L’Espagne s’impose face à la Russie : un bronze au goût amer(de) pour nos meilleurs ennemis
Le 17 sept. 2017 à 20:24 par Pierre Morin
Après s’être pris une branlée par cette magnifique équipe de Slovénie Slovénie (92-72), l’Espagne voulait à tout prix éviter la quatrième place, synonyme d’échec au vu de leur effectif et des ambitions affichées en début d’Euro. Dans le match pour la médaille de bronze, nos meilleurs ennemis ont su se défaire du piège tendu par les russes (93-85).
On a beau la détester, mais il faut reconnaître que, sans la Roja, le basket européen ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui. En s’imposant aujourd’hui, les hommes de Scariolo ont décroché leur sixième médaille européenne d’affilée. Attendez, ça veut dire que depuis 2007, les espagnols ne sont pas descendus une seule fois du podium ?! C’est à nous en faire pâlir de rage. L’Espagne n’arrivait pourtant pas ultra-sereine face à la Russie, auteure d’une très belle compétition, qui tentait de son côté de retrouver le bronze (leur dernière médaille remonte à 2011, tandis qu’en 2013 et 2015, la sélection slave n’avait pas passé les poules). Largement dominateurs en première mi-temps (51-33), les espagnols se sont fait peur en laissant les russes, menés par Alexey Shved (18 points), revenir à deux longueurs à seulement 3 minutes du buzzer final. C’est là que Pau Gasol, déjà en état de grâce sur le match, a pris les choses en main pour enterrer les espoirs russes et terminer le match avec une petite feuille : 26 points (12/17) accompagnés de 10 rebonds, saupoudrés de 3 contres, étalés sur un lit d’une feuille d’évaluation de 31. En plantant 51 points à eux deux (Marc en a mis 25), les frères Gasol ont encore montré que, malgré les années, l’Espagne restait l’une des meilleures nations européennes.
À 37 ans, on pouvait penser que ce match serait le dernier de l’intérieur des Spurs avec la sélection. Mais l’interrogation demeure quant à sa possible retraite ou non, Pau n’ayant pas encore donné son verdict. De toute manière, pas de bile à se faire pour sa succession, puisque les frères Hernangomez sont là pour reprendre le flambeau. Cette petite finale aura tout de même été la dernière rencontre sous le maillot de la Roja pour Juan Carlos Navarro, 37 ans également. Titularisé dans le cinq de départ pour la première fois de l’Euro, mais pour la dernière fois avec son pays, La Bomba tire sa révérence sur une médaille, la dixième de sa carrière internationale. Il fallait bien finir sur une bonne note avec la sélection. Un moment fort de sa carrière ? On ne peut les compter tant il y en a mais on va se faire plaisir (ou pas) en se remémorant ce jour du 8 août 2012 où Nicolas Batum s’est défoulé sur Juanca. On plaisante bien sûr. L’heure n’est pas aux moqueries, mais à l’émotion. Ce n’est pas tous les jours que l’un des plus grands joueurs de l’histoire du basket européen foule pour une dernière fois les parquets durant une compétition internationale.
Même si l’Espagne peut être fière du résultat final, elle nourrit tout de même quelques regrets. Cette compétition marque aussi un début de transition pour l’équipe espagnole. Comme dit précédemment, Pau Gasol n’est pas éternel. Il faudra bien compter sur les petits jeunes pour continuer à rapporter des médailles en Espagne.