Preview Pacers – Raptors : ça va se dérouiller entre membres du podium de l’Est
Le 15 mars 2018 à 17:51 par Aymeric Saint-Leger
La Bankers Life Fieldhouse d’Indianapolis risque d’être chauffée à blanc ce soir, puisqu’elle accueillera le spectacle entre ses Pacers, troisièmes à l’Est, et le premier de cette Conférence, les Raptors. L’enjeu comptable est présent pour Indy pour la fin de la saison, alors que Toronto peut, en s’imposant, se rapprocher de son meilleur bilan all-time. Pas d’excuse pour rater cette belle confrontation, coup d’envoi à minuit, merci l’heure d’été aux USA.
La ballade des gens heureux, voilà une bonne représentation de la saison des Pacers. Il y a de quoi écouter du Gérard Lenorman dans le vestiaire des locaux dans la Bankers Life Fieldhouse. Les fermiers du Hoosier State trônent sur le podium de la Conférence Est depuis quelques jours, alors qu’on ne donnait pas cher du scalp de McMillan et ses guys il y a quelques mois. Avec un bilan de 40 victoires pour 28 défaites, on a de quoi être serein du côté de l’Indiana. Avec quatre matchs et demi d’avance sur la huitième place, ça sent plutôt bon pour Pipo et ses collègues. S’ils continuent sur cette lancée, ils pourraient même obtenir l’avantage du terrain au premier tour des Playoffs, un scénario improbable, imaginé à demi-mot par quelques fous fans des Pacers au mois d’octobre. La régularité d’Indy est assez incroyable, la surprise de cette saison régulière ne baisse pas le pied, grâce à son collectif bien sûr, mais surtout grâce à l’éclosion et l’épanouissement d’un gars du coin, Victor Oladipo. Même si ce dernier est plus irrégulier sur la première moitié de mars, Bojan Bogdanovic et Myles Turner ont pris le relais, et cela donne six victoires pour une seule défaite depuis le début du mois. Facteur important, Indiana est en train de retrouver ce qui a fait sa marque de fabrique sur cette décennie : la défense. Moins de 100 points encaissés lors des six derniers succès, de quoi ravir les fans du Eastern basketball. Le jeu de transition, à toute vitesse, fonctionne toujours aussi bien. Bref, tout va comme sur des roulettes pour les Pacers, qui sont impatients de retrouver le leader de leur Conférence, Toronto. Nate McMillan a d’ailleurs récupéré Darren Collison, qui a fait son retour il y a trois matchs. L’habituel titulaire à la mène a repris en sortant du banc, mais il devrait bientôt retrouver sa place dans le cinq majeur, renvoyant Cory Joseph dans la second unit, lui qui a fait le boulot en son absence. Le coach d’Indianapolis devra par contre se passer de Domantas Sabonis, son sixième homme, pour une entorse à la cheville, moins grave que prévue. Trevor Booker, le dernier arrivé dans le roster, est lui en day-to-day pour la troisième confrontation de la saison entre Indiana et Toronto. Les deux premières rencontres entre ces deux franchises ont été serrées. Indy s’était imposé à domicile 107 à 104, le 25 novembre. Les Dinos avaient pris leur revanche une semaine après, dans leur Air Canada Centre, en l’emportant 120 à 115 malgré le match de mammouth de Totor (36 points, 7 rebonds, 6 passes).
De ce fait, la belle promet son pesant de cacahuètes (alors que Raptors et Pacers se retrouveront également le 7 avril). Tout comme lors des deux premiers duels, cela risque d’être disputé jusqu’au buzzer final pour les deux équipes cette nuit. Même si les Pacers sont éblouissants, c’est bien la squad de Dwane Casey qui partira favorite ce soir, même à l’extérieur. En effet, loin de leur Canada, les potes de DeRozan sont à 22 victoires pour 12 défaites cette saison. Ils sont impressionnants, eux non plus n’étaient pas attendus à ce niveau-là. Sur leurs 17 dernières confrontations, Lowry a mené son équipe à 16 succès, la seule défaite ayant été concédée au prix d’un énorme effort d’Antetokounmpo, qui a fait gagner ses Bucks après prolongation. Après s’être imposés récemment face au meilleur bilan de la Ligue, Houston, on peut dire que Toronto impose le respect. On ne peut que tirer son chapeau à Dwane Casey, longtemps critiqué pour cramer son cinq majeur pendant la régulière, qui a beaucoup élargi sa rotation cette année, et le moins que l’on puisse dire, c’est que cela fonctionne. Wright, Poeltl, VanVleet, Siakam, Miles, Powell, (Nogueira) quel banc ! Et encore, imaginez si Bruno Caboclo était encore là. Norman Powell est d’ailleurs en day-to-day, il sera peut-être sur le parquet ce soir, tout comme O.G. Anunoby qui pourrait effectuer son retour, après deux semaines d’absence. Il y a clairement peu de blessés de chaque côté, les deux franchises sont en pleine bourre, ça va faire péter le feu dans les chaumières de l’Indiana ce soir. Le duel entre deux des meilleurs arrières de la Ligue, le probable futur MIP Oladipo, et le possible top 5 au MVP DeRozan, s’annonce particulièrement charmant. On surveillera la match-up Ibaka vs Young, ainsi que celle au poste 5 entre Turner et JV. Un œil attentif sera à prêter sur les bancs, pour voir si, démuni de Sabonis, Stephenson, Robinson III, Jefferson (sonne, sonne, sonne) et consorts soutiendront la comparaison avec la second unit des Canadiens. Ces derniers n’ont pas de pression au classement, et devraient finir en tête de l’Est. Par contre, avec leur bilan actuel de 50 wins – 17 losses, ils pourraient aller chercher leur meilleur bilan all-time, réalisé en 2015-16, avec 56 succès pour 26 revers.
Dessein historique pour les Raptors, enjeu empirique pour les Pacers, qui pourraient, en cas d’exploit contre les Dinos, prendre de l’avance sur les Cavaliers si ceux-ci s’inclinent dans leur rencontre tendue au Moda Center face à des Blazers d’un Lillard on fire. Ça va charcuter sec à la Bankers Life Fieldhouse, Indy veut s’accrocher à un podium tant inespéré en début de saison, Toronto veut affirmer la suprématie septentrionale. Duel de haute lutte à partir de minuit, à ne manquer sous aucun prétexte.