Le 100ème triple-double en carrière pour Russell Westbrook : peut-il aller chercher Oscar ?
Le 14 mars 2018 à 08:57 par Bastien Fontanieu
Dans la victoire du Thunder cette nuit à Atlanta, Russell Westbrook nous a pondu son centième triple-double en carrière, rien que ça. L’occasion idéale pour faire le point sur le marathon du lapin Duracell et ce qu’il peut atteindre comme sommet.
Peut-être l’odeur du printemps, ou l’envie de s’énerver subitement. Peut-être les adversaires aussi, qui osent le défier alors que le type vient de valider une saison en triple-double de moyenne. Quoi qu’il en soit, Russ a gentiment retrouvé son rythme 2016-17 en claquant trois TD consécutifs dans trois victoires du Thunder. Un combo important puisque la franchise d’Oklahoma City se bat toujours pour avoir l’avantage du terrain au premier tour des Playoffs, et quand on voit la violence de la lutte à l’Ouest on se dit que chaque goutte de transpiration de Westbrook sera encore fondamentale pour assurer un avenir radieux à OKC. Ce mardi face aux Hawks ? Un petit 32-12-12 de base, avec ses 60% au shoot. Une poussière dans la tornade statistique offerte par Russell depuis quelques années, une ligne tout de même hallucinante mais qu’on a gentiment pris pour acquis après avoir été branché sur la ligne TD0 pendant toute une saison régulière, la dernière. Ce sujet, c’est autre chose, aujourd’hui on préférera se pencher sur le petit point historique du Brodie puisque la barre des 100 triple-doubles a été atteinte, faisant de lui le 4ème joueur de tous les temps à le faire. Devant lui ? Jason Kidd, Magic Johnson et l’intouchable Oscar Robertson.
Enfin, “intouchable“, disons qu’on lui conservait cette étiquette il y a encore quelques mois en affirmant qu’aucun autre être humain offrirait une campagne en triple-double de moyenne et avec plus de 41 occurrences sur un seul exercice, mais quand on voit le niveau de jeu, l’intensité et la concentration de Westbrook… on est en droit de rediscuter certains aspects historiques. Oscar pointe au sommet avec ses 181 TD en carrière. Il faut donc 82 TD à l’OVNI du Thunder s’il veut devenir le nouveau roi de la discipline. Faisable ? Oui, mais il va falloir s’accrocher bien fort. Car si Russ nous a offert plus de 80 triple-doubles sur les trois dernières saisons, difficile de croire qu’il va pouvoir carburer encore longtemps sur cette cadence. Âgé de 29 ans seulement, le meneur peut tout à fait encore nous claquer 15 à 20 TD par an, ce qui lui demanderait un effort conséquent jusqu’à ses 34-35 ans. Mais c’est surtout dans la façon dont le jeu d’OKC évoluera au fil des années qu’il y aura ce rythme à observer. Aujourd’hui, tout est mis en place pour que les 20 triple-doubles par saison soient accessibles en dormant. Mais quid de la franchise et du joueur dans deux ans ? Est-ce que Russ acceptera aussi de laisser du rebond à ses coéquipiers ? Une chose est sûre, le scoring sera là et les assists aussi, tout comme l’intensité quotidienne amenée par le phénomène au sein de son équipe. Mais entre l’âge qui va grimper, des qualités athlétiques qui retomberont au niveau “dieu” seulement et un rôle qui devra s’ajuster au fil des ans, la course promet d’être incroyablement intense.
En pleine ère du triple-double, dans une Ligue au jeu rapide et où les clés sont données aux meneurs, Russell Westbrook peut tout à fait se ramener dans trois ans avec 160 triple-doubles et finir le travail sans forcer sur les années suivantes. Mais rien n’est acquis, encore moins la facilité avec laquelle le MVP 2016-17 enregistre ses oeuvres. On est certainement en train de voir, à son pic individuel, le plus grand producteur de triple-doubles de l’histoire. Just think about it.