Le Thunder s’impose dans la douleur à Memphis : triple-double pour Westbrook, mais pas le plus propre…
Le 10 déc. 2017 à 09:22 par Bastien Fontanieu
S’il fallait un trophée pour match le plus laid mais intense de la semaine, on a probablement notre vainqueur. Dans une bataille aussi irrespirable que maladroite, le Thunder s’est échappé avec une courte victoire d’un petit point (102-101).
Bon, déjà, 102-101 avec prolongations vous vous doutez bien qu’on était pas sur un Rockets – Warriors des grands jours. OKC était une nouvelle fois sans Paul George, Memphis était une nouvelle fois sans Mike Conley, mais les deux équipes étaient déterminées à l’emporter après des matchs récents plutôt frustrants. D’un côté, Melo et Westbrook et trio avec Adams. De l’autre, Gasol et Evans en trio avec le public. Et ce n’est pas comme si les deux franchises souhaitaient scorer le moins de points possible, ou qu’un match magnifique “doit” passer par du gros scoring. Non, ce qu’il y avait de particulièrement tendu dans cette rencontre du samedi soir, c’est le nombre d’erreurs ou dumb plays qui bourraient la gueule des spectateurs, que ce soit ceux derrière leur écran ou ceux présents au FedEx Forum. Pour les Grizzlies ? Des lancers loupés à s’en arracher les tifs, surtout que certains se produisaient en plein money-time et auraient pu sauver la peau de l’ours au lieu de la vendre. Marc Gasol, Tyreke Evans, JaMychal Green, tous freezés sur la ligne au moment de tuer le Thunder. Quand la possibilité d’écarter OKC est là, il faut la saisir et les hôtes se loupaient plusieurs fois en se demandant encore après le match comment avaient-ils pu le perdre. Pour le Thunder ? Disons que le petit 14/49 au tir pour le duo Russ-Anthony avec un délicieux 3/18 derrière l’arc avait quelque chose de grandiose, alors qu’Alex Abrines faisait un travail remarquable dans le cinq majeur et Raymond Felton faisait tout pour donner l’avantage aux siens pendant le repos des cadres. Menés de vingt points en première mi-temps, les visiteurs trouvaient un moyen de l’emporter au finish. Et comme vous pouvez vous en douter… quel finish.
Jugez plutôt. Trois points de retard pour le Thunder, 19 secondes à jouer en prolongations. Double-pas de Westbrook pour revenir à un point, on se dit alors qu’OKC va faire faute sur la remise en jeu en sortie de temps-mort. Bah non. Confusion totale, Jean-Michel Vert monte au dunk, se loupe, prend une grosse faute, tente deux lancers, se loupe sur les deux (?!). Vraiment ? Balle pour les visiteurs et la possibilité de gagner, alors qu’ils avaient un pied dans le tombeau ? Russ décide enfin d’arrêter d’artiller à trois points (1/12) et provoque deux lancers, qu’il rentre. Memphis n’ayant plus de temps-mort – évidemment – la balle revient à Tyreke Evans qui se prépare à tirer pour la gagne… sauf que l’ancien se fait contrer par Carmelo Anthony. Qui ne l’avait pas prévu ! Bronca dans la salle des Grizzlies, on crie à la faute pendant que Westbrook célèbre la victoire au buzzer, arrachée avec les ongles et les dents. Croisant le regard d’Andrew Harrison, le MVP en titre lâche un gros “go home” à son adversaire du soir, pendant que les fans du coin ne rêvent que de planter la tête du All-Star sur une fourche. Une nouvelle fois frustrés par cette courte défaite, les potes de Marc Gasol ne peuvent en vouloir qu’à eux-mêmes en ayant loupé autant de lancers. En face ? Difficile de sortir les trompettes pour autant. Largement menés dans la partie et revenant petit à petit, les hommes de Billy Donovan se sont certes imposés mais que ce fût compliqué. Certainement pas ce qu’on espérait voir sur le parquet, mais une win reste une win comme dirait l’autre. Et en ce moment, surtout en déplacement, le Thunder ne demandait que ça, quelle que soit la manière.
Le triple-double de Westbrook ? Certainement pas aussi marquant que ses deux derniers lancers, ou le gros match d’Abrines ainsi qu’Adams. On attend toujours mieux venant d’OKC, mais on va se satisfaire de ce qu’il y a à table aujourd’hui : un match gagné en rampant jusqu’à la ligne d’arrivée.