Petits pas pour les Blazers : la banque souffle un coup, mais les perspectives ne changent pas
Le 09 févr. 2018 à 14:26 par Bastien Fontanieu
On attendait des Blazers actifs sur le marché des transferts, on est reparti avec nos espoirs sous le bras. Timides et quelque part bloqués, les soldats de Portland vont devoir aborder la fin de saison avec le même effectif.
Plusieurs mois qu’on surveillait la franchise de l’Oregon, avec un sifflement entendu au loin. Celui de l’implosion ? Non. Mais celui de la frustration à force de stagner ? Clairement. Gavé par cette étiquette d’équipe chouette en régulière qui finit aux places 6-7-8 et se fait démolir au premier tour des Playoffs, le groupe de Terry Stotts savait que cette année serait déterminante. Avec des rumeurs entourant la potentielle arrivée de Carmelo Anthony en août, on sentait bien que Neil Olshey et ses sbires étaient sous pression. Besoin de rassurer Paul Allen le proprio, besoin de rassurer Damian Lillard le franchise player, besoin de sauver ses fesses aussi en ajoutant une vraie pièce à ce groupe. Malheureusement barrés par le Thunder à la fin de l’été, les Blazers ont dû dire au revoir à leur potentiel dragon offensif à trois têtes et se rabattre sur la régulière. Voyons ce que le business donne, et retrouvons-nous en janvier-février. Entre temps, Lillard et Allen discutaient avec courtoisie des perspectives futures, se demandant clairement s’il y avait un semblant de plan compétitif pour les années à venir. Malheureusement pour Damian, la deadline est aujourd’hui passée et l’effectif n’a pas changé d’un poil. Enfin, si. Noah Vonleh est parti, voilà le seul move effectué par Portland ce jeudi.
Erf.
Le transfert de Vonleh à Chicago n’avait pas 45 buts différents, il était motivé par des raisons financières uniquement. Avec encore une seule narine au-dessus de l’eau et plus de 100 millions de dollars engagés sur les deux saisons suivant celle-ci, Portland devait impérativement quitter la zone de la luxury tax, ce qui a été géré avec ce départ de Noah. De quoi éviter la repeater tax, sauver environ 4 millions de dollars et faire respirer les banquiers des Blazers. Car déjà que le plafond est limité avec cette équipe, si en plus les pénalités sont maximales tous les ans en regardant les demi-finales à la téloche, bonjour la déprime. Maintenant, on reste sur les mêmes questions que celles posées tout au long de la semaine : où vas-tu avec ce groupe et que faire de Jusuf Nurkic ? Le pivot demandera royal cet été au niveau du chéquier, et ceux qui ont bien suivi se rendront compte que Portland n’aura pas forcément les moyens. Ce qui ne menotte pas forcément les Blazers quoi qu’il arrive, Olshey aura encore la soirée de la Draft et la free agency 2018 pour faire des miracles, mais c’est justement là l’expression qu’on devrait désormais utiliser pour parler des prochains mois à Portland. Un miracle, il faudrait quasiment un miracle pour que le GM en place transfère les contrats qu’il a lui-même fait signer, renforce ses deux stars sur la ligne arrière, sans briser le travail de Sotts, ne foute pas son proprio dans une colère noire et que le gros bouton rouge soit activé au pire moment. Tendu, négociable mais tendu.
Portland joue bien, Portland va bien, mais où va Portland ? Les Blazers avaient une fenêtre de tir, ils ont finalement préféré alléger la banque plutôt que de prendre des risques dans la quête d’un titre. Compréhensif, mais va expliquer ça à Damian Lillard et Paul Allen dans quelques mois.