Stephen Curry ne veut pas faire la visite de la Maison Blanche : petit à petit, les Warriors se replient
Le 23 sept. 2017 à 01:33 par Bastien Fontanieu
C’est déjà noté sur un paquet de calendrier. Les Warriors seront de passage à Washington le 28 février 2018. La visite de la Maison-Blanche est prévue, mais qu’en pense Stephen Curry ? Non, merci.
On avait déjà eu droit à l’opinion de Kevin Durant à ce sujet. Il y a quelques semaines, KD avait déjà dit non, en sortie des tristes événements de Charlottesville. Un premier membre des Warriors ayant clairement fait savoir qu’il ne serrerait pas la main de Donald Trump, en attendant évidemment que le reste de l’équipe s’exprime. Justement, ce vendredi, la franchise championne en titre était en plein media day, ce qui a permis à quelques journalistes de poser des questions sur ce rendez-vous assez attendu. D’Andre Iguodala à David West en passant par Klay Thompson, l’avis a plutôt penché vers le non, mais c’est Steph Curry qui a porté le plus gros message. Porte-parole des Warriors et accessoirement mascotte officielle de la NBA, le sniper sait que ses positions ont une immense influence. On parle quand même d’un sniper qui finit premier en vente de maillots et en votes pour le All-Star Game. C’est donc avec aisance que le chef s’est exprimé, sans laisser sous-entendre quoi que ce soit. Une réponse claire et précise, de la part de Curry.
“Je ne souhaite pas y aller. C’est au coeur de mes croyances. Mais ce n’est pas juste une question de savoir si je vais aller à la Maison Blanche. Si c’était le cas, cette conversation serait plus courte. C’est aussi l’équipe, la franchise. C’est dur de dire ce qu’on va faire car on ne le sait pas encore. Si on ira, si on n’ira pas, en tout cas mes croyances restent les mêmes.
Le message qu’on souhaite envoyer (si les Warriors n’y vont pas), c’est qu’on ne soutient pas ce que notre Président a dit, ce qu’il n’a pas dit dans les bons moments également. Et en n’y allant pas, on espère que cela va inspirer quelques changements en ce qui concerne ce qu’on tolère dans ce pays, ce qui est accepté et ce devant quoi on ferme les yeux. Ce n’est pas le simple fait de ne pas y aller. Il y a des choses à faire autour pour faire avancer le message principal.
En tant qu’athlètes, on essaye tous de faire ce qu’on peut. On utilise nos plateformes et nos opportunités pour mettre le projecteur sur ça, et voilà où je me situe à ce sujet. Je ne crois pas qu’en n’allant pas à la Maison Blanche tout va soudainement devenir meilleur, mais c’est mon opportunité pour m’exprimer.”
Autant aujourd’hui le débat pourra être sympatoche à dérouler tout au long du weekend, autant vers fin février ça piquera sérieusement. Car dans l’histoire de la NBA, difficile de retrouver une année durant laquelle le champion en titre a refusé de se rendre à la Maison Blanche. Dans d’autres sports, comme le football américain par exemple, on a déjà eu droit à un boycott pur et dur, mais pas encore chez les basketteurs. Cela pourrait donc représenter une première, et une première forte puisqu’il ne s’agit pas d’une équipe championne isolée. On parle, avec des pincettes, d’une des meilleures troupes de l’histoire. Mais au-delà de l’aspect sportif, il y a évidemment le contexte politique et social. Que fera Adam Silver face à cette décision, si Shaun Livingston et sa bande décident de ne pas se rendre chez Donald Trump ? Après avoir justement poussé les membres de la NBA à prendre position sur ces sujets épineux, le boss devrait continuer sur cette voie en laissant les Warriors prendre une décision comme des grands. Ce qui est sûr, malheureusement, c’est que le président américain actuellement en place a prévu de faire ses 4 années sans broncher. Ce qui est sûr, heureusement, c’est que Golden State est parti pour remporter les trois prochains titres, donc on n’aura pas à demander à une autre équipe de devoir faire un choix autour de cet événement annuel.
En attendant une vraie réunion de groupe, avec également Steve Kerr qui devra prendre une décision avec son staff, Stephen Curry prend le lead et laisse ses coéquipiers le suivre dans son sillage : non à Donald Trump, le message est clair.
Source : The Athletic