EuroBasket 2017 : que ceux qui avaient prédit Serbie-Slovénie en Finale lèvent le doigt, on vous voit les menteurs
Le 17 sept. 2017 à 09:41 par Giovanni Marriette
C’est ce soir à 20h30, et en direct sur Canal + Sport, que l’EuroBasket 2017 tirera son bouquet final. Une compétition mi-figue mi-raisin en raison d’une affluence le plus souvent digne de matchs de Nationale 3 mais un Euro qui aura tout de même consacré quelques grands et futurs très grands. Zoom sur ce Serbie-Slovénie surprise, avant de se replonger pour un bon moment dans le monde de la ènebéa.
La Slovénie ? Une équipe jeune, drivée par un Goran Dragic pas loin d’être dans son prime et un Luka Doncic promis à un avenir doré. Mais de là à aller jusqu’en finale, faudrait quand même pas pousser Mémé dans les orties. La Serbie ? Privé de l’assistance de Milos Teodosic (qui a passé son mois de septembre à chercher où Doc Rivers a bien pu planquer le bouquin avec les systèmes des Clippers), de Nikola Jokic, de Miroslav Raduljica et de Nikola Kalinic, Bogdan Bogdanovic risquait de galérer à faire le job “tout seul”. Allez, Espagne, Lituanie et France, envoyez le tiercé dans l’ordre, on est quand même des spécialistes du basket. Lol.
Car ce sont bien les hommes d’Igor Kokoskov et ceux de Sasha Djordjevic qui se retrouveront ce soir à la Sinan Erden Arena d’Istanbul pour en découdre dans la chasse ultime à la gold medal. Pour les Slovènes, ce sera quoiqu’il arrive une première médaille européenne, après une compétition passée à rouler sur l’Europe. Un début d’Euro maitrisé en surfant sur la vague d’un incandescent Dragic (victoires face à la Pologne, la Finlande, la Grèce, l’Islande et branlée face à la France), des phases finales resplendissantes en s’appuyant sur un exceptionnel collectif et des mecs littéralement sur un nuage (tranquille face à l’Ukraine de Chevtchenko en huitième, fabuleux en quart contre les Lettons et impériaux en demi face à l’ogre espagnol) et voilà comment cette bande de despérados se retrouve à quarante minutes d’une extraordinaire médaille d’or européenne. Merci Goran Dragic évidemment, mais merci également à Luka Doncic, 18 ans, des dents de lait mais probablement dans le meilleur cinq de l’Euro tant le gosse a été insolent durant toute la compèt’. Intenable au tir, parfait à la distribution, mûr comme un vétéran, le joueur du Real Madrid s’est présenté officiellement au monde durant ces quinze derniers jours et a signé un bail d’un an au sommet de la hype avant, qui sait, de faire de la NBA son futur paillasson. Le troisième homme ? Anthony Randolph, Slovène de cœur à en juger les images de liesse le montrant tirer la tronche après la win face à l’Espagne mais surtout problème insoluble pour toutes les défenses rencontrées. Poste 4 physique et shoot parfait, l’ancien joueur des Wolves, des Nuggets, des Warriors et des Knicks a été injouable face à l’Espagne et son apport est à peine mesurable tant le bonhomme semble au dessus de la mêlée sur ce mois de septembre. Rajoutez moi un Blazic auteur de quelques saillies du parking, un Vidmar qu’on aimerait ne pas avoir comme ostéopathe et un Klemen Prepelic monstrueux (que l’on retrouvera d’ailleurs cette saison aux côtés de Boris Diaw à Levallois) et vous obtenez une somme de talents incroyables qui le deviennent encore plus quand on se rend compte que les mecs savent se passer la balle. Dit comme ça tout parait clair, mais pour la sortir il y a quinze jours il fallait être très fort…
Mais il reste donc une marche à gravir avant de soulever le sceptre de la victoire et pour cela il faudra passer l’obstacle serbe. Des Serbes habitués à ce genre de match sous haute tension, déjà argentés en 2009 et multi-médaillés au level monde et olympique mais qui présentent cette année un roster complétement éclaté. Quatre des cinq starters de Rio sont avec leur assureur, leur kiné, leur femme ou leur agent (voir plus haut) et c’est donc un groupe reformaté que Djordjevic gère depuis le début de la prépa. A sa tête ? Bogdan Bogdanovic bien sûr. Le sniper drafté par les Suns, fabriqué au Partizan et prochainement vendeur de rêve à Sacramento nous sort pour l’instant un tournoi parfait (20,3%) et pourra compter ce soir sur l’appui d’un public d’Istanbul tout acquis à sa cause depuis le sacre en Euroleague en mai dernier. Le tueur à gage de Belgrade sera accompagné dans sa mission par le mangeur d’enfants Boba Marjanovic – pointure d’oreille 58, 13,3 points, 5 rebonds et 60% au tir depuis la fin août – et par Milan Macvan, ancien GOAT dans les catégories jeunes et devenu depuis une valeur sûre chez les tueurs à gages en FIBA. Une équipe globalement plus faible que les années précédentes mais un cocktail entre talent, expérience et application qui a permis à la Serbie de taper la Grande-Bretagne, la Belgique, la Lettonie et la Turquie en poule avant d’enchaîner avec deux victoires de bonhommes face à la Hongrie et l’Italie en huitième et en quart. Seule équipe à avoir battu les cousins de Novak Djokovic, les Russes se dressaient ensuite sur leur route en demi mais ce fût cette fois-ci Bog Bog et sa bande qui furent plus fort qu’Alexei Shved au terme d’une rencontre de très haut niveau.
Slovénie-Serbie, les Balkans sont au sommet de l’Europe, réduisant la France à une nation de seconde zone et l’Espagne à un groupe en fin de cycle. Tant pis pour nous, tant pis pour le maire de Villeneuve D’Ascq, mais tant mieux pour le basket. Ce soir c’est feu d’artifice sur Istanbul, rendez-vous à 20h30 pour le show.