Enes Kanter abandonne ses béquilles le temps d’un match : ne cherchez plus le chouchou du Madison Square Garden
Le 11 déc. 2017 à 10:11 par Benoît Carlier
Nous ne sommes qu’au mois de décembre mais chaque victoire est importante et Enes Kanter l’a bien compris. En béquilles depuis le début de la journée, le Turc a tout de même souhaité participer à la rencontre face aux Hawks. Le genre de mentalité dont raffolent les New-Yorkais.
Un nouveau vent souffle sur la Grosse Pomme depuis quelques mois. L’arrivée du pivot en provenance d’Oklahoma City dans le cadre du trade de Carmelo Anthony au Thunder coïncide avec la naissance d’un nouvel état d’esprit dans les vestiaires du Madison Square Garden. Le Turc est absolument prêt à tout pour ses coéquipiers et il l’a encore montré hier soir. Souffrant à la hanche suite à un coup reçu la veille à Chicago, Nenes a eu besoin de béquilles pour se déplacer toute la journée. Le simple fait de se tenir debout lui posait des difficultés, sans parler d’aligner un pied devant l’autre pour se déplacer. Mais le sport est aussi propice aux sacrifices et Kanter n’a pas voulu laisser ses partenaires dans le pétrin. Comptant sur l’adrénaline du match pour lui faire oublier la douleur, il a laissé les béquilles dans son vestiaire pour participer à la victoire des siens contre les Hawks. Il expliquait ses motivations à Stefan Bondy du New York Daily News juste avant la rencontre.
“Si nous voulons faire les Playoffs, ce n’est pas complètement fou de faire des sacrifices. […] Ce matin, je me suis réveillé et je suis allé voir le thérapeute. Il m’a dit que ça irait et je vais bien.”
Titulaire, l’ancien joueur du Jazz et du Thunder a marqué huit points et récolté cinq rebonds en 18 minutes lors de la victoire finale des siens (111-107). Mission accomplie pour ce compétiteur qui n’avait pas supporté de voir son équipe gaspiller une belle avance pour s’incliner à Atlanta il y a deux semaines sans qu’il ne puisse intervenir à cause de douleurs au dos. Avec cette nouvelle péripétie, Enes Kanter s’est définitivement mis tous les fans des Knicks dans la poche. Les bagarreurs ont toujours eu la cote à New York mais on change encore de dimension lorsqu’ils surmontent la douleur pour un simple match de saison régulière face à un adversaire aussi peu sexy. L’histoire du Turc fait forcément penser à Willis Reed qui avait serré les dents pour venir affronter les Lakers lors du Game 7 des Finales face aux Lakers. L’enjeu n’était pas le même, mais le troisième choix de Draft en 2011 a encore forcé le respect de ses coéquipiers et du public cette nuit. C’est Doug McDermott qui en parle le mieux auprès de Ian Begley d’ESPN.
“Je l’ai ramené chez lui hier soir vers trois heures du matin [samedi soir, ndlr]. Quand j’ai sorti les béquilles de la voiture et que je l’ai aidé pour rentrer chez lui, je me suis dit qu’il n’y avait aucune chance pour qu’il joue aujourd’hui. Mais c’est un guerrier. Rien ne compte plus pour lui que l’équipe et sa famille et il donnera tout ce qu’il a pour eux.”
La mentalité des Knicks a changé et Enes Kanter n’y est pas étranger, loin de là. Jamais le dernier pour venir soutenir ses coéquipiers en cas de barfight sur le terrain, il donnerait tout pour ses coéquipiers. Un dévouement qui force inconsciemment tout le reste de l’équipe à donner le meilleur de lui-même pour se surpasser.
Source texte : New York Daily News et ESPN