Evan Fournier : le présent c’est lui, l’avenir aussi

Le 29 oct. 2017 à 19:35 par Alexandre Martin

Evan Fournier
Source : NBA League Pass

En octobre 2016, après la grosse déception de sa non-sélection pour les Jeux Olympiques de Rio, Evan Fournier a entamé sa cinquième saison en NBA. Saison dans laquelle le Magic n’a pas fait grand chose de bon collectivement mais dans laquelle “Vavane” a encore montré des progrès dans son jeu, notamment sa production offensive. Il est comme ça le Monsieur Champagne de Charenton : armé de son talent, il avance et, quoi qu’il arrive, il progresse encore et toujours. C’est ainsi depuis qu’il a mis un pied en NBA. 

Un peu plus de 5 points par match avec des miettes de temps de jeu en 2012-13, puis 8,4 points et plus de 2 rebonds par soir avec des miettes et un peu de mie en termes de temps de jeu sur l’année suivante. Sur ces deux premières saisons dans la Grande Ligue, à Denver, Fournier avait déjà trouvé le moyen de mettre en avant ses progrès. Des progrès certes encore menus mais significatifs. Ensuite transféré à Orlando, il a continué sur cette lancée. Match après match, saison après saison – passant de 12,5 unités à 15,5 puis à 17,5 points par soir – l’ami Evan s’est installé comme un titulaire indiscutable dans la franchise de Mickey et comme une des valeurs sûres de NBA sur le poste 2. La deuxième partie de cette dernière phrase va certainement en faire blêmir quelques uns, mais ce n’est pourtant qu’un simple constat basé sur les statistiques fournies par le Français et son influence sur le jeu de son équipe.

Un constat que l’exercice 2017-18 semble déjà parti pour confirmer même s’il vient évidemment tout juste de commencer et qu’il est encore trop tôt pour tirer des conclusions qui ne soient pas considérées comme hâtives. Car au sein de ce Magic qui joue très bien collectivement, Evan fait partie des leaders, des gars que le reste de l’équipe suit avec Nikola Vucevic et Aaron Gordon (même s’il n’a joué que trois matchs). La tendance reste la même : Mister Vavane progresse. Et là, ça devient très sérieux. 23 points et quelques goodies lors du premier match contre le Heat puis 22 unités accompagnées de 9 rebonds et 5 caviars dans la défaite à Brooklyn. Il n’a pas eu besoin de forcer (“seulement” 13 points, 3 rebonds, 4 passes décisives et 2 interceptions) dans le blowout infligé aux Cavs. Mais dans le match revanche contre les Nets, il a posé 28 points avec 6 rebonds et 4 offrandes tout en étant très clutch dans le dernier quart, au moment où il le fallait pour assurer la victoire. Enfin, il a été le moteur de la large victoire des siens contre les Spurs ce vendredi avec 25 points à (10/12 au tir et 4/4 de loin), 5 rebonds et 2 passes décisives en 27 minutes passées sur le parquet. Au final, sur les cinq premiers matchs de la saison, Evan tourne à 22,2 points, 4,8 rebonds, 3,6 passes décisives et 1,6 interception. C’est très solide, surtout quand on jette un œil à ses pourcentages au tir : 54% en global et carrément 56% derrière l’arc ! Oui, vous avez bien lu. Il s’agit bien d’une ligne statistique qui – si elle est maintenue sur la longueur – fera du Français un candidat crédible au All-Star Game dès cette saison ou lors des prochaines.

Pour cela, il faudra aussi que le Magic continue sur sa très belle lancée ce qui ne sera pas simple même au sein de cette Conférence Est moins concurrentielle que sa consœur de l’Ouest. Nous n’en sommes pas encore là mais le simple fait de pouvoir y penser est déjà une preuve du niveau magnifique qu’Evan Fournier est en train d’atteindre. Il est le meilleur scoreur tricolore en NBA depuis déjà deux saisons, la meilleure arme offensive des Bleus actuellement et pour un bon moment. Et si son EuroBasket en dents de scie a énervé certains observateurs aux quatre coins de l’Hexagone, il fut très prometteur pour la suite de la carrière de Fournier sous le maillot national. Il a pété un câble contre les Slovènes et s’est fait expulser. Un manque d’expérience et de sérénité flagrant à cet instant de la compétition, ce qui ne l’a pas empêché d’être le meilleur bleu en huitième contre les Allemands, passant à deux doigts de nous qualifier pour les quarts alors que la France avait totalement failli collectivement et défensivement. Il est comme ça, Vavane : il ouvre sa bouche, il déteste perdre, il monte dans les tours mais il fait tout ce qu’il peut pour faire gagner son équipe et surtout, il ne doute pas. Il joue, il agresse le cercle adverse, prend les gros tirs et ne recule devant aucun obstacle.

Avec Rudy Gobert, Evan Fournier représente à merveille cette nouvelle génération bleue. Cette génération bourrée de talent et qui est en train de prendre le pouvoir en équipe de France. Cette génération ambitieuse et dotée d’une confiance sans limite, qui s’est nourrie aux exploits de celle de Tony Parker et qui veut désormais en faire autant. D’ailleurs, quand on y regarde de plus près, les nouveaux sont bel et bien dans la lignée de leurs aînés sur ce point. Tony Parker a toujours affiché des objectifs très élevés et il n’a pas réussi la plus grande carrière du basket français sans des ambitions très hautes, sans un mental d’acier ou sans une éthique de travail irréprochable. Evan – comme son pote Rudy – débarque dans une ère bien plus médiatisée. Il a très souvent l’occasion de s’exprimer et il ne s’en prive pas. Il affiche sa confiance et il n’a pas la langue dans sa poche que cela plaise ou non mais, à chaque fois qu’il entre sur un parquet, il montre qu’il est un compétiteur féroce et qu’il bosse sans relâche pour atteindre petit à petit le meilleur niveau possible.

Car n’oublions pas qu’Evan Fournier ne fête aujourd’hui que ses 25 ans. Il est encore très jeune. Il entre tout juste dans son prime et ses meilleures années basket sont clairement devant lui. En tant que Français, fans de balle orange et fiers de notre maillot bleu, nous ne pouvons que nous en réjouir. Et oui, le champagne n’a pas fini de couler sur les parquets…


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