LeBron James est vraiment un cyborg : 30 points, 13 rebonds, 13 passes et zéro excuse pour taper les Sixers

Le 10 déc. 2017 à 08:03 par Bastien Fontanieu

LeBron James
Source image : NBA League Pass

Un triple-double pour battre Philadelphie ? Rien de grandiose pour un type comme LeBron James. Sauf que la saison NBA réserve parfois de grandes surprises, et ce samedi était particulièrement tendu pour le King.

C’est la joie du calendrier en NBA. Un tel marathon, une telle course de guerriers, qu’on en vient presque à omettre tout ce qui existe autour des rencontres. On prend pour acquis le fait que ces athlètes se rendent à chaque match avec le devoir d’exceller, et on se pavane de loin devant ceux qui trébuchent. C’est comme ça. Cependant, tout le monde n’agit pas de la même façon au devant des difficultés du quotidien. Et LeBron, depuis longtemps, a su comment garder la tête froide face aux obstacles de la saison régulière. Jugez plutôt le bordel qui dessinait le paysage de ce match face aux Sixers ce samedi. La veille, chez les Pacers, les Cavs s’inclinaient dans un match assez intense et qui voyait James claquer de grosses minutes avec ses coéquipiers. En sortie de défaite et de fin de série, il fallait rentrer à la casa car un back-to-back attendait les hommes de Tyronn Lue. Sortie de salle à 22h ? Problèmes de transports pour rentrer, la clique reste bloquée 5h de plus du côté d’Indianapolis et parvient finalement à atterrir à Cleveland sur les coups de 4h30 du matin. Tête dans le cul, vite, au lit. Ce n’est pas comme si Ben Simmons et ses potes se ramenaient à la Quicken Loans Arena avec deux défaites dans les jambes et la folle envie de se rattraper en déplacement. Et ce n’est pas non plus comme si Kevin Love était annoncé absent de ce match, laissant ainsi les autres titulaires devoir se batailler avec les jeunots de Pennsylvanie.

Et pourtant, et pourtant. Et pourtant, même dans ces conditions, même après un début de match qui transpirait clairement la fatigue, les Cavs ne lâchèrent point. Pas une excuse cherchée par qui que ce soit, ou un effort manqué par un des cadres présents sur place. Certes, Love absent répondait à Joel Embiid absent, mais cela n’empêchait pas les Sixers de sortir leurs meilleurs atouts, avec Ben Simmons au début, Dario Saric au milieu et J.J Redick à la fin. Grâce à l’énergie du nouveau Trevor Booker et les flèches de Roco Covington à distance, Philly se permettait même de reprendre l’avantage dans le dernier quart. Ce genre de moment où il faut se concentrer au maximum, afin de bloquer toute notion de flemme ou d’épuisement. Kyle Korver, Dwyane Wade, Jae Crowder, LeBron James : un quatuor fantastique que Gérard et Jeff Green complétait à merveille, avec Rosé Calderon. Il fallait les voir, les vieux briscards, tenir le plus longtemps possible avant de sortir the run qui fait mal. Brett Brown avait beau préparer ses poulains, c’était déjà trop tard. LeBron trouvait Wade ligne de fond pour un dunk, la défense des Cavs se resserrait, et James lâchait une passe dingue à l’opposé pour un Crowder esseulé derrière l’arc. Discret mais ô combien vital, l’ailier tirait et transperçait les filets tel un sauveur. Et parfaitement conscients de ces 24 dernières heures complètement folles, Wade, LeBron et leurs potes célébraient forcément ce shoot. Un dagger qui valait cher, car après en avoir tant chié Cleveland ne pouvait s’incliner face aux jeunes visiteurs. Heureux mais surtout exténué, LeBron savourait cette victoire comme s’il s’agissait de sa couette molletonnée.

Un triple-double costaud et menant la voie, pour un groupe qui avait bien plus envie d’une tisane que d’un match de basket, James était son habituel cyborg sans montrer le moindre signe de fatigue : il en a lâché des belles performances cette année, mais compte-tenu du contexte, celle-ci était vraiment fortiche.

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