Jordan Bell décrit sa première contre LeBron : “J’ai joué la meilleure défense de ma vie, et ça n’a servi à rien”
Le 14 sept. 2017 à 14:57 par Bastien Fontanieu
On le répète souvent, mais la première fois n’est jamais facile. Et pour Jordan Bell, la toute première face à LeBron James fût un réveil violent maintenant que le jeune homme est arrivé en NBA.
Bienvenue dans la cour des grands. Ou plutôt, des très grands. Ou même, des plus grands de tous les temps. Il y a quelques mois, le bonhomme récemment récupéré par les Warriors faisait comme tout le monde : il regardait LeBron à la téloche et secouait sa tête en voyant autant de puissance et d’intelligence dans un seul corps. Sauf qu’après le mois de juin, Bell savait qu’il allait devoir bosser comme un chien pour se faire une place en NBA, et qu’il aurait peut-être la chance de pouvoir jouer contre LeBron. Seulement deux affiches par régulière entre Cleveland et Golden State, nettement plus si on compte les Finales NBA, Jordan est conscient de tout ça mais le garçon n’a pas perdu son temps. Loin de là même, puisqu’à Los Angeles cet été, LBJ faisait quelques workouts et autres matchs ouverts, auxquels étaient conviés d’autres poids lourds du circuit. Une manière pour le King de garder la forme, ne pas perdre la main, et occasionnellement donner une leçon aux petits qui voudraient tester la bête. Justement, Bell n’a pas reculé devant le challenge, a pris son inspiration et a décidé de défendre sur BronBron pendant tout le match. Une aventure qu’il raconte en détail : popcorn et smile.
“On avait un pick-up ouvert à UCLA, et j’ai défendu sur lui toute la durée du match. C’est différent de ce qu’on voit à la télé, c’est très… très différent. C’est incroyable de voir à quel point il est massif, à quel point il est rapide malgré sa taille, et son intelligence dans le jeu. Il était debout, droit sur ses appuis, et je me dis qu’il ne peut absolument pas me dépasser s’il est debout ainsi. Je suis en bonne position défensive, il ne se penche même pas. Et hop, il passe. Je ne vais pas dire qu’il m’a mis derrière lui, mais je n’avais pas réalisé à quel point il était rapide. Qu’il soit debout sur ses appuis, il ne devrait pas y avoir moyen qu’il puisse bouger aussi rapidement. Je comprendrais cette rapidité s’il était davantage penché, mais je n’ai jamais vu quelqu’un d’aussi rapide en étant debout.
Je pense que j’ai fait un assez bon boulot sur lui, mais évidemment il a rentré des tirs très durs. Et il allait au poste, pendant que je le tenais, en évitant qu’il m’enfonce en reculant, mais il retournait jusqu’à la ligne des trois points et rentrait son tir en fade-away. J’ai juste joué la meilleure défense de ma vie, et ça n’a servi à rien.”
J’ai juste joué la meilleure défense de ma vie, et ça n’a servi à rien, le genre de phrase que de nombreux défenseurs ont dû répéter depuis 2003. Il faut dire que l’animal est du genre taquin, de base, offensivement parlant. Mais si en plus vous lui ajoutez la sagesse des années liées à la trentaine, l’expérience des batailles enchaînées depuis des siècles et cette sérénité folle lorsqu’il a la balle, LeBron est une arme quasiment indéfendable. Heureusement qu’il n’a pas le shoot d’un KD, sinon on serait tous en train de le regarder empiler les bagues. Il n’empêche que voir un LBJ aussi intense en été est un bon signe pour les Cavs, qui vont certainement avoir droit à un leader possédé par deux mois de frustration. Le départ de David Griffin, celui de Kyrie Irving, autant de blabla autour d’Isaiah Thomas et sa hanche : l’été ne fût pas de tout repos émotionnel pour le numéro 23. Et il faudra bien que quelqu’un paye pour ce type de désagrément. Jordan Bell peut l’annoncer, les défenseurs vont encaisser cette saison.
Comme à l’époque de Jordan, quand les jeunes débarquaient dans la Ligue et étaient hallucinés en racontant leur première face à Michael, LeBron impose un respect similaire à ses concurrents. Venez me tester, et mettez un genou au sol une fois le duel terminé.
Source : CSN Bay Area