De Butler à Boston : la confiance entre Gordon Hayward et Brad Stevens est restée intacte

Le 05 juil. 2017 à 20:24 par Tom Crance

Gordon Hayward
Source image : Pinterest

Le feuilleton était palpitant, intriguant, voir même intense à certains épisodes. Plusieurs chaînes de télévision ont mis les bouchées doubles pour pouvoir obtenir les droits de retransmission du film récompensé à Cannes pour la première fois l’an dernier, cependant c’est bien Boston qui attire le petit bijoux et tout l’audimat que cela implique. Le réalisateur Brad Stevens est à l’honneur. On se pose et on sort le pop-corn. Dans une longue lettre publiée sur The Players’ Tribune, Gordon Hayward est revenu sur son cheminement qui a abouti à sa décision de signer à Boston.

La dernière fois où j’ai dû prendre une décision aussi difficile, c’était à la fac, durant mon année sophomore juste après la défaite face à Duke en finale universitaire. J’étais ciblé par les radars NBA au vu de mes performances à la March Madness, et certaines projections me plaçaient au premier tour. J’ai donc dû prendre une décision : devais-je quitter ma zone de confort à Butler et rejoindre la NBA ? Ou devais-je rester une année supplémentaire et tenter de finir ce que nous avions commencé, à savoir tenter de gagner un championnat ?

C’était une décision si difficile à prendre. Il y avait heureusement une personne à qui je savais que je pouvais parler de tout et sous tous les angles, et je savais qu’il me donnerait la perspective la plus honnête et intelligente à laquelle se fier : Coach Stevens.

Coach Stevens était si bon pour cela. Il m’a aidé à prendre les meilleures décisions, et à en parler en réfléchissant à toutes les possibilités… Mais à la fin, quand j’avais besoin de respirer, il a su me laisser tranquille. Il m’a aussi fait comprendre que c’était un choix que je devais faire seul, et qu’il serait là pour moi, peu importe le choix. Bien sur, j’ai fini par quitter l’université : je me suis déclaré éligible à la Draft, j’ai été drafté et j’ai commencé ma nouvelle vie de joueur NBA à Utah. Mais cela a toujours signifié beaucoup pour moi, de savoir qu’à ce moment précis, bien que nos vies étaient à un carrefour ensemble, Coach Stevens était quelqu’un sur qui je pouvais compter.

Et je me rend compte à quel point c’est fou. Car sept années plus tard, j’ai dû prendre une décision toute aussi difficile, et une fois de plus, Coach Stevens et moi nous sommes retrouvés ensemble à un carrefour de nos vies. Et encore, je savais qu’il était la personne sur qui je pouvais compter le plus.

Et aujourd’hui [hier], j’ai décidé de signer pour les Boston Celtics.

Il y avait tant de bonnes choses qui m’ont poussé dans cette direction. Il y a la culture de la gagne à Boston, en tant que ville, des Sox jusqu’aux Pats, en passant par les Bruins. Il y a une histoire spéciale aux Celtics, en tant que franchise, de Russell à Bird, en passant par Pierce et les autres. L’équipe actuelle a un potentiel extraordinaire, du propriétaire jusqu’au front office, en passant par le talentueux effectif composé d’Isaiah et Al, ainsi que tous les autres. Et évidemment, il a Coach Stevens. Pas seulement pour la relation que nous avons construite en dehors des terrains, aussi pour celle que nous avons commencé sur les terrains, pendant toutes ces années à Indianapolis.

Et cette affaire non terminée que nous avions mise en suspend en 2010 quand j’ai quitté Butler pour la NBA… Aussi longtemps que je serai concerné, toutes les prochaines années, nous continuerons de travailler dessus.

Cette affaire, c’est de gagner un titre.

C’est désormais officiel, le beau gosse de 27 ans du Jazz s’est engagé à Boston pour une durée de quatre saisons et 128 millions de dollars à la clé. Le Massachusetts exulte après plusieurs semaines de négociations, où Miami et Utah ont joué des coudes pour pouvoir attirer ou re-signer le All-Star. Désolé Pat Riley, mais il faudra plus qu’une bonne pub à l’American Airlines Arena pour être de retour dans la cour des grands. L’arrivée d’Hayward marque un tournant dans l’effectif puisque la direction va devoir libérer des joueurs. Quand on aime on ne compte pas, mais 128 millions c’est pas un grec sauce blanche avec supplément viande. Brad Stevens va ainsi pouvoir retravailler avec un de ses meilleurs éléments à l’université, quand il était le coach des Bulldogs de Butler dans l’Indiana. Comme expliqué ci-haut dans son discours, l’actuel coach des Celtics est quelqu’un de spécial pour le joueur. Il l’a ainsi aidé à prendre toutes les décisions importantes dans sa vie d’homme mais aussi de joueur. Allô Bradou ? Chemise blanche ou noire aujourd’hui tu penses ? Au delà de l’aspect sportif, Gordon Hayward a l’occasion de rebosser avec son mentor, son homme de confiance, celui qui l’a aidé a franchir des caps dans la vie. Le prochain est évidemment faire tomber le roi LeBron et gagner le championnat, pour continuer d’écrire la légende de la franchise. Nouer des relations aussi proches dans une bulle où les dollars et le manque d’humanité font les lois est un fait assez rare pour être mentionné. L’histoire est magique, et on espère que les deux hommes se recroiseront encore au carrefour de la vie, avec la même bague à l’annulaire.

Merci qui ? Merci Brad Stevens. Le coach de Boston a en effet joué un rôle clé dans la venue de Gordon Hayward. Leur histoire a commencé lorsque le joueur était sous les ordres de Stevens à l’université – de 2008 à 2010 – et elles n’est visiblement pas prête de s’arrêter. Petite pensée pour Kelly Olynyk, Jonas Jerebko et James Young qui doivent déjà faire leurs valises. Y’a de la place en Nationale 2 les amis.

Source texte : The Player’s Tribune 


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