Le Thunder ponctue son triste mois de novembre avec la manière : 3ème défaite de suite, la 7ème on the road
Le 30 nov. 2017 à 09:58 par Bastien Fontanieu
L’image était saisissante, en toute fin de rencontre. Les joueurs du Thunder qui rejoignent le vestiaire, Russell Westbrook exténué sur le banc, le regard vide. Un leader qui se cherche avec son équipe, OKC en chie et l’a bien montré cette nuit à Orlando.
Disons que pour un premier mois complet passé tous ensemble, on a connu mieux. Des hauts, des bas, des très hauts, des très bas, difficile de savoir sur quel pied danser avec ce groupe aussi fort que bipolaire. La tentation, évidente, est de sombrer dans le drame, s’évanouir devant des défaites aussi frustrantes, que ce soit contre Detroit au finish, face à Dallas sans même participer au match, ou au Magic où la défense a fait pouf tout comme l’attaque. Et le quotidien de la NBA nous y pousse, on ne peut que juger à 24h, du moins par tentation. Ce qui transforme même notre propre discours, passant de l’admiration à la détestation en l’espace de sept jours. En résumé ? Il y a une semaine, le Thunder réalisait le match parfait face aux Warriors, la concurrence était prévenue. Sept jours plus tard, on parle de virer Billy Donovan. Qu’on soit d’accord, ce n’est pas parce que le coach d’OKC tape une équipe de Golden State à domicile qu’il faut le nettoyer de toutes ses erreurs. Cette victoire était une éclaircie contextuelle plus qu’autre chose. Mais il est important de souligner cette sorte de valse intrigante, car cette danse représente bien ce que le Thunder propose sur ce début de saison. L’extase à Milwaukee, face aux Warriors, face aux Clippers. L’amertume à Orlando, contre Dallas, à New Orleans, contre Boston,… Je t’emmène, et je t’oublie. Je te lance, et je ne te rattrape pas. Censé nous faire swinguer cette saison, OKC opte pour la pause clope plus qu’autre chose.
L’autre tentation évidente, et on y viendra forcément si le gouvernail n’est pas fermement pris en main afin de redresser le bateau, c’est de trouver le responsable. Ou plutôt, d’en désigner un. Telle est la nature du jeu et du business, quand des sous sont dépensés et que des attentes sont montées en pré-saison. Russell Westbrook, Billy Donovan, Paul George, Carmelo Anthony, le banc, des blessures, tout sera envisagé. Et c’est d’ailleurs déjà le cas, le MVP en titre passant pour (on cite) “un soliste qui ne pense qu’à ses stats“, pendant que l’entraîneur est (on cite) “incapable de tenir son groupe“. Les suppositions seront nombreuses, mais la réalité numérique reste celle-ci : le Thunder est en négatif sur ce mois de novembre, et pas qu’un peu (4 victoires pour 9 défaites). Pire, si ce n’était qu’une question de résultats bruts, ça irait. Sauf que dans le jeu, on ne s’y retrouve pas forcément du jour au lendemain, chaque match imposant une interrogation aussi simple qu’anxiogène. Qui va cartonner ce soir ? Cette sorte d’inconnue empêche tout sentiment de sérénité et de régularité, dans une équipe qui se cherche et chez des fans qui se frustrent. Parfois c’est PG, parfois c’est Melo, parfois c’est Russ, mais est-ce voulu ou déterminé pendant le match, là est la question. Car autant dans d’autres franchises on voit le même phénomène, autant une constante domine quoi qu’il arrive (Bron, Curry). Chez le Thunder, on n’est pas dans le même cas de figure, et le leader est le premier à pouvoir être potentiellement pointé du doigt. Follow my lead, pour le moment c’est surtout le brouillard devant Westbrook.
Sept matchs en déplacement sur ce mois de novembre, sept défaites. Trois derniers matchs, trois défaites. Et des sales défaites, dans différents modèles qui plus est. Le Thunder a encore un poil de marge, Billy Donovan aussi, mais que les 15 prochains jours soient nettement meilleurs sous peine de s’aventurer dans des zones clairement dangereuses : on ne change pas de coach en claquant des doigts, quand on a un Big Three dont deux membres seront libres cet été…