L’Avis du Psy – S05 Épisode 10 : James Harden en a marre d’être un Poulidor, laissez papy vous expliquer
Le 05 janv. 2018 à 14:59 par Giovanni Marriette
Saison 5. Déjà… Comme le temps passe vite pour un Psy ayant à l’époque fait ses classes en découvrant des énergumènes comme Lance Stephenson ou J.R. Smith, un petit gars ayant eu l’idée d’ouvrir un cabinet un soir de juin 2013 après une action qu’il estima être un marcher non-sifflé de Ray Allen. Cinq ans et plus de 110 consultations plus tard, le Psy rouvre donc sa porte pour une nouvelle session de huit mois, lors de laquelle il recevra chaque vendredi les âmes les plus en peine de la Ligue. Blessés de longue date, cerveaux dysfonctionnels, motivations à retravailler, tout y passera cette saison et c’est avec un grand honneur que le Psy vous invite dès à présent dans le cabinet le plus… bizarre de la profession. Allez, let’s go.
Place | Patient | Le compte-rendu de la visite |
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10° | Dave Jorger | Le coach des Kings pensait avoir vécu le plus dur en se noyant dans ses larmes après l’éprouvante campagne de Playoffs 2016 avec ses Oursons, mais c’était sans compter cette magnifique cuvée 2017-18 à Sacramento… Un rookie censé dominer mais que les blessures dominent un peu trop, une hiérarchie aussi claire que qu’une flaque de gasoil, des vieillards obligés de prendre les choses en main, et voilà comment ce bon David George vit cette année sa pire saison de coaching en carrière. Des défaites, beaucoup de défaites, mais également un jeune pivot aux mensurations de rêve mais à la motivation inférieure à zéro puis un meneur de jeu qui pensait apparemment venir jouer le titre à Sacto, alors que tout le monde sait que l’exploit ici est surtout de ressortir de la ville sans passer par la case asile. C’est donc raté pour Coach Joerger, déjà chez le Psy après moins de trois mois cette saison. Allez courage, dans… trois mois c’est les vacances. |
9° | DeMar DeRozan | Premier passage de la saison pour DeMar au cabinet, et le Psy n’a même pas eu le temps de lâcher la moindre punchline sur sa peau défectueuse. Non, car cette saison le leader des Raptors est tout simplement unstoppable et semble avoir passé un cap, ce que le public a encore du mal à réaliser. Clairement sous-coté dans la hiérarchie des meilleurs joueurs de la Ligue, DeMar n’est plus seulement le meilleur scoreur d’une franchise canadienne qui perd souvent très tôt au printemps, il est aujourd’hui l’un des tous meilleurs joueurs de la Ligue. Sauf que personne ne semble le remarquer, le petit monde de la NBA lui préférant souvent des mecs aux mensurations plus folles et au bagou un peu plus développé. Le Psy a ainsi tenu à rassurer son dinosaure de patient en lui assurant qu’en France au moins les gens avaient repéré son talent. Confirmation attendue, en espérant que DMDR se rappellera que l’on était parmi les premiers à reconnaître pour de vrai ses qualités. |
8° | Kyrie Irving | Un petit moment déjà que Kyrie ne nous avait pas gratifié d’une déclaration dont lui seul a le secret. L’auteur de “La Terre est plate” a donc récidivé, arguant cette fois-ci qu’il n’était plus en odeur de sainteté à Cleveland et que c’était pour cela qu’il avait préféré demander le divorce. Encore une belle preuve de la parano qui a semblé habiter Uncle Drew dans l’Ohio, à moins que ce ne soit la connerie des dirigeants des Cavs et de LeBron James (joli pléonasme au passage), puisque l’on ne saura de toute manière jamais le fin mot de l’histoire, chacun se réfugiant, et c’est de bonne guerre, derrière une version plus rassurante et plus simple à assumer. Toujours est-il que C’s et Cavs sont aujourd’hui plus que jamais pressentis pour se retrouver en mai/juin pour une finale de Conférence qui sera à coup sûr un chef d’œuvre de dramaturgie. Miam miam. |
7° | Isaiah Thomas | Passage obligatoire au cabinet pour Isaiah, comme pour tout joueur… débutant sa saison. La première était cool, les applaudissements nourris comme si le mec était déjà Hall of Famer, mais il va désormais falloir se mettre au boulot. Les attentes sont énormes maintenant que la hanche est réparée, et l’ancienne idole du Garden a une Q à emballer et une Conférence Est à reconquérir, et il faudra pour cela être capable de rééditer les mêmes performances qui nous ont tous fait tomber amoureux la saison dernière. En tant que lieutenant du Roi cela va de soi, un nouveau rôle que Mighty Thomas devra embrasser sérieusement et sans se prendre pour un autre. Nombreux sont ceux qui se sont cassé les dents au contact de LeBron, écrasés par sa lumière ou grisés de ne pas pouvoir être autre chose que son coéquipier, et c’est en partie pour cela que le Psy a souhaité le mettre sur de bons rails à l’aube de cette nouvelle histoire que l’on espérera fun à raconter dans quelques mois… |
6° | Kristaps Porzingis | Petit coup de moins bien pour la Licorne, dont la corne a légèrement ramolli ces dernières semaines. Parti comme une fusée dans la course au MIP, YouPorz était redevenu YouPorn et jouait même comme… un MVP. Quelques semaines plus tard, le Licorne Wall a frappé et Victor Oladipo aussi, l’occasion de convoquer d’urgence le Letton au cabinet afin de lui mettre une petite décharge spéciale motivation. Loin d’avoir perdu tout son basket attention, mais Kristaps est passé bien vite du mode excellent au mode passable, ce qui ne suffira malheureusement pas à ses Knicks pour espérer quoique ce soit d’autre que l’habituelle onzième place des familles à l’Est. Très chiant, notamment quand on sait que les boys de Jeff Hornacek ont une fenêtre d’action intéressante à l’Est cette saison. Allez grand blond, c’est le moment de muer et de montrer les muscles, même s’il n’y en a pas encore des masses. |
5° | Russell Westbrook | On ne compte même plus les raisons qui font de Russell Westbrook un patient aussi habitué du cabinet, et on ne cherche même plus d’ailleurs. Cette semaine ? Des envies de bague dès cette année pour retenir Paul George et le seum de ne pas être plus reconnu dans les votes pour le All-Star Game, et c’est déjà pas mal en moins de 48h. Aussi cinglé sur le terrain qu’en dehors, le patient Westbrook enchaîne avec le Psy sa soixantième semaine de suivi mais rien n’y fait, le type ne se calme pas. La bonne nouvelle étant que son Thunder se remet à gagner de temps en temps, repoussant ainsi les risques de crise du MVP en titre. Pourvu que ça dure, parce qu’on en connaît un qui est bien à cran… |
4° | Ben Simmons
| Rookie wall nous voilà, en prenant quelques pincettes évidemment. On ne parle pas, bien sûr, d’un mec ayant perdu toutes ses qualités basket du soir au lendemain, mais la jeune star des Sixers a clairement levé le pied au mois de décembre, laissant Jayson Tatum, Kyle Kuzma et surtout Donovan Mitchell faire les beaux dans la catégorie des débutants. Le problème pour Benny ? Les résultats des Sixers s’en ressentent et la franchise que pas mal de monde imaginait aller chercher un spot en Playoffs galère aujourd’hui à enchaîner deux victoires de suite. Pas de panique selon le Psy, mais un remontage de bretelles essentiel pour faire comprendre à ce jeune patient qu’une carrière se dessine chaque soir et non pas un mois sur deux. Si Benny veut devenir le new King plutôt que l’un de son énième avatar un peu plus chevelu, il faudra retrousser les manches assez vite et de manière un peu plus constante. Le message est passé, on reste au taquet pour surveiller tout ça. |
3° | Rudy Gobert | Qu’elle est longue et décevante cette saison. Gêné H24 par ses genoux ou ses chevilles, Rudy traîne sa peine entre les différentes infirmeries du pays et devra selon toute vraisemblance repousser son annexion de la NBA à l’année prochaine. Les rêves de All-Star Game sont d’ores et déjà envolés, ceux d’un trophée de DPOY semblent très compromis également, alors que les Playoffs seront bien compliqués à aller chercher cette saison. Déception sur déception alors que la saison s’annonçait charnière dans sa carrière, voilà de quoi casser le moral d’une Tour Eiffel aux allures de Tour de Pise depuis plusieurs mois. A peine rassuré par l’éclosion de son rookie de meneur de jeu, Rudy ronge donc son frein en attendant des jours meilleurs, avec une autorisation spéciale de passer par la clinique quand bon lui semble, évidemment. |
2° | LeBron James | C’est en découvrant les premiers résultats des votes pour le All-Star Game que LeBron s’est pointé furax au cabinet. Alors comme ça on est devancé par un mec dont les trois quarts des Américains ne savent pas orthographier le nom ? Une vaste blague selon LeBron, qui ne se sent une fois de plus pas reconnu à sa propre valeur. Un seum vite apaisé et relativisé par le Psy, qui a tenu à faire une première lecture de ces votes… Manu Ginobili et… Lonzo Ball qui défoncent Jimmy Butler au nombre de voix, Kyle Kuzma devant LaMarcus Aldridge, le MVP en titre dans les choux et quatre rookies aux premières loges, autant donner des iPhones à des poissons-lunes et leur confier l’organisation du All-Star Weekend. Une nouvelle preuve que le système de votes est peut-être à revoir, pourquoi pas en n’ouvrant les suffrages à certains joueurs seulement, pour éviter à votre serviteur de faire son lobbying annuel pour Bruno Caboclo. Le plus important ? LeBron semble avoir compris et est reparti du cabinet le cœur un peu plus léger, et c’est bien ce pourquoi on bosse. |
1° | James Harden | C’est la Barbe pleine de larmes et de morve que James Harden s’est installé ce matin dans le divan du Psy. En cause, cette sensation nauséabonde de deuxième place à laquelle il semble destiné, lui qui se rapproche à grands pas de Raymond Poulidor au nombre des médailles d’argent glanées en carrière. Blessé pour quinze jours, James Harden a peur de voir LeBron James, Russell Westbrook ou Stephen Curry venir lui voler dans les plumes dans sa quête du trophée de MVP, alors que ses Rockets rentrent peu à peu dans le rang et voient même les Spurs leur revenir dans le rétro. L’histoire de la vie de Ramesse, toujours placé mais jamais gagnant, définition malheureuse d’un loser magnifique. Qu’on rassure James et ses nombreux fans, le poilu est encore en tête des suffrages officieux, mais ces deux semaines loin des parquets pourraient rebattre certaines cartes et l’obligeront en tout cas à être exceptionnel à son retour. La dure loi du plus fort, d’autant plus dure quand on ne l’est pas. Rendez-vous dans deux petites semaines pour une paire de 50/15/15, sinon vous connaissez la suite. |
Allez, c’est tout pour cette semaine et c’est déjà pas mal. Rendez-vous vendredi prochain pour de nouvelles aventures médicamenteuses et d’ici-là on ne change pas une équipe qui gagne alors n’hésitez pas à nous balancer tout comportement chelou. Allez, bisous.