Les arbitres veulent casser la barrière avec les fans : une belle initiative du syndicat des refs
Le 20 févr. 2018 à 17:20 par Benoît Carlier
Sujets à de nombreuses critiques depuis le début de la saison, les arbitres ont décidé de sensibiliser le public à la difficulté de leur métier. La NBRA, le syndicat des arbitres de la Ligue, a eu la bonne idée d’organiser une rencontre entre un professionnel du sifflet et un fan de NBA. D’autres épisodes devraient suivre.
Sans même évoquer ces expulsions à répétition signalées un peu partout cette saison, l’arbitrage est souvent un sujet polémique chez nos cousins américains. On n’évoquera pas non plus le scandale de 2002 lors de la série entre Sacramento et les Lakers, ni même cette sombre histoire de goaltending à l’occasion du Game 2 des Finales 2009 qui fait encore pleurer les fans du Magic aujourd’hui. Mais malgré les récentes mesures prises par Adam Silver et ses sbires, l’image des hommes et des femmes en gris est souvent peu flatteuse aux yeux des fans. Attristé par ce constat, la NBRA (National Basketball Referees Association) a décidé d’entamer une démarche de sensibilisation du public pour inverser la tendance et faire reconnaître le travail abattu par ces personnes au quotidien. Une initiative bienvenue qui méritait un petit coup de projecteur. Alors quand la NBRA a invité des fans à se prononcer sur l’arbitrage d’un match auquel ils venaient d’assister, les critiques ont fusé. Mais l’un d’entre eux a eu la chance de rencontrer Scott Foster, pour échanger avec lui. Ouvert à la discussion, ce dernier insiste sur un point clé du débat, l’erreur est humaine mais en aucun cas préméditée. Des mots qui ont de quoi faire méditer.
“Je suis noté sur la justesse de mes décisions. C’est comme faire exprès de mal répondre à un test de mathématiques. Vous ne feriez jamais ça si vous voulez une bonne note. Je fais des erreurs, je le sais. Mais je ne le fais jamais exprès.”
Un peu plus tard, Foster demande à son interlocuteur à quel pourcentage de réussite il estime que le match d’un arbitre est réussi. Avec trois quarts de ses décisions correctes, il aurait été rayé depuis bien longtemps de la liste des juges habilités à évoluer en NBA. On apprend en effet que chaque coup de sifflet est analysé et noté et que l’arbitre revisionne ses matchs dès le coup de sifflet final, de la même manière qu’un coach ou un joueur, afin de continuer de s’améliorer. C’est seulement au prix de ce professionnalisme et de cette recherche de la perfection que les arbitres sont amenés à durer dans la Ligue la plus réputée du monde. L’objectif ici n’est pas du tout de dédouaner les arbitres en les plaçant sur un piédestal mais plutôt de faire réaliser le travail que ces hommes et ces femmes abattent et l’infime marge d’erreur qui est la leur face à tous ces yeux et toutes ces caméras. Dans un monde parfait, les arbitres ne commettent plus aucune erreur et les replays deviennent inutiles afin de raccourcir un peu nos nuits blanches. Mais il faut accepter qu’ils puissent se tromper, comme Stephen Curry peut manquer un lancer-franc. Sinon, autant se contenter de jouer à 2K.
Comme prévu, les arbitres et les joueurs se sont assis à une table pour discuter de la suite, en marge du All-Star Weekend à Los Angeles. Car au fond, tout le monde souhaite la même chose : un jeu fluide et équilibré, sans favoritisme ni tête de turcs.
Source texte : NBPA