Donovan Mitchell, profession gâchette inconsciente : le sniper du Jazz n’aura jamais peur de shooter
Le 12 nov. 2017 à 13:20 par Bastien Fontanieu
Encore clutch pour le Jazz, dans la courte victoire de son équipe hier soir face à Brooklyn, Donovan Mitchell fait déjà tourner des têtes pour son côté nitroglycérine : un bidon qui peut exploser à n’importe quel moment.
Certaines franchises soupiraient d’une façon bien audible, le soir de la Draft. Récupéré par Utah en 13ème position, suite à un échange avec les Nuggets, Mitchell était le joueur qu’un paquet de monde voulait en sortie de Top 10. Des soupirs provoqués par plusieurs qualités naturelles chez le jeune joueur formé à Louisville, et qui allaient se traduire directement en NBA. En premier lieu ? Une confiance exceptionnelle en ses capacités, à faire passer Dion Waiters pour un type anxieux. Toujours prêt à dégainer, que ce soit de près comme de loin, Donovan réalisait une Summer League impressionnante et on se demandait justement comment Quin Snyder allait l’intégrer à son groupe. Car aussi doué soit-il, Mitchell ne peut rouler sur tous les vétérans situés devant lui, et ça l’entraîneur du Jazz le savait très bien. Sauf qu’au lieu d’en faire un blasphème, ce bypass assez rare a été facilité par les besoins vitaux de la franchise cette saison. Manque de scoreurs, manque de scoring, qui est chaud pour créer et prendre les gros tirs ? Face à cette interrogation, toutes les réactions ont pu être observées dans l’effectif de Salt Lake City. Ricky Rubio ? Je reviens, j’ai ping-pong. Rodney Hood ? Pourquoi pas. Joe Johnson ? Tous les jours. Joe Ingles ? Après ma bière. Au milieu de ces joueurs confirmés, Mitchell s’est levé et a bousculé tout le monde, en levant les deux bras en l’air. Pardon, merci.
Profitant parfaitement de l’absence de Joe Joe pour carburer sur les lignes arrières et dans le money-time, Mitchell a déjà offert quelques performances de choix : 22, 28, 25 et enfin 26 points hier soir, ça fait quand même quelques belles pointes à mettre sur son CV en tant que rookie. Notamment après un petit mois de compétition. Mais, évidemment, qui dit gâchette inconsciente dit aussi soirées frustrantes : 3/21 au tir, 5/14 au tir, 7/20 au tir, bonjour les vendanges. Surtout que ces lignes n’ont pas été sans impact, le Jazz perdant ces rencontres cruciales dans une saison qui sera longue et intense. Là se situe donc la limite actuelle concernant Donovan Mitchell, un pitbull qui se donne volontiers en défense, rentrera des gros tirs et se ramènera confiant tous les soirs. Disons que, d’apparence en tout cas même s’il est bien trop tôt pour coller quelconque étiquette, l’arrière peut être un de ces joueurs qui peut “sauver comme tuer ton équipe”. Un meilleur contrôle de ses tirs choisis, une plus grande discipline, et peut-être pourra-t-on le ranger dans une autre box, bien plus attirante. Mais tant qu’il y aura cette notion d’irrégularité, qui est propre aux rookies, on pourra difficilement le hisser plus haut. Pendant ce temps-là, on appréciera ses coups de chaud, en espérant que les années de maturité et de sérénité permettront au joueur de jouer plus “lentement”.
Si on se permet d’avancer ces premières réflexions concernant Donovan Mitchell, c’est tout simplement parce qu’il possède le matos nécessaire afin de devenir un des meilleurs joueurs à son poste. Trop tôt, c’est sûr. Mais trop tentant, oui autant. Que le Jazz nous peaufine tout ça, et on parlera certainement de steal à la Klay Thompson en 2011 d’ici quelques saisons.