Victor Oladipo est sacrément costaud : faire oublier Paul George et placer Indiana dans le Top 4, chapeau Pipo
Le 11 mars 2018 à 15:20 par Clément Hénot
Pendant longtemps, Victor Oladipo a gardé ce statut peu reluisant de bon joueur NBA, mais drafté trop tôt et n’arrivant pas à montrer de progrès significatifs depuis son arrivée dans la ligue en 2014. Bon, au moins, Anthony Bennett lui a volé la vedette lors de cette Draft, mais « Pipo » semblait incapable de décoller… jusqu’à cette saison où il déboîte les compteurs.
De retour dans l’Indiana, où il est également allé à la fac, Oladipo semble revivre chez les Pacers. Tantôt en galère pour trouver son vrai poste et gagner des matchs du côté du Magic, tantôt en lutte pour se faire une place au soleil aux côtés de l’ogre Westbrook avec le Thunder, il semble avoir trouvé godasse à son pied en revenant sur les terres de ses premiers exploits. Trop peu gestionnaire pour être meneur selon certains, trop peu shooteur pour jouer arrière selon d’autres, aujourd’hui Vic ferme pas mal de bouches et réalise même un rêve qu’on osait à peine effleurer du bout des doigts dans l’Indiana : oublier rapidement Paul George, ayant quitté sa zone de confort pour rejoindre OKC. Oladipo a énormément travaillé ses points faibles et n’a pas vraiment eu de repos cet été, on parle quand même d’un type dont la carte d’accès à la salle de sport universitaire s’était démagnétisée à force d’y squatter. De ses obligations en tant que nouvelle tête des Pacers à son passage par la France avec la marque Jordan, le jeune homme n’a pas croisé les doigts de pied à la plage et c’est cette hausse des responsabilités qui est notamment derrière la magnifique campagne de l’intéressé.
On ignore si Victor et Paul se sont faits des appels de phare en se croisant sur la route, mais Oladipo kiffe désormais la life. Avec 23,7 points, 5,4 rebonds, 4,3 passes et 2,2 interceptions par match, le numéro 4 pose de sacrées statistiques et hisse même les Pacers, orphelins de PG13 donc, à une très surprenante 4ème place à l’Est. Eux qui étaient annoncés en mode tanking intégral depuis le transfert de leur ex-vedette, eux qu’on pointait du doigt pour leur terrible année à venir. Mais ça, Vicky ne l’a pas entendu de cette oreille. Transféré 2 fois en 3 ans, d’abord dans le braquage du siècle entre Orlando et OKC avec Domantas Sabonis et Ersan Ilyasova contre la dernière année de contrat de Serge Ibaka (ça c’était pour en placer une gratuite à notre cher ami Rob Hennigan), puis 1 an plus tard chez les Pacers, toujours avec Sabonis, contre Paul George donc. Et ça, Oladipo l’a eu en travers de la gorge avant de se souvenir qu’il revenait en terrain conquis.
A Indiana, Oladipo a fait un cursus exemplaire en NCAA et se plaît de ce côté des USA. Plus que dans son niveau de jeu, cela se ressent dans son body-language et sa confiance dans chacun des gestes qu’il exécute. Ses pourcentages n’ont d’ailleurs jamais été aussi hauts avec 47,7% en général et même 37% depuis le circuit des 500 miles d’Indianapolis. Toutes ses moyennes en carrière ou presque sont dégommées cette saison par l’ancien arrière du Magic et du Thunder. Une naissance mise en avant par Nate McMillan, qui a accepté de filer les clés du camtar à un joueur qui n’avait pas accompli grand chose en tant que leader jusqu’ici, et qui est allé chercher son étoile comme un grand sans baisser sa production. Mais encore une fois, au-delà de ça, l’ancien Hoosier semble avoir une réelle joie de jouer, son éternel sourire, ses shoots clutch, sa série de pompes parce qu’il loupe un lancer-franc et son impact au sein de la franchise résument parfaitement l’état d’esprit dans lequel se trouve le presque homonyme d’une célèbre marque de chips actuellement. Des joueurs de talent, il y en a un paquet en NBA. Mais trouver le bon endroit, au bon moment, le bon cadre avec le bon staff et les bons coéquipiers pour les faire briller, ça c’est plus rare. Vico peut croquer la vie à pleine dent.
Si les Pacers sont en train de déjouer tous les pronostics actuellement, c’est bien parce que Victor Oladipo réalise une saison de calibre All-Star et peut porter cette franchise d’Indiana, pourtant annoncée moribonde, sur ses épaules saillantes. Cette saison est indéniablement celle de l’envol pour l’arrière. Reste à voir s’il tiendra ce rythme effréné toute la fin saison, mais la Terre entière est au courant qu’il en est capable. Rendez-vous en avril ?