J.J. Redick et les Sixers, le choix du cœur : retrouver l’amour et le goût du basket dans un environnement sain

Le 24 juil. 2017 à 22:34 par Tom Crance

J.J. Redick
Source image : YouTube/Uniterrupted

J.J. Redick est affirmatif : son séjour à L.A. constitue les quatre plus belles années de sa carrière de basketteur. Le joueur avait cependant perdu toute envie et goût pour le jeu lors de sa dernière saison. Si les Rockets et les Nets étaient en pôle position pour signer l’arrière shooteur, ce dernier a finalement opté pour la jeune garde des Sixers. Tout le monde n’était pas de cet avis.

Rester à Los Angeles après un ultime échec en Playoffs ? Non merci. J.J. n’avait plus les ressources pour jouer dans un environnement où il n’était pas épanoui. Commencer à jouer au basket à 6 ou 7 ans, c’est se laisser tenter par un jeu, un amusement voir même une passion grandissante chez d’autres. Le shooteur avait justement perdu ce goût pour le jeu lors de sa dernière saison, précipitant ainsi un départ, mais où ? Petite filoche s’était a été accompagné par une équipe de Uninterrupted avec à la clé un petit reportage bourré de sincérité sur sa situation sportive, familiale et sentimentale après la défaite des Clippers au Game 7 du premier tour contre le Jazz (ici). Redick n’est pas con. Il savait très bien que la franchise n’allait pas casser sa tirelire pour un vieux briscard de 33 piges. La prolongation de contrat de Blake Griffin – 173 millions sur 5 ans – et les diverses arrivés l’ont réconforté dans son idée de plier bagages.

Brooklyn était un prétendant sérieux pour la signature du vétéran. D’un point de vue familial, sa femme adore New York, ses enfants s’y plaisent et la famille y possède une résidence secondaire dans laquelle ils passent beaucoup de temps. Contexte familial, check. Autre petit pavé, ce dernier s’était entraîné à maintes reprises avec Schwarzkopf, fixation béton aka Jeremy Lin, meneur des Nets. Brooklyn, c’est chez lui et l’intérêt de la franchise était réel pour le petit bonhomme au fouetté robotique. Pourquoi cela ne colle t-il pas ? L’arrivée de D’Angelo Russell complique les plans de J.J., qui souhaite encore faire étalage de ses qualités en tant que starter. La jeunesse a toqué à la porte. Le projet reconstruction de Kenny Atkinson a séduit Redick, mais le côté sportif et financier ont pris l’ascendant.

“Je savais qu’ils n’auraient pas été capables, financièrement, d’engager un contrat longue durée pour un troisième shooteur avec un bon pourcentage, c’est juste impensable. Tu ne peux pas avoir 30 à 40 millions de dollars sur un poste.”

S’il y a bien une équipe qui aurait pu coller, c’est Houston. De la hype, des superstars, un environnement sain et surtout, beaucoup, beaucoup d’oseille. Daryl Morey était prêt à claquer des billets pour attirer le shooteur dans son antre. Imaginez vous le film porno derrière l’arc avec Gordon, Anderson, Paul, Harden et on en passe, sinon on ne va jamais trouver le sommeil. Oui mais voilà, une fois de plus le projet était attractif, la sécurité financière validée, mais bon dieu J.J. est un compétiteur qui veut apporter sa pierre à l’édifice. Depuis le banc ? Non merci. De plus, son profil est semblable à celui d’Eric Gordon, il n’avait donc pas énormément intérêt à rejoindre Space City.

“Ce n’était pas pour l’argent. Houston m’a offert plus d’argent que Philly. Beaucoup d’argent. Ils m’ont offert plus. Je savais qu’à Houston, j’allais sortir du banc. Moi et Eric Gordon nous faisons un peu la même chose… Ce n’était pas nécessairement ce que je désirais à ce stade de ma carrière.”

Les Sixers… J.J. Redick voulait ainsi rejoindre une équipe jeune et ambitieuse au sein de laquelle il pouvait se projeter pour terminer sa carrière. C’est là que la différence s’est effectué. Bien qu’il ait signé pour 23 millions sur un an, l’arrière compte rempiler pour s’épanouir et accompagner le développement des jeunes pouces de l’équipe. Il sait qu’il va être starter, et pas à côté de n’importe qui. Il va très certainement continuer d’être performant, adroit et de nouveau bien dans ses pompes aux côtés de Fultz, Simmons ou encore Embiid. Son rôle de vétéran lui tient à cœur, il sait comment gagner et cela intéresse les jeunes, avides de conseils pour progresser et s’installer durablement dans la Grande Ligue comme des contenders d’ici quelques années. Le coach en place a aussi joué un rôle clé dans la venue de Redick. Brett Brown, tranquillement postiché sur le banc de Philly depuis 2013, est un gars particulièrement apprécié par l’ex Clippers. Il est très respecté dans le circuit NBA et continue, doucement mais surement, de faire grandir ses joueurs et les ambitions de l’effectif. Philadelphie est de nouveau clinquant, aimé et regardé : J.J., le basket te sourit à nouveau !

J.J. Redick a finalement signé en Pennsylvanie contre toutes attentes. D’un côté les Nets, en reconstruction, avaient mis le joueur sur leurs tablettes puisque ce dernier connait bien le coin et sa famille soutenait le projet familial comme sportif. De l’autre, moins de sentiments mais énormément de blé, hype et victoires. A Houston Redick aurait été comme un poisson dans l’eau, comme un prince dans son royaume. Cependant le vétéran est loin d’en avoir fini avec les filoches, il veut être titulaire et peser dans une équipe jeunes. Les Sixers répondent aux critères, et ni une ni deux le voila débarqué pour du temps de jeu, un vestiaire cool et relax, la confiance du coach et un apport sur le terrain. La vie est de nouveau belle J.J. !

Sources : The Vertical / Uninterrupted


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