La NBA bosse sur l’intégration des jeunes prospects : la fin du one-and-done au profit d’un nouveau système ?
Le 06 mars 2018 à 19:12 par Benoît Carlier
Principal sujet de discussion dans les couloirs de la NBA en ce moment, la règle du one-and-done pourrait évoluer dans les années à venir. Adam Silver va prendre son temps pour trouver la meilleure solution, mais les choses devraient changer dans le futur.
Récemment, Barack Obama et LeBron James prenaient la parole pour inviter l’Association à ouvrir la G League aux lycéens venant d’être diplômés. Cette relative urgence fait suite au scandale qui touche actuellement la NCAA et qui pousse les différents acteurs du basketball américain à se repositionner par rapport à ces jeunes joueurs parfois exploités par la ligue universitaire. Ainsi, en repoussant l’âge légal pour s’inscrire à la Draft à 19 ans, ou moins à condition d’avoir obtenu son diplôme de lycéen il y a au moins un an, David Stern a aussi privé de salaire certains prospects dans le besoin pendant douze mois supplémentaires. C’est de là qu’est né le one-and-done qui consiste pour un joueur à réaliser son année obligatoire en NCAA avant de se dépêcher de sauter le pas pour rejoindre la NBA. Chaque année, des dizaines de jeunes sont concernés. On pense notamment à Ben Simmons, qui aurait probablement eu le niveau pour commencer chez les pros en 2015 plutôt que de rejoindre LSU. Adam Silver et la NBA seraient donc en train d’envisager d’autres parcours possibles à la sortie du lycée pour permettre aux jeunes joueurs les plus talentueux de commencer à gagner leur vie dès l’âge de 18 ans. Le commissionnaire veut même aller plus loin en instaurant une relation avec ces jeunes dès le lycée pour les aider à acquérir les qualités nécessaires pour jouer en NBA mais aussi pour se développer plus rapidement de manière générale. Le successeur de David Stern a déjà rencontré la présidente du syndicat des joueurs, Michele Roberts, et pourrait annoncer un plan dans les prochains mois comme il l’a notamment déclaré à ESPN.
“Nous avons beaucoup parlé du développement des jeunes pour savoir si c’était dans notre intérêt de nous impliquer avec eux avant même qu’ils ne rejoignent l’université. Du point de vue de la Ligue, d’un côté nous pensons que nous avec une meilleure Draft quand nous avons l’occasion de voir jouer ces jeunes à haut niveau avant qu’ils ne viennent en NBA. D’un autre côté, la vraie question est de savoir si interagir avec eux un peu plus jeunes que maintenant nous permettrait d’avoir plus de succès.”
Il a un temps été question de créer une sorte d’académie regroupant les meilleurs prospects américains de chaque génération mais l’idée a pour l’instant été mise en standby pour se concentrer sur l’accompagnement de ces jeunes dès le lycée afin de commencer à les préparer plus tôt à intégrer la meilleure ligue au monde. L’été pourrait être un premier point de contact avec les différents camps et rassemblements organisés par les marques notamment. Mais la grande question concerne surtout le nouveau parcours à imposer pour intégrer la NBA. Rabaisser l’âge à 18 ans permettrait aux cracks de commencer à toucher des millions de dollars un an plus tôt mais pour chaque LeBron James, des dizaines de joueurs se sont cassés les dents à cause de cette transition trop rapide. C’est pourquoi la Ligue réfléchirait actuellement à des passerelles intermédiaires qui permettraient aux jeunes de toucher un salaire tout en continuant à se préparer pour la NBA. La G League semble être la solution toute trouvée, mais des évolutions sont tout de même à prévoir alors que le salaire maximum d’un joueur au sein de la ligue de développement s’élève actuellement à 26 000 dollars par an. Même avec les 76K dollars proposés aux nouveaux two-way players qui font la navette entre la NBA et la G League, on est encore loin des salaires proposés à l’étranger. Le nouveau programme “Next Stars” annoncé en NBL, la ligue australienne, pourrait néanmoins donner des idées à Adam Silver. Ce dernier consiste à laisser des places dédiées aux jeunes dans chaque roster pour leur permettre de se développer au contact des pro tout en empochant un chèque de 100 000 dollars australiens (78 000 USD). On pourrait par exemple imaginer des jeunes joueurs intégrés à chaque franchise et payés pour disputer les entraînements collectifs avec les stars mais qui rejoignent l’équipe affiliée en G League pour ce qui est de la compétition. Une fois jugés prêts par leur management, au bout de deux mois, six mois ou deux ans, peu importe, ils pourraient alors intégrer le roster de l’équipe A.
Il y a encore du boulot, mais le boss doit avoir cette réflexion maintenant pour ne pas manquer le coche. Sachant que tout changement nécessitera forcément une modification du CBA (collective bargaining agreement), Adam Silver sait aussi qu’il doit venir avec une proposition complète et détaillée pour avoir une chance de la faire accepter avant la fin du deal actuel, en 2024.
Source texte : ESPN