Kyrie Irving a fait son retour à Cleveland : quelques huées, quelques gros shoots, un finish symbolique

C’était le joueur le plus attendu cette nuit, mais il a forcément fini derrière un paquet d’autres athlètes, et pour des raisons différentes. Cependant, Kyrie Irving peut désormais souffler : il est retourné à Cleveland et a fait son match, sans trembler.

Foutu dernier shoot. Et dire qu’il aurait pu faire ficelle, histoire de rendre l’affiche encore plus incroyable à vivre. Mais peut-être que c’était too much, finalement, après tant de choses vécues ce mardi. La blessure de Gordon Hayward, l’arrivée de LeBron James alots qu’il était annoncé incertain, ce n’est pas ça qui allait “cacher” Kyrie mais il n’était pas non plus obligé de crever l’écran. Dès l’intro, forcément, quelques huées étaient réservées à l’ancien meneur des Cavs, lui qui retrouvait son ex-public pour la première fois depuis les dernières Finales NBA. Un traitement protocolaire, mais qui n’a pas été exagéré par qui que ce soit. Du point de vue des fans, c’était logique de pousser de la voix. Du points de vue de Kyrie, c’était probablement léger pour ses propres attentes. Et du point de vue de LeBron, c’était amusant en se souvenant de ce qui lui avait été envoyé à la gueule après The Decision. L’ailier avait d’ailleurs une seule vraie possession excitante en one-one avec Irving, mais pas de quoi en faire une mixtape. Un peu comme la rencontre globale de Kyrie, qui aussi solide fût-elle n’était pas hallucinante. Du bon boulot dont on parlera en détail, mais qui n’a malheureusement pas pu être ponctué par… the shot.

Car oui, la nouvelle pépite des Celtics avait la possibilité de trancher le coeur des fans de Cleveland avec un tir venu d’ailleurs, un dont il a le secret et qu’il a planté plus d’une fois sous son ancien maillot. Trois points de retard, impro totale sur la dernière action de la rencontre, une horloge qui s’écoule, un rebond offensif qui tombe dans ses mains et LeBron qui fonce sur lui. Tel un symbole des débats de cet été, James ne prend pas à la feinte d’Irving, préférant laisser le “kid” se démerder comme un grand. Décalage, prière envoyée en l’air… trop court. Le buzzer sonne, les deux hommes se serrent dans les bras de façon protocolaire, le visage de Kyrie est forcément marqué. Forcément, vue sa journée. Un retour dans la Quicken Loans Arena, les huées, la perte de son ailier au bout de 5 minutes, devoir gérer un comeback avec les siens, prendre le dernier tir de la rencontre : ça en faisait, des nouveautés pour le meneur. Bien soutenu par des jeunes qui ont justement réalisé le comeback, Irving ne tremblait pas et montrait l’étendue de sa volonté en mettant tout le monde dans de bonnes dispositions. Un alley-oop par-ci, un bon caviar par-là, 10 offrandes au total suivies par quelques grosses flèches dans le dernier quart. Finalement ? Un match assez réussi, surtout compte-tenu du contexte, qui n’a pas pu se finir avec l’happy end que ses fans auraient pu espérer mais a tout de même montré des signes prometteurs. La même aisance, la même détermination, la même envie de bien faire. Dans un nouveau siège, mais avec l’approche habituelle.

Des chiffres ? Oui, quelques uns, 22 points, 10 passes, 3 interceptions, du gros shoot et une gestion agréable du rythme. Mais plus que ça, c’est le contexte qu’on connaissait qu’il fallait assumer. Kyrie Irving peut cocher sur sa propre liste : retourner à Cleveland, faire son match et passer à autre chose. Un nouveau challenge l’attend, déjà, orphelin de Gordon Hayward.