Lonzo Ball a peut-être un sale shoot, mais il a surtout un énorme mental : retour sur l’affaire LaVar-Walton

Le 09 janv. 2018 à 17:24 par Pierre Aimond

Lonzo Ball
Source : Youtube

Comme si mener l’attaque de la dernière équipe de l’Ouest n’était pas une tâche suffisamment ardue pour un rookie, Lonzo Ball doit également composer avec la pression inhérente aux déclarations farfelues de son père. Et une chose est sure : jusqu’ici, il s’en sort vachement bien.

Quand on évolue à LA et que l’on est l’un des 3 meilleurs prospects de la Draft passée, on n’a pas franchement besoin de plus de pression. Malheureusement pour lui, Lonzo Ball subit les retombées des sorties incessantes de son paternel dans les médias. Un peu comme le daron rouillé du dimanche matin qui n’arrête pas de coacher son gamin, et qui pourrait pourtant lui coller un 21-2 les yeux fermés. Lavar continue de l’ouvrir sans cesse et se permet même de filer des conseils sur le gestion d’une franchise de basket à… Magic Johnson.

Comme Ramona Shelburne l’a parfaitement souligné dans son récent papier, les Lakers ne peuvent faire les aveugles, ils savaient pertinemment à quoi s’attendre lorsqu’ils ont drafté Lonzo Ball : en réalité, il s’agissait d’un package père-fils. La franchise savait qu’il faudrait gérer les excès du premier, tout en prenant le temps de développer le second. Et s’ils ont fait ce choix, c’est qu’ils étaient confiants quant à la capacité du jeune meneur à être performant, non seulement en dépit de sa condition de rookie et donc de son manque d’expérience, mais aussi de la déter des meneurs adverses à en coller 30 au rejeton d’un daron qui en gonfle plus d’un.

Le problème, c’est que jusqu’à maintenant, Lavar se contentait de balancer des immensités pour créer du buzz et vendre des pompes à 1000 dollars. Mais sa récente sortie dans laquelle il s’en prend directement à Luke Walton, coach des Lakers pour les retardataires, a mis son fils dans une situation des plus délicates à gérer. Il est impossible pour Lonzo de balancer sur son coach dans les médias, et il est tout aussi compliqué de l’imaginer contredire son père publiquement, aussi relou soit-il. Voilà le véritable cul entre deux chaises que connaît le meneur actuellement, et qu’il gère avec beaucoup de sagesse malgré son jeune âge. Pour l’instant, seul Kyle Kuzma, autre rookie de LA, s’est prononcé en faveur de Luke Walton, le tout en moquant subtilement le papa Ball, en soulignant l’inutilité de ses sorties lorsqu’il s’agit de basket. Imaginez également dans quelle position cela met Lonzo, alors que ses propres coéquipiers commencent à perdre patience vis-à-vis de son père, l’un parlant même de véritable « distraction pour l’équipe».

Jusqu’à maintenant, Lonzo n’a pas l’air de pâtir du comportement de son père, puisqu’il continue à la jouer intelligemment avec les médias, en évitant d’aborder les sujets qui fâchent, tout en assurant son rôle de maestro avec ses 7 passes décisives par rencontre (8ème passeur de la Ligue). Mieux encore, son adresse du parking, qui était son principal défaut en début de saison, devient de plus en plus correcte (48% depuis 4 matchs, avec un superbe 5/6 face aux Warriors).

Au niveau de l’organisation, on ne sait pas encore vraiment à quoi s’attendre. Jusqu’alors, les Lakers avaient décidé, après s’être entretenus avant la draft puis fin novembre avec Lavar Ball, de laisser le fantasque businessman faire sa pub sans lui fournir de plateforme en réagissant à la moindre de ses conneries. Le problème, c’est que cette ultime sortie vient directement critiquer les choix du management, et on se demande si le duo Magic/Pelinka ne devrait pas changer de position et envisager sérieusement une nouvelle approche du problème Lavar Ball, quitte à également passer par la Reine Buss qui contrôle la franchise dans son ensemble. Ne serait-ce que pour protéger Lonzo, qui n’a rien demandé à personne et qui, dans l’esprit de certains membres de l’organisation mauve et or, ne vas pas pouvoir continuer à tout gérer tout seul. L’ignorance et le silence n’ont pas fonctionné, il va peut être falloir passer à l’action. D’autant plus que si LaVar s’en est pris à Walton, rien ne dit qu’il n’ira pas jusqu’à s’attaquer au front office prochainement.

Alors comme promis, on ne relaiera pas les coups de pub du daron Ball ici, parce que c’est précisément son business plan. On s’intéressera plutôt à la suite des opérations à l’échelle des Lakers, et à l’impact de cette histoire sur l’évolution de Lonzo, qui en dépit de toutes ces difficultés, montre de vraies belles choses qui lui promettent un avenir radieux en NBA. Et plus que tout, c’est le caractère d’un jeune homme sous pression qu’on doit saluer. Car on peut critiquer sa gestuelle autant qu’on veut, y’en a pas 15 qui resteraient bétons dans leurs pompes comme lui aujourd’hui.

Source texte : Ramona Shelburne, ESPN


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