Preview du Jazz 2017-18 : peut-on vraiment remplacer Gordon Hayward par… rien du tout ?
Le 02 oct. 2017 à 11:58 par Giovanni Marriette
C’est la fin d’un cycle dans l’Utah avec le départ de Gordon Hayward. Rudy Gobert est désormais le capitaine à bord et Quin Snyder s’est construit cet été un drôle de roster mais parfaitement à son image. Un indice ? Il devrait y avoir quelques matchs en dessous des 80 points cette saison à Salt Lake City…
Résumé des transferts de l’été
- Ils sont arrivés : Ricky Rubio, Donovan Mitchell (Draft), Jonas Jerebko, Thabo Sefolosha, Ekpe Udoh, Royce O’Neale, Tony Bradley (Draft), Eric Griffin (two-way contract), Nate Wolters (two-way contract)
- Ils ont prolongé : Joe Ingles
- Ils sont partis : Gordon Hayward, George Hill, Boris Diaw, Trey Lyles, Jeff Withey, Shelvin Mack
Beaucoup de mouvements cet été pour le Jazz, à commencer évidemment par le départ de Gordon Hayward dans le Massachusetts. George Hill a été remplacé par Ricky Rubio, Boris Diaw par Jonas Jerebko et Thabo Sefolosha apportera pour sa part son expérience et sa défense. On note également le retour d’Ekpe Udoh en NBA après un passage énorme en Europe et une Draft malicieuse de la part du staff du Jazz qui a misé en juin sur le phénomène Donovan Mitchell. Beaucoup de changement donc mais un leitmotiv qui reste le même : défense, défense, défense.
Effectif pour la saison 2017-18
- Meneurs : Ricky Rubio, Dante Exum
- Arrières : Rodney Hood, Donovan Mitchell, Alec Burks
- Ailiers : Joe Ingles, Joe Johnson, Thabo Sefolosha
- Ailiers-forts : Derrick Favors, Jonas Jerebko, Ekpe Udoh, Joel Bolomboy, Royce O’Neale
- Pivots : Rudy Gobert, Tony Bradley
Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.
Si l’arrivée de Ricky Rubio en lieu et place de George Hill apportera un peu de piment et probablement quelques apparitions supplémentaires dans les Top 10, le cinq de départ de Quin Snyder reste un cinq de soutiers. Des mecs de collectif, le genre de gars qui vouvoient leur coach et tout le staff. Le mélange entre la jeunesse et l’expérience est en tout cas savoureux, avec d’un côté les fifous (Exum, Hood, Gobert, Mitchell et même Favors) et de l’autre les routards du circuit que sont Joe Johnson, Jonas Jerebko ou Thabo Sefolosha. L’ensemble est solide, manque peut-être un peu de magie mais Snyder a de quoi bosser.
Question de la saison : Rudy Gobert… au All-Star Game ?
Draymond Green, Kevin Durant, Blake Griffin, DeAndre Jordan, Paul Millsap, Nikola Jokic, Paul George, Carmelo Anthony, Kawhi Leonard, Marc Gasol, DeMarcus Cousins, Anthony Davis, Karl-Anthony Towns. On en a probablement oublié quelques uns mais voilà à peu près le genre de mecs candidats au All-Star Game cette saison sur le frontcourt à l’Ouest. On arrête tout de suite les bougons, Rudy a largement de quoi séduire les coachs cette saison mais pour cela, il faudra allier deux énormes performances : augmenter ses stats au scoring tout en restant tout en haut des rankings au rebond et au contre… et surtout faire en sorte que le Jazz soit compétitif au moment du choix des coachs, histoire de faire pencher un peu plus la balance. Quoiqu’il en soit un “échec” cette saison n’en sera pas vraiment un car Rudy a le temps mais franchement, une première sélection en 2018 serait plus que logique au vu de sa progression depuis deux ou trois ans…
Candidat sérieux au transfert : Alec Burks
Il y a eu la saison 2013-14, belle découverte. Puis patatra, cent matchs joués en trois ans (140 matchs ratés pour les non-matheux) et voilà comment Alec Burks est devenu ce genre de gars dont on ne sait plus trop quoi faire. Entre temps, si Trey Burke restera un horrible fail, Dante Exum a commencé à se construire, Rodney Hood est devenu une valeur sûre en attaque et Donovan Mitchell est sorti de l’œuf. Conclusion ? Alec Burks a plutôt intérêt de montrer de belles dispositions dès l’entame de la saison s’il veut être dans les petits papiers de son coach. Faute de quoi l’histoire entre le Docteur Maboule et le Jazz pourrait se terminer plus tôt que prévu.
Candidat sérieux pour la surprise : Dante Exum
On aurait aussi pu mentionner Donovan Mitchell dont on attend monts et merveilles, mais si le rookie cartonne ce ne sera finalement qu’une demi-surprise. Focus donc sur Dante Exum, encore un mec fragile, qui attaquera dans quinze jours sa quatrième saison chez les grands mais sa troisième seulement sur les parquets. Une année rookie discrète pour apprendre, la deuxième passée à l’infirmerie à cause d’un genou qui tourne en sélection et une troisième passée à voir son rôle accru au fil des jours. Voilà pour le CV du garçon, pas fameux pour le moment mais qui ne demande qu’à gonfler. On l’a vu très tranchant en Summer League (attention tout de même aux conclusions hâtives) et le combo pourrait être l’une des belles surprises du Jazz cette saison, maintenant qu’il semble avoir rangé les pépins physiques et qu’il a accumulé assez d’expérience pour connaître toutes les règles du jeu. La grosse cote ? On le voit bien doubler ses stats en attaque, rien que ça.
Meilleur et pire scénario possible
- Comme prévu, la France et l’Espagne ne se sont jamais aussi bien entendues. Rudy enchaîne les 20/20, Rodney Hood est à 22 points par match et la défense du Jazz est redoutée jusqu’à Namek. Les 50% de victoires sont loin dans le rétro, Donovan Mitchell ramasse les deux derniers trophées de rookie du mois à l’Ouest et c’est même une belle sixième place que les hommes de Quin Snyder vont chercher en avril. Une défaite au premier tour face aux Spurs mais un bilan très positif avec un Gobert All-Star, on appelle ça une saison réussie.
- La Conférence Ouest est impitoyable et le Jazz l’apprend à ses dépens. Seuls les Lakers, les Suns et les Kings gagnent moins de matchs à l’Ouest et les Playoffs ne seront – toute l’année – qu’un beau mirage. Dommage pour Rudy qui aurait pu prétendre au trophée de DPOY grâce à ses titres de meilleur rebondeur et meilleur contreur de la Ligue, mais dur dur de faire entendre sa voix avec un bilan de 36-46. Finalement, perdre son franchise player sans le remplacer n’était peut-être pas une si bonne idée.
Pronostic de la rédaction : 40 victoires – 42 défaites
Ça s’annonce corsé pour les Playoffs, en tout cas au sein de la rédac. Malgré le besoin pour le Jazz de confirmer les résultats des dernières saisons, il sera compliqué cette année de s’extraire de cette folle Conférence Ouest. Ça se jouera dans tous les cas entre les places 7/8/9/10, plutôt à la place du con selon nous. Mais le groupe est jeune et le but sera avant tout de former quelques pépites tout en assurant le service minimum au niveau du bilan.
Des prospects à façonner, un franchise player qui devra embrasser son rôle avec sérieux, un roster expérimenté pour encadrer les jeunes et un staff sérieux. Vu comme ça le Jazz a tout l’air de l’équipe parfaite… mais en 2018 cela risque malheureusement de ne pas suffire. Pas un drame, car on n’est pas sûr que le Jazz vise le titre. Enfin on croit. Enfin p’t’être.