John Wall sur la touche 6 à 8 semaines : quels Wizards vont se ramener désormais ?
Le 01 févr. 2018 à 16:08 par Pierre Aimond
La blessure de John Wall pour deux mois risque de mettre les Wizards en danger. Actuellement cinquièmes à l’Est, les joueurs de la capitale vont devoir step-up pour compenser l’absence de leur meneur All-Star, et cela passe par un dépassement de fonction de l’ensemble de l’effectif.
Pour commencer, John Wall, c’est 19,4 points, 9,3 passes et 1,3 interceptions à compenser. Le second meilleur scoreur, et le meilleur passeur de l’équipe. Alors, si on peut imaginer qu’un Bradley Beal dans la meilleure saison de sa carrière fera le job pour mettre quelques points supplémentaires, les Wizards vont surtout avoir besoin d’une alternative dans l’organisation du jeu. Pour l’instant, c’est Tomas Satoransky qui est propulsé dans le cinq de Scott Brooks. L’ancien meneur du Barça a déjà impressionné par sa défense sur le MVP en titre dans la belle victoire de son équipe face à OKC, la seconde victoire consécutive des Wiz sans John Wall. Joueur polyvalent et plutôt grand pour son poste (2m01), le tchèque s’est déjà dit prêt à assumer un rôle plus important en l’absence de la star de l’équipe. C’est Tim Frazier qui devrait le remplacer en sortie de banc ; l’ancien des Pelicans a déjà démontré toutes ses qualités de passeur et devrait participer à l’effort collectif en termes d’organisation et de maîtrise du tempo.
On attend bien évidemment une vraie prise de responsabilités de la part des cadors de l’équipe : outre Beal déjà mentionné plus haut, Otto Porter et Kelly Oubre Jr seront amenés à prendre du galon. Pour Porter, ce sera l’occasion de justifier son gros contrat, et le moins que l’on puisse dire, c’est que sa première sortie face à OKC est prometteuse : l’ailier s’est imposé en patron des deux côtés du terrain, avec 25 points, 6 rebonds, 2 interceptions et 1 contre à 8/13 aux shoots. C’est ce type de performance qui permettra aux Wizards de ne pas couler en l’absence de Wall, eux qui ne comptent jamais que trois matchs d’avance sur les Sixers, huitièmes à l’Est. Mais plus que des progressions individuelles, il faudra faire preuve d’une cohésion jusqu’ici trop peu souvent observée chez les Wizards. Et là, c’est à Scott Brooks de faire le taff : malgré un banc parfois limite, l’effectif est là, reste à trouver comment motiver des gars qui ont tendance à se relâcher face aux petites équipes, malgré un vrai mieux depuis le coup de gueule de Wall en début de saison (16-11 contre les équipes à moins de 50% de victoires). C’est toujours le cas par séquences, comme lors des défaites à Dallas, et surtout à Charlotte, où les Wiz ont encaissé 133 points. La défense, c’est donc un domaine où il va falloir se sortir les doigts. Sur le mois de janvier, c’est 109 points encaissés par match pour un bilan mitigé de sept victoires pour six défaites… Là encore, l’impact de Satoransky et des intérieurs sera primordial pour permettre aux Beal, Porter et autres Kelly Oubre de se concentrer sur le scoring.
John Wall avait déjà manqué neuf rencontres courant décembre, une absence qui s’était soldée par un bilan de cinq défaites pour quatre victoires et des signes mitigés. On se souvient notamment de l’énorme branlée reçue face au Jazz (-47) et des difficultés de l’équipe à se montrer efficace en attaque, comme en atteste l’irrégularité d’Otto Porter sur la période (14 points de moyenne avec deux matchs sous les 5 pions). Sur l’ensemble de la saison, c’est sept victoires pour six défaites sans Jean Mur. Mais malgré le niveau inquiétant affiché par l’équipe sans son FP, Scott Brooks a déjà annoncé que la nouvelle blessure du meneur ne changerait en rien les plans de la franchise à l’approche de la trade deadline. Les Wiz, qui étaient chauds sur Tyreke Evans, ne sont pas suffisamment désespérés pour lâcher leur premier tour de draft, condition sine qua none pour récupérer un joueur référencé sur le marché des transferts à l’heure actuelle. Du coup, à moins d’un gros trade – ce qui semble très improbable -, l’effectif ne devrait pas bouger et il faudra faire avec ce qui est disponible pour traverser deux mois qui s’annoncent pour le moins complexes. Au boulot !
Le bon côté des choses, c’est que le calendrier des Wiz s’allège considérablement après le All-Star break, et que Bradley Beal semble suffisamment solide cette année pour porter son équipe sur deux mois tranquilles en termes d’adversité. Reste à voir si les Wizards pourront conserver une place dans le top 5 de l’Est et ainsi éviter un trop gros poisson dès le premier tour.