Danny Ainge a rappelé sa loi : en NBA, le business passe bien avant les sentiments
Le 24 août 2017 à 02:15 par Bastien Fontanieu
S’il y a bien un aspect qui peut être difficile à assumer quand on est fan des Celtics, c’est le fait que Danny Ainge soit un cold-blooded motherfucker. Ou comme on dirait chez nous, un pragmatique.
Sacré Danny. On le laissait dans l’ombre, tapis en plein obscurité, en se demandant justement où était passé le tueur en série. Celui qui avait déjà réalisé, plus d’une fois par le passé, des manoeuvres ne plaisant pas forcément à ses fans, mais tournées vers l’avenir. Des pendaisons en place publique, des écartèlements en plein jour, un putain de Hitman au coeur de pierre. Plutôt calme ces derniers mois, Ainge avait cependant respecté son traitement et du coup ralenti sur les coups de pute, les coups de couteaux en plein coeur, en te regardant avec le sourire. Sauf qu’au moment où on pensait voir le naturel enfin chassé, ce dernier est revenu au galop sans tarder. Et ironie totale du sort, ce sont les Cavaliers qui ont réveillé la jument. Transférer Isaiah Thomas, après l’avoir vu tout donner à Boston, jusqu’à mettre une tragédie familiale de côté pour porter le maillot verte, fallait être un sacré enfoiré pour agir de la sorte. Et bien justement, enfoiré auprès de certains fans mais manager de génie pour d’autres, Dan le killer a appuyé sur la gâchette au moment où on s’y attendait le moins. Et les fans des Celtics, encore heurtés dans leurs émotions, ont retrouvé la nature de leur patron.
Un boss qui, comme mentionné initialement, n’a jamais véritablement eu de soucis à nager à contre-courant. Plonger des bébés dans l’eau bouillante ? Asphyxier un chaton ? Pas de problèmes pour Ainge, dont le mode brute avait déjà secoué Boston un soir de juin 2013. Qui se souvient de l’échange de Paul Pierce, Kevin Garnett et Jason Terry, contre le futur des Nets et des picks à en pleurer du sang ? Disons qu’à l’époque, croiser Danny dans les rues de Beantown aurait pu provoquer des tentatives d’homicides par vagues de douze. Fast forward ? Fast forward. Disons qu’aujourd’hui, observer l’effectif des Celtics et leur belle reconstruction devrait provoquer des remerciements et des louanges. Coup de chance, peut-être, mais culot et coeur de pierre, surtout. Ce mardi, le boss de la maison verte a ressorti ses bons vieux 9 millimètres et rappelé qu’il pouvait choquer l’opinion globale, par nécessité d’anticipation. Et à quelques mois de l’inévitable perte d’Isaiah Thomas, à qui il n’aurait jamais proposé de contrat max, Ainge a probablement fait mouche : Kyrie Irving en poche, la fumée sortant encore de son Desert Eagle. Un choix dur à avaler, mais dont les derniers ont aussi montré leur efficacité.
Dans le monde de Danny Ainge, le business passe forcément avant les sentiments. Et si cela choque encore certains fans de Boston, qu’ils observent leur récent succès et se demandent d’où vient-il : lorsqu’il a fallu fermer les yeux et jeter Pierce et Garnett dans un canyon, le boss s’est porté volontaire, sans hésitation. Peut-être que ce dernier deal nous servira encore de leçon.