David Lee a officiellement pris sa retraite : au revoir à un tendre gaucher, qui a enquillé du double-double
Le 20 nov. 2017 à 10:23 par Bastien Fontanieu
C’est dans l’ombre, mais en paix avec lui-même, que David Lee a pris officiellement sa retraite. Via une photo envoyée sur son compte Instagram, l’intérieur a fermé le bouquin sur 12 grandes saisons sous les arceaux.
Difficile de ne pas s’attacher au gaucher formé à Florida, quand on voit la carrière menée du début à la toute fin. Loin d’être parfait sur les parquets, Dave a cependant utilisé une arme qui lui a permis de créer une belle aventure en NBA, et on appelle ça la détermination. Gros bosseur, bon coéquipier, toujours là pour répondre présent même dans les moments les plus compliqués, Lee est passé par cinq franchises et n’a jamais cherché faire la une des journaux avec des déclarations borderline. Tout ce qu’il voulait, c’était un maillot, une paire de pompe, un coéquipier pour exceller sur pick and roll et 48 minutes pour bosser encore plus dur que son adversaire. Véritable steal de la Draft 2005 (30ème place), l’ancien mentor de Joakim Noah à Florida débarquait chez des Knicks qui ne savaient pas vraiment quoi faire de cette boule d’énergie un peu brouillonne. Sauf que dans le marasme new-yorkais permanent, Lee proposera cinq saisons en constante progression : de 5 à 10 puis 16 et enfin 20 points de moyenne, la franchise de Gotham ne remportait pas plus de matchs par conséquent mais David était présent tous les soirs, prêt à envoyer sa carcasse sous les arceaux. Un taf récompensé par une invitation au All-Star Game de 2010 sous le maillot des Knicks, puis la sensation de pouvoir proposer encore mieux, encore plus, ailleurs. Et avant que Golden State ne devienne l’arme fatale d’aujourd’hui ? C’est sous le duo Lee – Curry qu’il fallait avancer, jour après jour.
Nouvelle sélection au match des étoiles, en 2013 cette fois, on a rasé les bouclettes pour couper court mais la production reste la même. Du double-double, du double-double et encore du double-double (340 en carrière), la papatte gauche de Lee que ce soit dos au panier ou derrière un écran était un calvaire à défendre. Sans parler de cette énergie folle au rebond, ses deuxièmes jump étant une référence aux Warriors comme ailleurs. Mais ce qu’il y a peut-être de plus marquant dans la carrière de Lee ? Ce n’est pas la suite, à Boston, Dallas ou San Antonio, où il s’ajustera chaque fois avec intelligence. Non, ce qui représenterait le mieux sa carrière, c’est cette fameuse saison 2014-15, durant laquelle il se blessera pendant les Playoffs précédents. Forçant Steve Kerr à devoir s’ajuster, David verra un certain Draymond Green prendre son spot dans le cinq majeur, et le pitbull ne va plus jamais le lâcher. Face à ce chamboulement personnel, on parle quand même de 6 saisons de suite en titulaire indiscutable dans deux franchises, nombreux sont ceux qui pourraient taper du poing sur la table, en demandant expressément à récupérer leur place. Mais comme d’habitude, comme depuis le début, Lee comprendra la situation et acceptera de devenir remplaçant. Un comportement de pro qui lui sera récompensé, par l’obtention d’une bague avec les Dubs de 2015. Trois saisons plus tard, trois autres maillots portés, l’intérieur n’a que 34 ans mais il sait que le livre est assez beau pour être fermé. Une dernière page signée avec ses proches, avant de l’annoncer publiquement ce weekend.
Les jeunes fans qui découvrent les Warriors d’aujourd’hui n’ont peut-être pas forcément connu les Dubs d’il y a 5-6 ans, et pourtant le scouting report était celui-ci pour les adversaires venant à l’Oracle Arena : ne pas laisser David Lee nous caler un double-double, mission numéro 1. Le bonhomme peut partir en paix, bague au doigt. Il a fait son job, tous les soirs, pendant douze saisons.
Source : ESPN / Instagram