Skal Labissiere commence à capter son rôle en NBA : le jeu ralentit pour le Haïtien aux longs bras
Le 04 mars 2018 à 17:00 par Bastien Fontanieu
Séduisant lors de sa saison rookie, Skal Labissiere a eu un peu plus de mal sur son début de seconde saison en NBA. Fini le côté surprenant, le longiligne intérieur des Kings sait qu’il est attendu et doit étoffer sa palette : récemment, ça va de mieux en mieux.
Hormis une blessure à l’épaule qui l’a empêché de jouer pendant ce récent mois de février et des passages par la G-League freinant son développement en mode TGV chez les plus grands, Skal a joué la plupart des rencontres à Sacramento cette saison, 48 pour être précis. Avec un temps de jeu un poil plus élevé, le bonhomme a cependant alterné entre le très bien et le très frustrant, notamment à cause de son manque de connaissance du jeu au plus haut niveau. Doué, Labissiere l’est, mais encore bien vert aussi. Du coup, après le côté surprenant de sa première saison NBA, les anciens à l’intérieur l’ont accueilli avec le couteau entre les dents et quelques bonnes leçons d’expérience. Une saison qui fût donc difficile jusqu’ici pour lui, sachant que certaines de ses performances l’an dernier faisaient fantasmer pas mal de monde, que ce soit à Sacramento ou ailleurs. Cependant, sous la tutelle de quelques vétérans et un staff patient, Skal n’a pas paniqué et commence à retrouver ses sensations. Des minutes, des responsabilités, et ce signe imparable qui montre clairement quand un joueur se met à bien comprendre la Ligue : comment contribuer quand le shoot ne rentre pas. Avec ses sécateurs à la place des bras et une mobilité sensationnelle, Labissiere fait savoir sa présence dans sa peinture et les contres pleuvent de plus en plus fréquemment, tout en limitant les fautes stupides et en gobant du rebond. Un apprentissage long, à fort potentiel, sur lequel l’intéressé est récemment revenu pour le Sacramento Bee.
“L’an passé j’avais l’impression de parfois errer sur le terrain, en essayant de comprendre des choses ici et là. Je pense que cette année, j’apprends davantage, ce qui se passe dans la Ligue, comment jouent les autres intérieurs. […] Il faut que je me tienne plus bas pour accepter le challenge physique, les adversaires me rentrent dedans, ils voient ma taille et et vont essayer de me tester. Je dois travailler sur le fait d’accepter le contact, être présent et le provoquer en premier. […] Que mon shoot ne rentre ou pas, j’essaye d’impacter le jeu de différentes façons, que ce soit au rebond, au contre, des petites choses. Je pense qu’une chose que je peux contrôler, c’est mon niveau d’effort. On en a parlé avec le staff récemment et j’essaye de m’appliquer tous les soirs.”
Sur les 6 dernières rencontres, Skal regarde la quasi-trentaine de minutes de jeu dans les yeux et sa production suit forcément. 20 points sur la tête des Wolves, 12 rebonds et 3 contres face au Jazz, 4 passes décisives sur les Lakers, on retrouve petit à petit le phénomène qui dunkait avec rage et berçait les nuits des Kings en deuxième partie de saison dernière. Bis repetita cette année ? Peut-être bien. Car avec une vingtaine de matchs à jouer, une franchise qui a décidé de donner les clés aux jeunes et un Zach Randolph qui devrait davantage enchaîner les repos que les balles au poste, les opportunités seront présentes pour Labissiere. Maintenant, reste à voir comment peut-il grandir dans son jeu. Être encore meilleur balle en main, défendre encore plus intelligemment, et pourquoi pas se transformer en arme redoutable sur pick and roll comme pick and pop avec Bogdan Bogdanovic et De’Aaron Fox. Surtout qu’en ce moment, à Sacramento, ce n’est pas comme si un franchise player était déjà posé avec les clés de la team dans ses mains. Les Kings veulent voir lequel de ses phénomènes va devenir the man, et Skal en montre des prémices certains soirs. Avec six semaines à jouer, on ne peut donc que souhaiter au Haïtien de taper quelques cartons, histoire d’entamer la saison prochaine avec ce que les jeunes demandent le plus : un spot précis, un temps de jeu régulier, des responsabilités annoncées.
Willie Cauley-Stein et Skal Labissiere, paire d’intérieurs du turfu pour les Kings ? C’est le projet. Maintenant, s’il fallait parier sur un des deux boys pour devenir un grand grâce à son talent, on pourrait se pencher vers le second. A lui de jouer sur cette fin de saison.
Source : Sacramento Bee