Ryan McDonough veut trouver le bon coach pour les Suns : ça ne sent pas très bon pour Jay Triano
Le 06 mars 2018 à 17:38 par Aymeric Saint-Leger
À Phoenix, l’exercice 2017-18 ressemble malheureusement beaucoup aux dernières saisons sous les ordres de Jeff Hornacek et Earl Watson. Le roster est jeune, inexpérimenté, et les défaites sont légion pour les Suns. S’il y a beaucoup de domaines sur lesquels la franchise se doit de progresser, Ryan McDonough, le general manager, semble donner la priorité à la recherche du bon coach pour venir dans la Vallée du Soleil. Ça commence à être chaud, à sentir le roussi pour Jay Triano.
Sur les dernières saisons, les satisfactions sont peu nombreuses du côté de l’Arizona. Les Suns n’iront pas en Playoffs cette année, une fâcheuse habitude qu’ils ont pris depuis leur dernière apparition en 2010 avec Steve Nash et Amar’e Stoudemire. La relève tarde à venir depuis, même si une des seules réussites du management de Phoenix reste le choix de drafter Devin Booker en 2015. Il incarne déjà le présent, et le futur de la franchise. Les mauvais résultats sur la décennie actuelle proviennent notamment d’effectifs douteux (Thomas, Bledsoe et Dragic étaient tous dans un même roster à l’époque), ou souvent bien trop faibles. Mais les choix de head coach ne sont pas en reste. Des entraîneurs sans trop d’expérience se sont succédés : Jeff Hornacek tout d’abord. Avec un bilan de 101 victoires pour 102 défaites lors de son passage dans l’Arizona, il s’est plutôt bien débrouillé, mais pas de postseason à la clé sur aucune des saisons où il a coaché Phoenix. Il avait été remplacé en cours de saison 2015-16 par Earl Watson, qui a eu des résultats désastreux : 33 succès et 85 revers. Alors qu’il avait assuré l’intérim de l’actuel coach des Knicks, le management des Suns l’avait confirmé directement pour la saison suivante. Résultat des courses, en début de saison 2017-18, il s’est fait dégager au bout de trois matchs. Jay Triano, avec un peu plus d’expérience, a essayé de développer un système de jeu assez offensif, dans le but de développer ses jeunes joueurs. Si son bilan n’est que de 19 matchs remportés pour 44 concédés, il fait son travail avec un effectif assez faible comparé aux autres cylindrées de l’Ouest. Phoenix est actuellement avant-dernier de la Ligue, à l’approche de la fin de saison. Après des années de disette au poste de head coach, Ryan McDonough, le GM de la franchise depuis 2013 a un gros chantier devant lui dans l’ensemble. Mais c’est bien sur l’entraîneur de son équipe que son attention va se porter dans un premier temps, comme il l’a confié à Kevin Zimmerman d’Arizona Sports :
“En termes de chronologie, trouver un head coach vient en premier, et c’est une chose sur laquelle on ne perdra pas beaucoup de temps lorsque la saison sera terminée. […] Triano aura un entretien, mais nous parlerons à beaucoup d’autres candidats, c’est un processus sur lequel nous avions été critiqués, parce que nous ne l’avions pas fait il y a deux ans [quand Phoenix avait engagé le coach par intérim Earl Watson, ndlr], je pense que c’était légitime. […] Cette année, ce choix sera fait minutieusement et sur un panel assez large. Je pense que nous verrons de nombreux candidats en entretien, des gars qui ont déjà été head coachs en NBA, d’autres qui sont actuellement des assistants coachs en NBA, et peut-être des coachs universitaires. […] Il y a beaucoup de bons candidats, qui je pense, seront intéressés.”
Dans l’ordre des priorités, Ryan McDonough ne pense pas à la Draft, ni à la free agency, ni aux barbecues cet été dans l’Arizona. Non, il souhaite se concentrer sur le poste de head coach. Les entretiens avec les candidats devraient débuter dès avril, le mois où se termine la saison régulière (et par la même occasion, celle des Suns). Même s’il a encore une chance, Jay Triano est sur la sellette. Pire défense de la Ligue, et 19ème meilleure attaque, Phoenix ne performe pas sous ses ordres. Il a malgré tout des circonstances atténuantes : il est arrivé en cours de saison, avec un effectif moyen. Nonobstant, il a réussi à développer une certaine identité, un style de jeu, pour mettre en avant des joueurs comme Devin Booker ou T.J. Warren. Il a au moins essayé de poser les bases d’une structure qui pourra se développer, contrairement à certains (Earl Watson, où que tu sois, on te salue). Cependant, le bilan est là, il est clair, et avec les erreurs du passé, il y a peu de chances que Jay Triano soit reconduit à la tête des Suns la saison prochaine, même si Devin Booker avait annoncé en décembre qu’il aimerait bien le voir rester. Ryan McDonough pense que cela va se bousculer au portillon pour une place en or, même pour un jeune coach (difficile de faire pire que les dernières années). Nous verrons dès le printemps qui prendra la suite de Triano, si ce n’est pas lui-même. Cette personne aura un été pour travailler, connaître son effectif, et essayer de faire repartir de l’avant une franchise dont les heures de gloire semblent être bien lointaines.
Allez Ryan, on va essayer d’arrêter les frais, parce qu’il y en a eu depuis 2013. Les Suns ont la chance de posséder une pépite en la personne de Devin Booker. Il ne lui reste un an de contrat, et une saison en qualifying offer. Phoenix a intérêt de remonter la pente rapidement, avant que leur prodige n’ait des envies d’ailleurs. Ça commence par trouver un bon head coach. Pour Jay Triano, il va falloir s’accrocher aux branches pour faire une saison de plus au soleil.
Source texte : Arizona Sports