La France prend l’eau face à la Slovénie, 95-78 : carton rouge pour les Bleus
Le 06 sept. 2017 à 16:04 par Bastien Fontanieu
On avait prévu pas mal de scénarios, mais pas forcément celui-là. Battus très largement par la Slovénie ce mercredi, l’équipe de France doit se reprendre immédiatement, sous peine d’avoir une mauvaise surprise en huitième de finale…
Que l’équipe dirigée de main de maître par Goran Dragic soit meilleure, soit. Plus rapide, plus concentrée sur ce tournoi, plus habituée dans la cohésion entre joueurs de l’équipe, on peut leur donner cela. Et une nouvelle fois, sur ce premier tour étincelant offert par le meneur du Heat et ses boys, la Slovénie a été impressionnante d’ajustements. Agressive d’entrée, calme lorsque le camp adverse revenait, l’armée d’Igor Kokoskov a confirmé qu’elle n’était pas venue pour trier les lentilles début-septembre. Chaque fois que les Bleus ont essayé de revenir, les Slovènes respectaient leur plan de jeu et ne paniquaient pas, laissant les maladresses d’en face et la rapidité locale faire la différence. Malheureusement, on aurait aimé voir une équipe un peu plus soudée et sérieuse face à elle, l’EDF offrant une triste performance pour son dernier match de poule. La qualification déjà assurée ? Oui, certes, mais de là à faire n’importe quoi, pour reprendre les mots de Vincent Collet, non. Le coach tricolore avait beau faire péter la veine et la voix en plein temps-mort, le message n’avait pas l’air de passer au sein d’une équipe qui se prenait 28 points dans le premier quart, 24 dans le second et 25 dans le troisième. Jouable quand t’es à Utah, impossible quand t’es à l’Euro.
Et quand bien même pourrait-on pointer du doigt untel ou untel sur le terrain, défensivement sur les lignes extérieures, offensivement sur des balles perdues encore frustrantes, c’est plutôt dans l’approche générale que la frustration a été totale dans cette rencontre. Soucis de fautes qui font péter un câble à Evan Fournier, et l’arrière en vient même à se faire expulser pour deux fautes techniques. Alors que, ironie totale, les Bleus venaient de tenter un début de bonne phase. Vincent Poirier qui y va lui aussi de sa caresse sur l’adversaire, Louis Labeyrie bien tenté en fin de rencontre, le sentiment global était celui de faire six pas en arrière, après avoir fait trois pas en avant ces derniers jours. Alors certes, “ce n’est qu’un match” comme dirait l’autre. Et il y aura bien un huitième de finale à jouer, en se reprenant et en respectant les fondamentaux qui ont illuminé ces 5 derniers jours. Mais plus qu’une histoire de statistiques, de défense, d’arbitrage ou autre, c’est dans l’approche collective de cette dernière rencontre que les Bleus ont fait peur. Et ont forcément, par projection future, préparé une plateforme flippante en cas de confrontation avec l’Espagne en quart de finale. Cette EDF est loin de baisser les bras, vu les compétiteurs qui composent son effectif, mais on en a eu un exemple ce mercredi et c’était sacrément cheum. Près de 30 points d’avance pour la Slovénie, cuté à quinze pour permettre aux mineurs de regarder la fin de rencontre, et des têtes baissées pendant qu’en face la balle tournait. Un match à oublier, quoique.
La défaite contre la Finlande était une erreur de début de tournoi. La défaite contre la Slovénie est un avertissement sérieux avec option gros stress. Car même si l’équipe de France est en huitième, elle devra se reprendre immédiatement si elle veut jouer l’Espagne en quart. Aborder le prochain match avec la même attitude ne mènera qu’à un endroit : l’aéroport.