Ben Simmons dépasse Magic au nombre de triple-doubles lors d’une saison rookie : coucou Donovan Mitchell
Le 16 mars 2018 à 17:36 par Aymeric Saint-Leger
La cuvée de rookies de 2017-18 est un bon cru, au vu des performances offertes par les joueurs de première année cette saison. Son représentant le plus puissant, Ben Simmons, est une des raisons qui la rend si exceptionnelle. Déjà complet et NBA ready à seulement 21 ans, l’Australien est en train de confirmer tout le potentiel qu’on lui prêtait, notamment au niveau des triple-doubles. En effet, il vient de dépasser Magic Johnson, une des références de l’exercice, au nombre de TD lors d’une première saison dans la Grande Ligue.
La hype autour des Sixers est immense. Après avoir fait table rase et avoir enclenché, en partant de zéro, un nouveau départ, Philadelphie est en train de devenir une écurie très sérieuse. The Process, symbolisé par un Joel Embiid très médiatisé, est en marche sans doute pour un bon paquet de temps. On parle beaucoup de Jojo, donc forcément moins de Ben Simmons. Il était attendu à un haut niveau de performances dès son année rookie, notamment du fait de la pression que lui inflige LeBron James en le considérant comme son héritier sur le trône du King. Et on peut dire qu’il ne déçoit pas, puisque l’Australien tourne à 16,2 points, 7,8 rebonds et 7,7 caviars en 34,5 minutes par rencontre. Cependant, il est compliqué d’apprécier à sa juste valeur les performances réalisées par Big Ben. Ce qu’il fait est considéré comme “normal” par de nombreux observateurs. Cela aurait même été une déception pour certains de ne pas voir le Fresh Prince tourner au moins en 15-5-5. Pourtant, on connaît les difficultés encourues lors d’une première saison en NBA, notamment celle du rookie wall, auquel peu de jeunes joueurs échappent.
Et bien, Benny, lui, parvient à contourner ce mur. Il reste plutôt régulier, même s’il avait attaqué la saison un peu plus fort que ce qu’il la termine : 18,4 points de moyenne en octobre, 18,6 en novembre, et 13,1 unités dans un mois de mars encore inachevé. Scorer, ce n’est pas tout, surtout que Simmons joue meneur. Sur la première partie du mois en cours, le Sixer distribue 9,9 caviars en moyenne chaque rencontre. Il tourne quasiment en double-double lors du dernier mois plein de saison régulière. Le rookie wall ? C’est de l’eau. Il faut se rendre compte de ce que réalise réellement Big Ben. Si son allure, sa facilité sur le terrain ne suffisent pas à certains sceptiques, les statistiques viennent renforcer cette impression. Il vient d’enchaîner deux matchs en triple-double : 10 points, 13 rebonds et 10 passes contre Indiana il y a trois jours, puis 10 points, 10 prises et 12 caviars hier soir au Madison Square Garden, lors de la victoire 118 à 110 des Sixers face aux Knicks. Cela porte son quota de TD à huit unités, soit plus que Magic Johnson sur sa première année. Simmons est donc deuxième sur la liste des joueurs ayant réalisé le plus de matchs avec trois catégories statistiques en double figure, lors d’une saison rookie.
Il n’y a bien qu’Oscar Robertson pour faire mieux. Big O avait réalisé 26 triple-doubles lors de sa première saison dans la Ligue, en 1960-61. L’ancien joueur des Cincinnati Royals avait réalisé cela à l’âge de 22 ans, soit en ayant un an de plus que Benny. Certes, Simmons ne rattrapera Mr. Triple Double cette année, puisqu’il ne lui reste que quinze matchs à disputer dans la phase régulière. Par contre, il vient de dépasser Earvin Johnson, et est donc deuxième all-time dans cette catégorie statistique. All-time ! Cela signifie que le mec devance des légendes comme Jason Kidd, Michael Jordan, David Robinson, Alvan Adams, Tim Hardaway… et même Elfrid Payton et Michael Carter-Williams (sic) ! Chapeau bas, Big Ben. Il est en train de sortir une saison rookie incroyable, dans les meilleures qu’on ait jamais vu dans la Ligue. Dans quasiment n’importe quelle autre cuvée, cela aurait ôté le moindre doute sur le choix d’un rookie de l’année. En revanche, en 2017-18, la concurrence est bien présente. On ne parle pas de Jayson Tatum, Lauri Markkanen, ni même de Markelle Fultz (futur vainqueur de l’Infirmary Player Of the Year). Non, il s’agit bien de Donovan Mitchell, seulement drafté en 13ème position. Un des deux plus gros steals, avec Kyle Kuzma, de la classe 2017. Le rookie du Jazz avait commencé timidement sa saison, avec 9,3 points de moyenne en octobre, puis il avait quasiment doublé sa production avec 18,1 unités par match. Depuis, il n’y a pas un mois où il est descendu sous la vingtaine de points de moyenne lors de chaque rencontre. 19,8 points, 3,7 rebonds et 3,6 assists en 33 minutes par match cette année, c’est du très lourd. Surtout, Spida a été le seul franchise player de son équipe pendant une bonne partie de l’exercice 2017-18, avant le retour de Gobert.
No disrispect à Rudy, mais c’est bien Mitchell qui porte le jeu offensif du Jazz sur ses épaules, aussi jeunes que celles de Simmons. C’est d’ailleurs le premier rookie à enchaîner 11 victoires de suite en étant le meilleur scoreur de son équipe. Il pourrait même battre ce record, puisque la série actuelle des Mormons est de huit victoires, après celle glanée hier 116 à 88 contre Phoenix. Clairement, nous avons à faire à un duel énorme pour le titre de rookie de l’année, et les deux candidats ne veulent pas lâcher l’affaire, coûte que coûte. Il reste quinze matchs à Phila, treize à Utah. C’est sans doute dans ces derniers moments que se décidera la destination du trophée. À noter que, si tout va bien, chacun devrait avoir une chance d’affirmer sa supériorité sur l’autre, en fonction de leurs performances lors de la postseason. Ok, ça ne rentre pas en compte pour gagner la course au ROY mais ça compte dans les esprits.
L’attribution du titre de Rookie de l’année se juge sur la saison régulière, et c’est pour l’instant difficile de départager les deux joueurs. De quoi voir à nouveau deux co-rookies de l’année ? Ce serait du jamais vu depuis Elton Brand et Steve Francis en 2000. Quoi qu’il en soit, on peut apprécier d’avoir un meneur de 2m08 qui pose des triple-doubles à foison, et un arrière qui mène une équipe playoffable au scoring. Tout deux ont 21 ans. Qui aura le titre de ROY ? Bonne question, ça promet pour l’avenir.
Source texte : Slam Online