Top des feel good stories made in Africa : D.J. Mbenga, le réfugié devenu champion NBA
Le 12 févr. 2018 à 11:44 par Alexandre Martin
Ils sont nés en Afrique, ils ne sont pas forcément devenus les plus grosses stars de la NBA, mais leurs vies ou le déroulement de leurs carrières ne peuvent que donner le sourire et mettre du baume au coeur ! Les feel good stories, on adore ça. Et à l’occasion de la sortie au cinéma de la nouvelle production Marvel Studios “Black Panther” (le 14 février), TrashTalk vous propose de découvrir ou redécouvrir quelques histoires autour de ces basketteurs issus du berceau de l’humanité.
Alors qu’il n’a pas encore 18 ans en 1997 et qu’il vit paisiblement au Zaïre (aujourd’hui appelé République Démocratique du Congo), Didier “D.J.” Mbenga va se retrouver dans une situation cauchemardesque puisqu’un nouveau régime va s’emparer du pouvoir et le jeter en prison avec sa famille, au prétexte que son père était un employé du gouvernement précédent. Le paternel va alors négocier, dans un contexte tendu puisque Laurent Kabila est aux commandes. Il ne pourra se sauver mais fera tout pour que sa femme et son fils puissent s’en sortir en réclamant l’asile politique. Plan galère, il va falloir que Didier s’en sorte avec les deux pieds en enfer. Le jeune géant va alors acheter la parole d’un gardien et s’évader de prison, alors qu’il doit bientôt être exécuté. En sprintant à l’aéroport de Kinshasa, Mbenga s’arrange avec un fonctionnaire de l’immigration et parvient à s’envoler pour la Belgique, avec deux fringues et des images terrifiantes. Si ces souvenirs sont le genre dont tout adolescent ou jeune adulte aurait plutôt envie de se passer, D.J. va néanmoins commencer une nouvelle vie, en prenant ces douloureuses étapes comme de l’essence dans son moteur. Très rapidement après son arrivée, il sera repéré par Willy Steveniers, basketteur international belge qui ne pourra pas résister à l’envie de proposer une formation au basket à un Mbenga au physique très impressionnant (2m13 pour environ 120 kilos).
A partir de là, les choses vont s’enchaîner très vite pour le Congolais bientôt naturalisé Belge. Dès 2001, il va commencer à évoluer au niveau professionnel en Belgique. En 2004, ce sont carrément les Mavericks qui jetteront leur dévolu sur le colosse et qui lui proposeront un contrat, sous le stylo d’un Bouna Ndiaye lui aussi en découverte totale en tant qu’agent. Mbenga débarque donc en NBA sans avoir été drafté : pour un type qui a failli passer beaucoup de temps en prison et limite se faire tuer, on peut dire que c’est un sacré retournement de situation. Et cela ne va pas s’arrêter ainsi. Mbenga est chez les grands, mais il a du mal en NBA. Il est trop limité techniquement, trop lent aussi pour tenir le rythme effréné de la Grande Ligue. Il va tout de même y rester pendant sept saisons, de 2004 à 2011. Sept saisons en bout de banc des Mavs donc, puis des Warriors, des Lakers avant de finir aux Hornets à la Nouvelle-Orléans. Partout où il est passé, ce bon Didier n’aura eu que des miettes de temps de jeu, mais il n’empêche qu’il aura obtenu deux bagues de champion dans son armoire à trophées, pour avoir fait partie des deux campagnes victorieuses des Lakers de Kobe Bryant, Pau Gasol et consorts en 2009 et en 2010. Chouchou du Staples Center, premier Belge champion NBA et véritable fierté pour sa nation d’adoption, Didier a probablement explosé tous les scénarios qui s’offraient à lui quand il quittait sa cellule à la fin des années 90.
La détermination personnifiée.