“Jouera ou jouera pas”, le process quotidien de Joel Embiid : zoom sur une manière unique de fonctionner

Le 29 déc. 2017 à 16:12 par Pierre Aimond

dr house
Source : Youtube

Annoncé « questionable » tous les soirs ou presque, on pourrait presque dire que sur les rapports d’avant-matchs, le pivot Camerounais est blessé par défaut. Ce n’est qu’une fois un protocole méticuleux achevé que Joel Embiid est déclaré apte ou non à jouer, parfois quelques dizaines de minutes seulement avant le début de la rencontre ! Focus sur un process quotidien qui conditionne l’évolution de l’un des joueurs les plus excitants de NBA.

Avec Joel Embiid, rien n’est laissé au hasard. Les Sixers sont bien décidés à prendre soin de leur star, quitte à ralentir la progression d’une jeune équipe censée accrocher les Playoffs dès cette année. Sans lui, la différence est flagrante : un bilan à 1-7 contre 14-12 avec. Autant dire que l’absence du pivot est quasiment rédhibitoire pour son équipe, et on en sait un peu plus sur la façon dont son statut est déterminé. Le genre de protocole qui dépasse largement la simple décision du coaching staff.

Comme le confie le coach des Sixers, Brett Brown, de nombreux acteurs entrent en jeu pour s’assurer de la bonne forme physique du joueur :

Il y a une check-list. Il y a des kinésithérapeutes qui interviennent, Joel joue un rôle important dans tout ça, il y a des médecins, des gens qui tentent de prévenir tout autre type de problème susceptible d’apparaître.

Ce n’est qu’une fois tous ces tests réalisés qu’Embiid est déclaré « questionable » et qu’il peut passer à la seconde phase : son échauffement. Comme il ne s’entraîne pas, ses échauffements sont le seul moyen pour Embiid de retrouver des sensations, autrement qu’en situation de match, où il passe son temps à bousiller les raquettes adverses. Mouvements au poste, fade-away jumpers, séries de ficelles dans le corner ou attaques de panier en un contre un… Un récital poétique orchestré par les coachs de Sixers, auquel prennent part certains des coéquipiers du pivot pour augmenter l’intensité des séances.

Une fois cette nouvelle étape terminée, Joel Embiid a finalement le dernier mot :

La décision finale n’est réellement déterminée qu’une fois son échauffement achevé. Il donne le feu vert, ou pas. – Brett Brown.

En fonction du déroulement de l’échauffement, il informe donc le coaching staff de Philly si oui ou non, les fans NBA auront l’occasion de s’arracher les cheveux devant ses presque automatiques 24 points, 11 rebonds et 2 contres et ses quelques actions d’éclat. Mais rassurez-vous, aussi compétiteur soit Embiid, son coach affirme que le joueur a parfaitement conscience des conséquences de sa décision :

C’est important pour lui. Il ne veut pas nuire à l’équipe.

Pas facile donc, ni pour Embiid, qui est, de l’aveu de son coach, frustré de ne pas pouvoir faire plus, ni pour ses coéquipiers, majoritairement très jeunes et à qui l’on demande de compenser l’immense apport du pivot. Et, bien évidemment, pas facile pour le coach, qui doit souvent préparer des rencontres sans savoir si son franchise player sera disponible.

Les Sixers se retrouvent donc dans une situation complexe, où il doivent à la fois gérer le cas de Joel Embiid, tout en devant répondre à des exigences en termes de résultats. Le problème, c’est que pour l’instant, les deux sont incompatibles, en tout cas jusqu’à ce que l’équipe puisse gagner des matchs régulièrement malgré son absence. Le pivot s’occupera d’assurer les victoires lorsqu’il est apte, comme il le montre brillamment cette saison, où il a déjà disputé 26 rencontres sur 34, soit presque autant que les 31 de l’année passée. En espérant faire de même à l’occasion de ses premiers Playoffs ? On l’espère, parce qu’en phase finale, pas de back-to-back, donc pas le temps de souffler pour les intérieurs adverses.

Sources texte : Jake Fischer / Associated Press 


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