Austin Rivers répond aux critiques : oui c’est un “fils de”, et alors ?
Le 19 janv. 2018 à 19:15 par Hugo Morvan
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, avoir son père comme coach n’est pas chose facile. Surtout pas en NBA, et ce n’est pas Austin Rivers qui va dire le contraire. Après l’altercation l’ayant opposé notamment à Chris Paul et Clint Capela lors du MLK Day, le meneur des Clippers a décidé de revenir sur son image au cours d’une longue interview au micro d’ESPN.
Drafté en dixième position de la Draft en 2012, Austin a vécu deux saisons et demie en Louisiane avant de rejoindre le paternel dans la cité des Anges. Un move souvent mal jugé par ses pairs et les observateurs mais dont il a fini par se détacher totalement pour se consacrer sur sa carrière de joueur. C’est d’ailleurs cette force mentale qui lui a permis de ne pas craquer à de nombreuses reprises pour assumer plutôt bien son statut sur le terrain avec un rôle de titulaire qu’il découvre cette saison.
“Je sais ce qu’on raconte sur moi. C’est parce que je suis né avec de l’argent, que j’ai une attitude arrogante et que j’ai confiance en moi. [Mais] si je n’avais pas cette confiance en moi ou cette attitude, je ne serais pas capable de gérer toutes les critiques auxquelles j’ai dû faire face. J’aurais craqué il y a des années parce que je vis ça depuis le lycée. Mais j’en ai fait une force et cela m’a aidé. C’est compliqué de jouer à l’extérieur, à cause de toutes les m***** que j’entends. Cette agressivité, cette arrogance et cette confiance en moi, ça m’aide. Si je n’avais pas tout ça, je ne serais pas en NBA.”
Austin Rivers se sait méprisé par certains, et même déteste par d’autres. Plus intéressant encore, il ne leur donne pas tort, les comprenant d’une certaine manière. Le meneur est comme les autres et il n’a pas toujours été de ce côté de la barrière. Il arrive même parfois à s’identifier à ses coéquipiers frustrés.
“Je comprends. Je peux même mettre mon ego de côté et comprendre pourquoi les gens n’aiment pas la situation. Quand j’étais jeune et que je voyais le fils du coach, je me disais ‘Il est nul. Il est dans l’équipe uniquement parce qu’il est le fils du coach.’ Donc je comprends.”
Mais même s’il comprend les critiques, Austin Rivers demande à être jugé sur ces performances, et non sur l’homme qu’il laisse transparaître.
“Comparez mes stats quand j’ai démarré jusqu’à maintenant. Tous les ans, je me suis amélioré, et ce avec les gens me mettant des bâtons dans les roues. Je n’ai jamais répondu. Je ne suis jamais sorti publiquement et déclaré ceci ou cela. Mais au bout d’un moment, je suis un être humain. Ça m’a blessé [cette semaine, suite à l’altercation avec les Rockets] quand les gens ont commencé à parler de mon caractère. Jugez moi autant que vous voulez en tant que joueur. Certains pensent que je suis bon, d’autres non. C’est comme ça. Les chiffres ne mentent jamais. Je sais où je vais, et je sais également où cette équipe va.”
Sur ce point, le jeune Rivers n’a pas tort. Cette saison il tourne à 15,8 points et 3,6 passes par soir, et est le meneur titulaire d’une équipe en course pour les Playoffs, actuellement huitième à l’Ouest, à égalité avec les Pelicans qui sont un rang au-dessus. Alors oui, il est critiqué sur de nombreux points, et parfois à raison. Oui, peut-être qu’il parle un peu trop. Oui, il ne sera probablement jamais All-Star. Mais s’il continue à jouer comme ça, Austin pourrait néanmoins fermer quelques bouches, et ce serait déjà très fort lorsqu’on regarde d’où il vient.
Actuellement écarté des terrains à cause d’un talon douloureux, le meneur des Clippers ne devrait pas tarder à revenir fouler le parquet du Staples Center. Après avoir attiré l’attention sur lui pour ses frasques sur le bord du terrain, on a hâte de voir Austin Rivers de retour en action, afin de démontrer à ses détracteurs que malgré tout, il a sa place dans la Grande Ligue.
Source texte : ESPN