute l’équipe d’atteindre son pic de dangerosité offensive. Grâce aux bombinettes de Chris Paul, Eric Gordon, Gerald Green et Luc Mbah a Moute, les visiteurs étaient dans ce genre de soirée où les tenir sur demi ou tout-terrain devient une véritable torture. Impossible de laisser des snipers esseulés, sous peine de se faire sanctionner. Donc obligation d’envoyer un défenseur en mission kamikaze sur Harden, dans l’espoir de le voir freiner la bête en un-contre-un. Autant vouloir rouler sur un oeuf avec un bus sans vouloir le craquer. Les Blazers n’ont cependant pas de quoi rougir. Après tout, suite à une magnifique série de victoires, tu restes podium de l’Ouest et tu rends les armes au finish face à la meilleure équipe de toute la Ligue sur cette saison régulière. Mais il existe un vieil adage qui rend la NBA ce qu’elle est, et détermine le classement final chaque année : si tu possèdes le meilleur joueur dans ton camp, quel que soit le plan défensif ou les systèmes dessiner, laisse la greatness décider de l’issue de la partie. Et si LeBron reste celui qu’une grande majorité considèrent comme le meilleur joueur au monde, personne ne peut aller chercher Harden cette saison. Il l’a prouvé maintes fois, il l’a encore prouvé dans l’Oregon.
42 points, 6 rebonds et 7 passes, à 13/25 au tir dont 5/7 de loin ? Surtout ces deux immenses shoots en plein money-time, qui ont brisé le cou des Blazers au meilleur moment. Un MVP n’attend pas que le trophée tombe dans ses bras, il le chope à deux mains et ne laisse aucun doute à sa concurrence : chapeau, James Harden.