Quand la lose rencontre la lose : Doc Rivers pourrait aller coacher les Knicks la saison prochaine
Le 01 mars 2018 à 12:15 par Aymeric Saint-Leger
Un possible cocktail bien explosif vient d’être lâché par un tabloïd new-yorkais. Doc Rivers, le coach actuel des Clippers, ferait partie des éventuels candidats, dans le cas d’un remplacement de Jeff Hornacek chez les Knicks en cette fin de saison. Un entraîneur qui n’a réussi à gagner qu’avec une superteam à la fin de la dernière décennie, plus une franchise en mal de résultats depuis… le départ du grand Pat Ewing ; le pari est risqué. Alors, le mariage Rivers – Knicks, possible histoire d’amour passionnée ou cataclysme annoncé ?
Tout d’abord, la rumeur vient d’un tabloïd. Elle est donc à prendre avec des pincettes, ce qui va être évoqué ci-dessous sur un hypothétique avenir n’est que spéculation. Ce qui est bien réel, par contre, c’est la situation des deux franchises, respectivement sous l’égide de leurs coachs actuels. Pour l’équipe qui a la chance de jouer au MSG, c’est bien morne ces derniers temps. On n’a pas vu les joutes de printemps depuis 2013 et un certain Mike Woodson. Jeff Hornacek est lui arrivé, avec peu d’expérience (trois ans d’assistant à Utah, trois ans de coach en chef à Phoenix) au chevet de Knicks catastrophiques sous Fish. Horny et Kurt Rambis, son assistant coach, ont essayé de remonter la pente. Mais l’effectif des Knicks n’est pas pétri de talent. Pire, le dead head coach vient de perdre son All-Star, Kristaps Porzingis. Auteur d’une piètre saison dernière (31 succès pour 51 revers), le bilan est ennuyant, et les 24 wins – 38 losses de 2017-18, ce n’est pas plus plaisant. Il n’arrive pas à faire remonter la pente aux Knickerbockers. Malheureusement pour Hornacek, cela va très vite à New York, et cette saison pourrait bien être sa dernière avec les Knicks.
Côté Clippers, Doc est arrivé en 2013. Jusqu’à l’an dernier, il a réalisé quatre saisons avec un bilan au-dessus de 50 victoires, de quoi assurer une qualification en Playoffs assez tranquillement. Problème : en postseason, les Angelinos chokent souvent, allant maximum jusqu’à une demi-finale de Conférence, malgré un duo dominant (Paul et Griffin). Et on ne peut pas dire que Rivers n’ait pas une responsabilité là-dedans. À la fois coach et GM pendant ces quatre ans, on peut dire que la double casquette était dure à porter, même pour le large crâne de Glenn. Démis de ses fonctions de general manager cet été, et remplacé par Lawrence Frank, celui qui a été champion avec les Celtics en 2008 sentait l’étau se refermer en attaquant cette nouvelle saison, malgré un bilan flatteur sur l’ensemble de son passage (249 victoires – 139 défaites aujourd’hui). Il a plutôt surpris son monde, le Doc, en réussissant à assembler toutes les pièces provenant des trades de CP3 et de BG. Au bilan actuel, le père de la tête à claques d’Austin s’en sort avec une neuvième place (32-28). À la lutte pour le huitième spot avec Denver, Rivers ne finira pas la saison à plus de 50 wins, mais pourrait gratter une place en Playoffs, ce qui serait déjà une belle performance. Le reste ne serait que du bonus. Pour la première vraie saison compliquée à gérer pour Doc à L.A., il s’en sort plutôt bien. À tel point que le consultant des Clippers, Jerry West himself a dit que Glenn devait être considéré pour le titre de coach de l’année. Une belle blague signée The Logo qui fait son lobbying, mais il ne faudrait pas trop pousser non plus. Ceci dit, c’est une marque de confiance. Mais alors qu’avec cela, Rivers semble enclin à pouvoir signer un nouveau deal avec sa franchise actuelle, la rumeur New York sort. Et cette thèse est accréditée par un ancien associé du Doc, qui s’est confié à Marc Berman du New York Post :
“D’après lui, ce n’est pas si exagéré de dire que l’ancien guard des Knicks est intéressé pour le poste de coach si Jeff Hornacek ne reste pas à la fin de la saison : ‘Doc a apprécié la période qu’il a passé ici. Il a du respect pour la ville, il respecte l’organisation des Knicks.'”
Cela semble malgré tout un peu tiré par les cheveux (ceux de Horny, Glenn n’en a plus). En effet, il reste un an de contrat auprès de leurs équipes respectives aux deux entraîneurs. Si les Knicks n’auront sans doute aucun scrupule à lâcher Jeff Hornacek dès la fin de la saison, les Clippers semblent vouloir garder Doc Rivers. Paradoxalement, c’est lorsqu’il est dos au mur, en danger, avec le moins de moyens, que Glenn agit le mieux. Il est d’ailleurs peut-être en train de faire sa meilleure saison avec Los Angeles, même si le bilan ne le démontre pas. Le management de la franchise de Steve Ballmer semble content de lui. Sur le papier, Doc n’a rien à gagner à aller aux Knicks : il gagne déjà 10 millions de dollars par saison à L.A., il a la confiance de son encadrement et de ses joueurs. Il a de bons résultats (merci Lou). À New York l’attendent Porzingis et sa blessure, une place où l’on a pas le droit à l’erreur (alors qu’il en a déjà commises quelques unes…) et un effectif jeune et inexpérimenté. Mais allez, si on veut donner un peu d’espoir aux fans de la Grosse Pomme, on peut trouver des signes encourageants. Glenn Rivers a déjà joué aux Knicks, de 1992 à 1994. Il a peut-être envie de retourner dans une franchise mythique. New York a besoin d’un coach expérimenté, qui a les épaules solides pour ne pas craquer sous la pression des médias et des gens de Big Apple. Dans ses bagages, Doc pourrait emmener Mike Woodson (et laisser Austin seul à L.A., loin de papa). L’ancien coach en chef des Knicks forme un tandem assez efficace avec son head coach aux Clippers. La boule humaine est en plus le dernier à avoir emmené, à l’époque de Carmelo, les siens en Playoffs, jusqu’en demi-finale à l’Est. En deux saisons et demie à leur tête, il jouit d’un bilan positif (109 wins – 79 losses). Il pourrait, s’il rentre dans la (grande) valise de Doc Rivers, se rappeler au bon souvenir du public du Madison Square Garden. De plus, le propriétaire de la franchise new-yorkaise, James Dolan, semble avoir de l’affection pour l’actuel coach des Clippers. Cela fait quelques signes avant-coureurs que l’intérêt est réel du côté des Knicks, reste à savoir s’il est réciproque chez le Doc. Malgré tout, cela ne sera pas gratuit : si elle souhaite l’attirer dès cet été, la franchise de Franky devra lâcher à celle de Dédé Jordan un tour de draft, probablement un premier tour, en guise de compensation pour acquérir le Doc. Les Angelinos en avaient fait de même pour le faire venir de Boston, ils avaient donné un futur first round pick aux Celtics (cela avait donné R.J. Hunter).
Cet hypothétique épisode semble avoir peu de chances de se réaliser, mais en NBA, sait-on jamais. On peut très bien se retrouver cet été avec Doc Rivers à New York, et Mr. Clutch qui n’a pas coaché depuis presque 40 ans à la tête des Clippers. En tout cas, les deux équipes se retrouvent dans la nuit de vendredi à samedi au Staples Center. Dommage que ce ne soit pas au MSG, on aurait sans doute pu entendre, pendant la confrontation, quelques “We want Doc” descendre des tribunes.
Source texte : New York Post