Giannis Antetokounmpo abat le Jazz à sa façon : 37 points, 13 rebonds, 7 passes, 2 interceptions, 1 poster
Le 10 déc. 2017 à 08:28 par Bastien Fontanieu
C’est le genre de match qui fait grandir, qui donne des leçons et permet de faire un point sur une équipe. Face au Jazz, les Bucks ont su s’imposer en mode patrons, derrière le carnage d’un certain Giannis Antetokounmpo.
Ils avaient perdu contre Boston et voulaient éviter une deuxième bourde dans la même semaine. Enfin, bourde, disons simplement que dans la perspective d’une maturation lente mais certaine, Jason Kidd souhaitait que ses petits prennent ce match au sérieux. Que le Jazz, aussi sympathique soit-il dans les oreilles et surtout pour les yeux d’un point de vue offensif cette saison, vienne à Milwaukee et comprenne que ce genre de musique n’a pas sa place. Dans ces contrées, on préfère les sons venus de Grèce, et si possible d’Athènes. Et si possible, qui plaisent à Giannis. Dès la première mi-temps, les extérieurs du coin faisaient leur boulot pour empêcher ceux du groupe en visite de prendre feu. Donovan Mitchell dans la poche arrière, Ricky Rubio dans la banane, on range gentiment les vingtaines scorées récemment et on opte pour le mode galère de chez galère. Rudy Gobert avait beau tenter d’imposer sa taille et ses muscles dans la raquette d’en face, lui et Derrick Favors n’étaient pas assez pour contrer la motivation des hôtes. Eric Bledsoe, Khris Middleton et un beau Malcolm Brogdon en sortie de banc, rien de mieux pour installer de bonnes bases dans les 24 premières minutes. Pourquoi ? Tout simplement car cela rend Milwaukee bien moins prévisible en attaque, le ballon circule beaucoup plus aisément, et les adversaires ne savent du coup plus où donner de la tête. Et puis, petite touche finale, quand ces cadres sont rincés et qu’il est temps de nourrir la bête du coin, tout le monde sort le popcorn.
Pour reprendre ses termes, Giannis ne voulait laisser “aucune chance” au Jazz. Il était hors de question d’offrir quelconque opportunité de comeback, tout ce qu’il pouvait y avoir c’était une accélération collective dans le troisième quart et un finish de daron dans le money-time. Motivation, action, réaction, les Bucks appuient à deux mains sur l’accélérateur et ne regardent quasiment plus dans le rétro, l’écart chatouillant la vingtaine sans vraiment redescendre sous les dix. Et au centre des opérations se trouve Antetokounmpo, qui fait briller sa polyvalence et son leadership en constante progression. Les stops défensifs nécessaires, les and-one musclés qui dépriment l’adversaire, ce genre de détail qui fait la différence et envoie un vrai message dans le camp d’en face. En parlant de message, comment ne pas parler du dernier envoyé à Rudy Gobert…? Souhaitant conclure la rencontre avec un dernier cadeau pour Eric Bledsoe, ce bon Giannis nous lâche la patate du weekend sur le nez de RG27, qui baisse prudemment les bras. Le public s’arrache les cheveux, les coéquipiers s’attrapent comme ils peuvent, ce genre de séquence dont le Freak a le secret et que lui seul peut lâcher à tout moment. Une belle soirée était demandée au Bradley Center, une belle soirée a été proposée. Et quand le patron gère les commandes, c’est tout un groupe qui peut suivre avec le torse bombé.
Victoire des Bucks, la troisième de suite avant de se rendre chez les Pelicans. On a beau regarder Giannis jouer depuis des mois, on ne peut s’empêcher de poser cette question : comment ce “truc” a pu sortir d’un corps humain…?