Et de 10 pour le Jazz : dix victoires de suite, les Spurs sont tombés dans le piège de Salt Lake City

Le 13 févr. 2018 à 07:40 par Bastien Fontanieu

Jazz Donova Mitchell - Rudy Gobert
Source image : NBA League Pass

Mais qui peut résister au Jazz ? Hôtes une nouvelle fois hier soir, les hommes de Quin Snyder ont tenu bon face aux Spurs, réalisant la remontée rêvée pour finir par s’imposer : on passe à 10 victoires de suite !

C’est qu’elle a du coeur, cette équipe. Du coeur, des couilles, des poumons, du talent, de l’abnégation, tout ce qu’on peut rechercher dans un chouchou type petit marché funky. Propriétaires d’une série déjà bien belle, les potes de Rudy Gobert accueillaient San Antonio en mode LMA-less. Aldridge laissé sur le côté, c’est Pau Gasol qui se rappelait aux doux souvenirs de Villeneuve d’Ascq et comptait bien faire chuter Utah. Grâce à une marque bien répartie et un Gregg Popovich inspiré, les Spurs prenaient les commandes de la rencontre et ne regardaient quasiment pas en arrière. Une défense coriace sur Donovan Mitchell, un arceau protégé et des rebonds arrachés, les increvables soldats du Texas faisaient leur spéciale en osant se ramener chez le Jazz avec une demi-équipe, et en menant de plus de 10 points dans le dernier quart. Ce genre de challenge face auquel de nombreuses franchises craquent, encore plus si elles sont jeunes et manquent d’expérience. Le Jazz manque en effet d’XP, mais il ne manque pas de coeur et de culot. Entamant une sérieuse remontant devant un public déchaîné, le groupe dirigé par Quin Snyder se rappelait de ses principes de bases au meilleur moment : si on ne plante pas 120 points, limitons l’adversaire au minimum. Un effort d’abord minime, mais ensuite augmenté dans le money-time pour définitivement asphyxier les Spurs. Kyle Anderson bourré sur la possession finale, Manu Ginobili et Patty Mills bloqués, c’est un retard de 13 unités qui était effacé pour finalement l’emporter quasiment au buzzer.

Alors forcément, star de la nuit peut-on penser, ce bon Donovan Mitchell. D’abord étouffé par le gant texan, le rookie mélangeait application et précipitation, sauf que dans le dernier quart il mixait soudainement audace et sérénité. Grosse défense, gros shoots, bonnes pénétrations, c’est lui, le phénomène, qui permettait au Jazz de planter les points précieux en toute fin de rencontre. Sauf que limiter le succès d’Utah à un seul joueur serait manquer de respect à tout un groupe. Un groupe qui a la dalle. C’est la défense de Royce O’Neale au finish qui terminait les espoirs de San Antonio. C’est le nouveau match de Joe “Klay” Ingles tout simplement bouillant en ce moment. C’est un Derrick Favors décidément retrouvé et parfait en couverture défensive, qui venait gêner les gros d’en face. En y ajoutant l’intégration immédiate et efficace de Jae Crowder, le Jazz se serrait les coudes et faisait chuter un nouveau gros dans la course aux Playoffs. Formidable période dans laquelle cette équipe se situe en ce moment, elle qui en est donc à 10 succès de suite et voudrait continuer à jouer ainsi jusqu’en mars. Au cul des Clippers et des Pelicans, les potes de Rudy ne peuvent ralentir. S’ils souhaitent en effet retrouver les PO, il faudra profiter du break de ce weekend et revenir encore plus fort : vu ce qui est montré en ce moment, il y a de quoi être optimiste pour la suite de la saison en cours.

Le Jazz n’est peut-être pas l’équipe la plus “cliquée” par les observateurs de la Ligue, et pourtant. Et pourtant, si on pouvait vous donner un conseil, ce serait celui-ci : checkez Utah un de ces quatre, il y a bien plus qu’un rookie sensationnel et un tricolore sous les arceaux. The hype is real.

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